Les musulmans et le Ramadan : Une ascèse physique et spirituelle

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Chaque Ramadan repose la problématique du renchérissement des produits de première nécessité : lait, sucre, huile, légumes comme la tomate, les oignons, l’échalote, la pomme de terre, la viande ou le poisson. Cette spirale inflationniste est constamment observée depuis des années du côté des consommateurs comme des commerçantes et commerçants qui se défendent de vouloir faire absolument du profit sur le dos des ménages particulièrement éprouvés par la conjoncture difficile.

Une telle attitude serait difficile à comprendre en ce mois béni de Ramadan, celui de l’abstention, de la contrition, de la tolérance et de la générosité dont tous les musulmans doivent être au diapason. La difficulté de faire baisser les prix est-elle due à la loi de l’offre et de la demande en ce qui concerne les denrées alimentaires de première nécessité ?

C’est l’argument imparable des bouchers qui pointent du doigt la rareté du bétail, la cherté des bœufs d’embouche en période hivernale. Idem pour les vendeuses au marché de légumes au Grand Marché, au Wonida à Bozola, au Didida ou au Soukounikoura. Mais les ménagères sentent dans une moindre mesure la pression sur les tomates, les oignons et les échalotes ou gros oignons avec les arrivages de productions de Niono ou les importations du Maroc
Dans le carême, on dépense toujours plus que d’habitude, les récriminations des ménagères et des chefs de famille n’y changeront rien. Car bien manger dans une famille nombreuse a un prix. Ce prix est plus cher que d’habitude. Il vient en contradiction de la quintessence spirituelle du jeûne et du Ramadan qui doit allier piété et frugalité. Car dans les commandements de Dieu, le jeûne musulman é été institué non seulement pour le dégraissage du corps humain, pour le débarrasser des toxines accumulées au cours de l’année, mais aussi pour que les fidèles musulmanes et musulmans puissent par la faim, faire pénitence, se rapprocher et communier avec les pauvres qui, chaque jour, ont de la peine à se nourrir.

Mais cette dimension spirituelle de fraternisation, de communion du fidèle musulman avec son frère et sa sœur en islam démunis n’est pas ancrée dans l’esprit de beaucoup de pratiquants qui malheureusement pratiquent l’ostentation reprouvée par Dieu, le prophète Mahomet, PSL et le saint Coran, avec cette profusion de repas servis, alors qu’au dehors des ventres crient famine et que le mendiant famélique à la porte quémande de quoi apaiser sa fringale.
Trop manger nuit à la santé. Car l’excès est nuisible à tout. Ce qui doit caractériser le musulman, c’est la mesure et le sens de la mesure. Le carême a été institué par Dieu pour donner l’occasion aux musulmans de s’accomplir dans la plénitude physique et spirituelle.

Oumar Coulibaly

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