Les marchands ambulants : Une aubaine pour certains jeunes de Bamako

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Ils se vadrouillent entre les différentes rues de la capitale malienne, avec des marchandises sur la tête ou sur les vélos allant à la quête des clients afin de subvenir à leurs besoins.
marché bamako0« Tous les clients n’ont pas le temps pour se rendre au marché. Nous leur apportons les marchandises sur place. Et, ils se ravitaillent à gogo. Je suis marchant ambulant depuis trois ans et je me plains pas. J’arrive à  joindre les deux bouts  grâce à ce métier. Je vends des habilles d’occasions. C’est généralement les jeunes filles qui sont mes clientes. Elles n’ont pas tous la volonté de se rendre au nouveau marché, donc moi je fais leur affaire. Souvent je rentre à la maison avec trois mille au deux mille franc CFA. Une somme qui me permet de payer ma cotisation familiale de chaque jour pour les prix du condiment et de faire de l’économie ensuite », témoigne Bourama Doucouré, un marchand ambulant  rencontré à Sokorodji.

 

Sibiri Traoré, vendeur des matériels téléphoniques, atteste que son marché est florissant depuis un certain temps. « Je parcours les rues de la capitale avec mes matériaux téléphoniques sur la tête. En ce moment, le marché est certes saturé car beaucoup de jeunes élèves inondent le marché, mais malgré tout, je parviens à m’en sortir car j’ai des clients dans les différents quartiers de Bamako. La plupart d’eux prennent le temps de m’appeler et font leur commande via le téléphone et le lendemain je leur rapporte la marchandise. C’est une activité qui me permet d’avoir ma liberté. Un homme est fait pour travailler et comme on le dit si bien ‘’il n’y a pas de sot métier, il n’y a que des sottes gens’’ Tous les métiers sont dignes d’être pratiqués. Seul les gens qui refusent de pratiquer certains métiers sont blâmables. Je suis titulaire d’un diplôme de Brevet de Technicien (BT) depuis 2004. Chômage oblige, j’ai tenté ma chance dans ce métier qui me permet de gagner louablement ma vie même si c’est quand même fatiguant car souvent je fais des kilomètres à pied » confie-t-il. Amadou Koureissi  vend des sacs d’écoliers et affirme qu’à l’approche de la rentrée scolaire que le marché commence à être garni. « Le problème des maliens c’est que nous nous mettons tous à exercer la même fonction et en même temps. Moi, je suis élève donc dès la reprise, je reprendrai le chemin de l’école. J’exerce ce métier afin de pouvoir m’acheter mes habilles et mes outils d’écoliers car mes parents n’ont pas les moyens de faire tout ça. J’ai des frères et sœurs qui vont aussi à l’école. Si les choses marchent bien, je compte habiller mes frères et sœurs pour avoir la bénédiction de mes parents. Cette année malgré la ruée des vendeurs de sacs, je parviens à me tirer d’affaire » révèle-t-il. Quant à Assetou Doumbia, elle vend des gobelets et les bouloirs à travers les différents quartiers de Bamako. « Je suis une femme mariée depuis une décennie. J’ai beaucoup d’enfants. Mon mari qui est un ouvrier n’a pas un revenu qui puisse lui permettre de subvenir à mes besoins et à celui de mes enfants, raison pour laquelle, j’ai embrassé ce métier. Et Dieu merci, ça me rapporte un peu. Mais, j’use des chaussures fréquemment car je marche trop. Dès les premiers chants des coqs, je suis sur les pieds et je ne retourne chez moi qu’après 19h. C’est énormément fatiguant. Je trime. J’aimerais bien avoir un autre boulot stable. Mais, pour le moment, je me contente avec ça tout en espérant que le bon Dieu nous réserve un meilleur avenir. C’est mieux que d’aller mendier de porte en porte ou même de voler. J’exhorte les maliennes au travail car il ennoblit l’homme et le rend libre  » conclut-elle. Si certains marchand ambulants ont la côte et parviennent à s’en sortir nonobstant les différentes péripéties, force est de constater que certains d’entre eux exposent leurs clients à des dangers, notamment les vendeurs des sachets d’eau qui pullulent dans les grands artères de la capitale malienne. Sidi Diarra est un jeune qui vend des sachets d’eau au carrefour du Grand hôtel de Bamako. « La canicule qui prévaut dans la ville de Bamako fait que l’eau marche bien. Certains clients émettent des doutes sur la provenance des sachets. Malgré tout, elle se vend comme des petits pains », s’est-il réjouit. Les marchands ambulants d’eau en bouteille exposent les acheteurs aux maladies hydriques. La qualité de l’eau et l’hygiène des bouteilles laissent à désirer. La mauvaise qualité de cette denrée vitale suscite bien des questions et pourrait même amener certaines personnes à remettre en cause le travail effectué par les industriels de la ville. Pour les consommateurs d’eau en bouteille, mieux vaut s’approvisionner dans les magasins.

Une réglementation rigoureuse population.
Kadiatou Bakayoko stagiaire/Moussa Samba Diallo

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