Les Organisations de la Société Civile face à la presse : «Tant qu’il n’ y a pas un véritable consensus politique, aucune réforme ne peut se faire »

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Les responsables de la Synergie 22 des Organisations de la société civile du Mali étaient face à la presse, le samedi 6 novembre 2021, à la Maison de la Presse pour attirer l’attention des autorités de la Transition sur la nécessité d’accélérer les réformes nécessaires de fin de Transition, dans un véritable consensus politique, pour le respect des engagements pris devant le Peuple malien et la communauté internationale. «Aujourd’hui, le consensus politique manque. Tant qu’il n’y a pas un véritable consensus politique, aucune réforme ne peut se faire. Un report des élections n’est à l’avantage de personne, si on reporte les élections, le CNT (Conseil national de transition) va disparaître… », précisent les conférenciers.

Cette conférence de presse était principalement animée par Dr. Ibrahima Sangho de l’Observatoire pour les élections et la bonne gouvernance au Mali, en présence de Abdoulaye Guindo de DONIBLOG, de Fousseyni Diop de l’AJCAD (L’Association des Jeunes pour la Citoyenneté Active et la Démocratie) et d’autres personnalités. Après 14 mois écoulés sur les 18 fixés dans la Charte, la Synergie 22 attire l’attention des autorités de la Transition sur la nécessité d’accélérer les réformes nécessaires de fin de Transition, dans un véritable consensus politique, pour le respect des engagements pris devant le Peuple malien et la communauté internationale.

Par rapport à la construction d’un fichier électoral fiable pour les échéances électorales de 2022, la Synergie 22 constate que la Révision Annuelle des Listes Électorales (RALE) du 1er au 31 décembre 2021, a été faite sans prendre en compte les résultats du RAVEC spécial de décembre 2020 à juin 2021 qui totalisait 789.403 personnes inscrites.

Par ailleurs, la Synergie 22 suit avec inquiétude la polarisation du contexte politique malien au sujet de la tenue des Assises Nationales de la Refondation (ANR) et de la mise en place de l’Autorité Indépendante de Gestion des Élections (AIGE). « La Décision N°2021-0179/PM-RM du 06 octobre 2021, portant création de la Commission technique de rédaction de l’avant-projet de loi électorale, et la tenue de l’atelier sur l’avant-projet de loi électorale les 4 et 5 novembre 2021 n’ont pas bénéficié d’un large consensus politique », révèle la déclaration liminaire de la Synergie 22 lue par le conférencier, Dr. Ibrahima Sangho.

Selon ce dernier, l’adoption d’une nouvelle loi électorale avec la création d’une AIGE, dotée de la plénitude de ses missions, nécessite la relecture de la Constitution du 25 février 1992, de la loi n°02-010 du 05 mars 2002, portant loi organique fixant le nombre, les conditions d’éligibilité, le régime des inéligibilités et des incompatibilités, les conditions de remplacement des membres de l’Assemblée Nationale en cas de vacance de siège, leurs indemnités et déterminant les conditions de la délégation de vote et de la loi N°05-047 du 18 août 2005, portant Charte des Partis politiques.

La Synergie 22 encourage les autorités de la Transition à asseoir un véritable consensus autour des réformes politiques et institutionnelles envisagées. Elle salue les démarches entreprises par le Ministre de la Refondation de l’État chargé des relations avec les institutions envers les acteurs politiques afin d’obtenir leur adhésion et participation aux ANR. En outre, la Synergie 22 attire l’attention des autorités de la transition sur d’autres défis majeurs auxquels il convient de faire face, à savoir : la situation sécuritaire qui ne cesse de se détériorer chaque jour ; la tenue d’élections inclusives, crédibles et transparentes.

Au vu de tous ces constats et défis, la Synergie 22 recommande aux autorités de la Transition : que les dispositions légales en République du Mali soient respectées concernant la RALE ; que le processus de révision de la loi électorale soit consensuel ; qu’un large consensus soit bâti autour des ANR et de l’AIGE ; qu’un chronogramme clair, précis et réaliste soit publié, pour définir la période des réformes et celle des élections nécessaires de fin de transition ; que la publication en ligne des résultats des scrutins par centres et bureaux de vote, au fur et à mesure de la proclamation des résultats, soit intégrée dans la Loi électorale. Elle permet, entre autres, d’éviter les conflits et le tripatouillage des résultats pendant la remontée et la centralisation des résultats, contribuant ainsi à la transparence et à la crédibilité des élections. Répondant aux questions des journalistes, les conférenciers ont insisté sur le consensus politique et la tenue des élections. « Aujourd’hui, le consensus politique manque. Tant qu’il n’ y a pas un véritable consensus politique, aucune réforme ne peut se faire…Un report des élections n’est à l’avantage de personne, si on reporte les élections, le CNT va disparaître. Parce qu’on a dit 18 mois. Donc à partir du 25 mars, s’il n’ y a pas de nouvelle assemblée, il n’y aura pas de CNT, c’est ça l’arrêt de la cour constitutionnelle », a précisé le conférencier Sangho. Enfin, il dira que techniquement, c’est possible de faire les élections en février-mars 2022.

Aguibou Sogodogo

 

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