La santé, dit-on, est la plus grande richesse d’un être humain. La préservation de cette richesse peut conduire souvent au désastre, si le choix s’avère négatif. C’est le cas aujourd’hui d’une majeure partie de la population malienne qui se trouve face à une alternative de traitement pouvant causer des maladies inconnues ou tout simplement nuire à la vie humaine. Et cela du fait de la prolifération et de la consommation des médicaments de la rue connus sous le nom de « pharmacies par terre ou pharma crime ». Plus accessibles financièrement, ces produits comportent un impact purement négatif sur la population.
Qui parle de soins, parlera forcement de médicament puisqu’il est au cœur du dispositif de santé. Et parmi les médicaments, nous avons les produits traditionnels et pharmaceutiques qui soulagent et guérissent à la fois. Mais malheureusement, il existe de nos jours des produits susceptibles de causer des impacts négatifs sur la santé de nos populations et provoquant ainsi des conséquences socioéconomiques. Il s’agit « des pharmacies par terre ».
Tentative de définition du concept :
En effet, Il faut entendre par « pharmacies par terre » les produits médicamenteux vendus en dehors des cadres légaux (officines publiques et privées, dépôts des médicaments…) et présentant des qualités contestables. Le concept « pharmacies par terre » est une appellation née à partir de la mise sur le marché des produits pharmaceutiques frauduleusement fabriqués et qui ne répondent pas aux normes acceptées. Au Mali, le domaine thérapeutique échappe aux contrôles des autorités d’où la prolifération des produits illégaux.
Quels sont les types de produit menacés par ce fléau ?
Les produits médicamenteux vendus à « la pharmacie par terre » appartiennent à diverses classes thérapeutiques. Il s’agit notamment des analgésiques (Efferalgan, Sédaspir, Dafalfan, Daga, Paracétamol, Dinintel), les antibiotiques (Amoxicilline, Ampicilline) qui sont des remèdes très recherchés par la clientèle. A ceux-ci, s’ajoutent les anaxiologiques (Diazépam, Clorazépate), les barbituriques (Sécobarbitale, Phénobarbital), les neuroleptiques (Halopéridol) et les psychostimulants (Aspirine – Amphétamine) qui sont utilisés comme des stimulants. En grosso modo, ce sont des comprimés de tout genre, des sérums et piqures, des sparadraps, des sirops pour les nourrissons, enfants et même pour les adultes… qui sont vendus en quantité au marché, dans les boutiques et un peu partout sans expertise.
Qu’en est-il des consommateurs :
Les « médicaments par terre », à la base, étaient achetés en général par les plus démunis de la société, composant la majeure partie de la population. De nos jours, ce serait bon nombre de nos concitoyens qui en font usage. Cette popularité des ‘’médicaments par terre’’ s’expliquerait essentiellement par leurs coûts abordables et leur efficacité selon certains utilisateurs. Pour la première raison, nous constatons d’emblée une motivation présumée légitime si on se réfère aux revenus de la population. Mais pour la deuxième, c’est à-dire l’efficacité supposée de ces médicaments, une précision s’impose. Il est à noter que ces produits, même s’ils sont efficaces et moins coûteux selon certains consommateurs, comportent des effets secondaires et des fins calamiteuses.
Quelles sont les conséquences de ce fléau ?
Les conséquences de ce fléau sont aussi nombreuses que dangereuses. Nous pouvons citer, à titre d’exemples, la prolifération des produits illégaux précisément les « pharmacies par terre », l’engendrement de divers effets négatifs avec leur corolaire sur le développement socio- économique, sanitaire ou encore politique. En plus des complications de l’état de santé dues aux effets secondaires, ils peuvent provoquer d’autres maladies telles que le cancer de lésion caractérisée par une perte de substance de tissu recouvrant la surface du corps ou les muqueuses de l’organisme. Nous pouvons aussi citer la dévalorisation chronique du métier des pharmaciens et le bouleversement de la politique sanitaire de l’Etat.
Quelles solutions pour remédier contre ce fléau ?
La recrudescence des « pharma-crime ou pharmacies par terre » s’explique à 2 niveaux. Autant les mauvaises politiques sanitaires peuvent être indexées, de la même manière les pratiques pharmaceutiques doivent être remises en cause. Autrement dit, la lutte contre le fléau passe inéluctablement par une réelle volonté politique. Quant à la volonté politique, elle ne peut s’instaurer qu’à travers une forte mobilisation et sensibilisation des consommateurs sur les impacts de ce fléau. Ce rôle revient aux acteurs de l’entreprise pharmaceutique. Il est d’abord du devoir des professionnels du secteur de la pharmacie de mettre de l’ordre dans leurs rangs en dénonçant les ‘’brebis galeuses’’ et les mettre à la disposition des autorités compétentes. Le syndicat des pharmaciens s’il existe bien entendu, doit faire de cette mesure une priorité. Pour le département en charge de la santé, des campagnes d’informations et de sensibilisation de la population doivent être multipliées. Le phénomène prend de plus en plus de l’ampleur, les conséquences sont connues ; la riposte doit être à la hauteur du fléau. Ceci étant, tous les acteurs et structures concernés par la question doivent s’impliquer. Les agents de sécurité et de douanes doivent renforcer la prévention. La mise en place d’un mécanisme concerté de prévention et le renforcement du dispositif de répression incombent aux politiques. Les médias et acteurs de la société civile doivent accompagner le processus d’informations et de sensibilisation de la population sur les dangers que représente ce fléau. Les organes judiciaires doivent jouer pleinement leur rôle. Bref, tous les acteurs ont l’obligation d’apporter leur modeste contribution. Car, quoi que l’on dise ou fasse, ce fléau est devenu un danger national qui nécessite une synergie d’actions et un engagement patriotique.
MAMOUTOU TANGARA
IL FALLAIT COMMENCER PAR LE DERNIER CHAPITRE. POUR LE RESTE, TU DIS N’IMPORTE QUOI
Et que dites-vous des arracheurs de dent en face de la grande mosquee au vu et au su de tout le monde. Ou est le Conseil de l’Ordre des medecins? ou est l’inspection de la sante? Voici les chirurgiens dentistes reduits a leur plus petite expression apres tant d’annee d’etudes. La population voit, l’etat voit pour rien dire finalement, c’est le meme cas chez les pharmaciens. L’avenir pour notre pays restera obscur pour longtemps encore tant que des dirigents incompetents et corrompus seraient aux affaires.
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