Les règles de la vie en société

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La vie en groupe est si difficile que, ou la différence de caractère entre les individus, les sociétés humaines ont éprouvé très tôt le besoin de l’organiser sur des bases pouvant entraîner le moins de heurts et de complications possibles entre les membres. Dans les communautés primitives déjà ou l’homme n’avait pas beaucoup de besoins et où la vie était relativement facile, on ne faisait pas n’importe quoi et des normes sociales étaient posées qui indiquaient clairement aux individus ce qu’ils devaient faire et ce qu’ils ne devaient pas faire.

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L’adoption de l’agriculture et de l’élevage créa de nouvelles contraintes dans la société comme la délimitation des parcelles et l’entretien des animaux domestiques. Le fait de vivre en famille et la possession des biens matériels pouvant entraîner des conflits, il a bien fallu édicter des règles de conduite applicables à tous. Ces règles, dans les détails, peuvent varier d’un milieu à un autre, d’une ethnie à une autre, mais se rejoignent dans les grandes lignes.

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Dans toutes les régions du Mali, les zones rurales sont régies par la coutume et la tradition, c’est-à-dire par le droit non écrit. Tout le monde est censé connaître le contenu de cette coutume qui fait des obligations aux villageois en ce qui concerne les usages à propos des champs, des cours d’eau collectifs, des grands arbres ainsi que des espaces compris entre les villages et qui peuvent être source de conflit.

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Les relations entre les individus également sont spécialement traitées par la coutume, de même que l’entretien des chemins et des tas d’ordures. Les rôles sont répartis entre les femmes et les hommes d’une part, entre les adultes et les jeunes d’autre part. La solidarité villageoise rentre dans ce cadre aussi, c’est-à-dire que les travaux (d’hygiène par exemple) du village sont collectivement exécutés par tout le monde et l’espace villageois ne s’en porte que très bien.

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L’exploitation des parcelles obéit à des règles de rotation bien précises qui, respectées, empêchent les frottements, de même que celle des bois communaux par des femmes et autres biens de la communauté. Il faut dire que le sommet de la pyramide villageoise est occupé par les vieux qui veillent scrupuleusement au respect de la tradition et de la coutume, ce qui crée moins de problème, vu le caractère gérontocratique de la société. Tel n’est pas le cas de la ville où la loi remplace la coutume et la tradition et où chacun est roi et n’en fait qu’à sa tête.

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Dans les centres urbains, les problèmes d’espace et de voisinage sont souvent si brûlants que les compétences de l’autorité policière sont requis pour les résoudre. Tout se passe comme si la loi, votée pour les résorber, ne représente rien pour les protagonistes (citadins) qui continuent de se comporter comme au village et souvent pire que les villageois. La ville étant un melting-pot, un lieu de brassage, la diversité des provenances géographiques et des cultures fait que la cohabitation n’est pas toujours aisée. Autant le voisinage est calme au village (tradition et coutume obligent) autant il est agité en ville (malgré la force de la loi).

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L”éducation des enfants, dont les parents viennent d’horizons divers, est en soi un sac à problèmes. Certains parents sont si complaisants avec leurs descendants qu’ils les laissent tout faire, parfois au détriment des voisins, alors que d’autres sont strictes avec les leurs auxquels et leur appliquent la méthode traditionnelle forte des villages. Dans beaucoup de quartiers, les gosses sont fréquemment au centre des conflits entre adultes.  Tous les problèmes qui au village sont simplement évacués deviennent des complications en ville par l’indépendance des gens : le ramassage des ordures ménagères à l’assainissement du quartier les disputes entre enfants sur les tapages nocturnes.

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Mais de plus en plus, les citadins tendent à se corriger et à établir entre eux de bons rapports de voisinage, surtout ceux qui ne sont plus en location et ont un domicile à eux. On remarque que ce sont les gens en location, donc de passage dans les familles, qui font trop de bruit et indisposent les voisins, de même qu’ils ne sont pas trop chauds dans les campagnes d’hygiène et d’assainissement des quartiers. Les sédentaires, ceux qui ont une maison à eux n’ont pas le même comportement et sont plus soucieux de la propreté et de la sécurité de leur zone d’habitat que les touristes que sont les locataires.

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En raison du fait que la femme, en milieu rural, s’acquiert plus difficilement, la coutume est sévère en ce qui concerne la répression de l’adultère et dans les autres formes d’infidélité conjugale. Les biens et les richesses, qui s’y obtiennent également à la sueur du front et non plus par des tours de passe-passe comme en ville, sont aussi jalousement gardés, ce qui fait que les vols et les brigandages, jusqu’à une période récente, étaient rares à la campagne. Tout cela compte peu en ville où le plus souvent il faut se méfier du voisin en ce qui concerne la femme et l’argent. Même l’adage populaire Bamanan qui énonce, que c’est le fait de se ménager mutuellement qui permet aux habitants de la paillote de vivre ensemble longtemps, semble plus vrai au village qu’en ville.

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Facoh Donki Diarra

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