Les légitimités traditionnelles et religieuses du Mali soutiennent le gouvernement dans sa démarche de prorogation de la transition. Elles l’ont affirmé au cours d’une rencontre avec le Premier ministre, Dr. Choguel K. Maïga, le jeudi 11 novembre au CICB.
Les légitimités traditionnelles et religieuses soutiennent sans réserve la transition. C’est ce qu’ont plaidé les chefs de villages, fractions et notabilités venus des 19 régions du pays et du district de Bamako.
Tout en demandant aux Maliens de s’unir autour de la transition afin de faire sortir le Mali de l’abîme, les légitimités traditionnelles voient de bon œil la prolongation de la période transitoire au-delà des 18 mois. Car, à leurs yeux, il est impossible d’organiser les élections sur l’ensemble du territoire à cause de l’insécurité.
« L’élection, c’est à Bamako. Ce que nous demandons aux autorités de la transition, c’est d’assurer la sécurité des personnes et leurs biens », soutient le représentant de la région de Nara. Celui de la région de Bougouni a pour sa part dénoncé les agissements des hommes politiques qui se battent pour le respect de la durée de la transition. « Il n’est pas question de tenir les élections dans les circonstances actuelles », a-t-il martelé.
Pour sa part, le Premier ministre, Dr. Choguel K Maïga, a déclaré que les légitimités traditionnelles, coutumières et religieuses incarnent des vertus qui fondent l’humanisme des Maliens. Selon le chef de l’exécutif, son gouvernement n’a d’autre objectif que de réussir la transition en faisant la rupture avec la gestion du passé. Ce qui, à ses yeux, permettra de refonder un nouveau Mali.
Pour cela, le chef du gouvernement dit attendre des légitimités traditionnelles le soutien à la transition et des bénédictions pour les dirigeants du pays. « Votre devoir patriotique est d’aider, de soutenir et de bénir la transition » a-t-il demandé aux légitimités traditionnelles et religieuses.
Le Premier ministre n’a pas manqué d’égratigner une fois de plus les précédents gouvernants qui, par des mauvais choix politiques, ont précipité le pays dans l’abîme.
Il faut rappeler que la rencontre s’est déroulée en présence des chefs religieux du Haut conseil islamique du Mali, de l’Église catholique et de l’Église protestante
Abdrahamane SISSOKO