Les ramasseurs d’ordures : Un travail qui comporte de gros risques

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Ces temps si, nous voyons dans les quartiers périphériques de Bamako, des jeunes filles, femmes ou hommes, voire des enfants  qui ont pour seule et unique occupation de ramasser,  sur les tas d’ordures, tout ce qui peut avoir le moindre prix sur le marché. Ces gens oubliant tous les dangers qui peuvent  provenir de ces ordures, ramassent les bouteilles, sachets, les caoutchoucs, etc.

Ce travail, comme le dit l’écrivain français Boileau, « il n’y a pas de sot métier, il n’y a que de sotte gens », de nos jours est devenu le gagne-pain de plus d’un Malien.

En dehors des maladies que l’on peut contracter dues aux saletés et aux objets tranchants contaminés, ce travail a d’autres risques. Ce n’est pas la population de Niamakoro qui nous dira le contraire. Elle a assisté la semaine dernière, sans moyen, à la mort d’une jeune fille d’à peu près 16 ans.
L’évènement s’est déroulé le samedi dernier dans la zone recasée  de Niamakoro. Cette  zone, depuis son recasement sert au dépôt d’ordures. Il suffit que les camions bennes qui transportent les ordures apparaissent pour que les enfants et les femmes les suivent comme des mouches pour aller fouiller au milieu des aliments décomposés.

le sort s’est acharné contre cette jeune fille, qui s’est suspendue à la camionnette, comme d’habitude elle le faisait avec ses camarades, mais elle ignorait ce qui l’attendait  une fois à destination, sinon elle aurait rebroussé chemin.

Arrivé sur le dépotoir, le conducteur de la camionnette a déversé le contenu de son véhicule  et essayait de se frayer le chemin de retour. Le contenu déversé, les enfants s’étaient déjà rués sur les ordures, ramassant chacun ce qui l’intéresse. C’est alors que la jeune fille, ne faisant pas attention, a glissé sous les pneus de la camionnette, et malheureusement pour elle, le conducteur ignorant sa présence, était sous le pneu. Il a continué à avancer et le véhicule a écrasé la tête de la fille et l’acheva sur le champ.
Les témoins de la scène sont restés  bouche-bée, d’autres se sont mis à vomir tellement que ce n’était pas joli à voir.

Les agents de la protection civile  se sont présentés sur les lieux avec un médecin mais, c’était trop tard. Car la fille avait rendu l’âme. Tout  compte fait, ils ont amené la fille pour la mettre à l’abri des yeux indiscrets.

Ainsi, les autorités et les populations sont interpellées à obliger les GIE à munir leurs véhicules de tous les matériels comme les rétroviseurs, les freins. Car  si cette camionnette possédait  de rétroviseurs, peut-être que le chauffeur  aurait vu la fille tombée sous le pneu.

Certes, il est normal de chercher de quoi vivre, mais il n’est pas dit de s’exposer à tous les dangers, les maladies, voire  la mort comme cela a été le cas-ci. Si on cherche de l’argent, il faut ne pas s’exposer à la mort, car pour pouvoir profiter de son gain, il faut être vivant.

Aminata Sanogo

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