Les pratiques de violation des droits de l’homme qui se passent dans ce pays ces dernières années sont regrettables. Elles ne sont pas dignes de cette nation démocratique. C’est regrettable de constater des revirements tyranniques dans un pays jadis considéré comme une jeune démocratie obéissante. Ces violations blessent le cœur de tous les patriotes. Le Mali a mal au cœur. Il pleure et demande de l’aide. Personne pour l’aider. Il a de la peine à se faire entendre.
Le Mali et un de ses fils discutent de son mal :
Le fils : bonjour mère patrie. Pourquoi es-tu tout habillée de jaune et d’un peu de vert aujourd’hui ?
Mali : bonjour. Mon habillement correspond à votre comportement aujourd’hui. Pourquoi porterais-je le rouge si je sais que mes fils ont oublié les idéaux des hommes et femmes qui ont donné leur vie pour moi ? Vous pensez que ceux-ci sont morts pour rien. Leur sang versé n’a plus d’importance à vos yeux. Le vert se diminue puisque l’agriculture devient de plus en plus secondaire, l’élevage de plus en plus difficile. Tout ce qui vous importe présentement, c’est le jaune. Toutes vos mésententes actuelles se font pour le désir de s’enrichir. L’amour de la richesse vous amène à m’abandonner chaque jour que Dieu fait.
Le fils : pourquoi pleures-tu mon grand Mali ?
Mali : je pleure parce que j’ai été trahi par ceux qui se sont engagés à me protéger de toute leur âme. Je pleure parce que nul ne m’aime véritablement. Mes fils s’adonnent au barbarisme en s’entre-tuant. Ce qui me fait mal le plus, c’est de constater qu’après les avoir aidés à sortir de la dictature pour la démocratie, ils ouvrent béatement la voie vers la Tyrannie. Cela constitue une dégénérescence. J’ai mal partout. Les ainés (les dirigeants) ne songent plus à moi. Ceux-ci, une fois chef de famille, se tournent vers eux-mêmes. Je suis laissée entre les mains des terroristes d’un côté et d’un autre côté livrée à la guerre entre des frères de même sang (guerre intercommunautaire). On est en train de creuser doucement, mais sûrement ma tombe. Je ne suis plus aimée et on veut me livrer à mes ennemis.
Le fils : pourquoi dis-tu tous ceux-ci, mère?
Mali : parce que je suis angoissée de voir mes fils se tuer, de voir ceux qui devraient se charger de ma protection ainsi que de leurs frères s’en prendre au pays et à ses fils. Les cadets ne peuvent plus manifester leur mécontentement sans faire face aux matraques, au gaz ou à des tirs à balle réelle sous les ordres de leurs ainés. C’est dur ! C’est insupportable pour moi ! Je me meurs de honte. Où est passée votre dignité, ma dignité ? N’avez-vous plus de cœur ? La raison vous manque-t-elle de plus en plus ? Vos pères ont tout fait pour moi. Ils vous ont tout donné, notamment la démocratie. Mais, vous êtes sur le point de balayer d’un revers de main tout l’édifice qu’ils ont soigneusement bâti. Allez-vous me laisser succomber de mes blessures ?
Mon espoir était vous, la jeunesse. Cet espoir est déçu puisque vous ne vous livrez qu’à des pratiques insensées, destructives pour votre être. Ne me dis pas de me taire, car je ne le pourrai point tant que mes fils ne seront pas dans leurs droits.
Tout ce dont je vous demande, c’est de vous aimer les uns les autres, c’est de m’aimer et prendre soin de moi pour que je ne meure pas ainsi, pour que l’édifice de vos pères ne s’écroule pas de la sorte. Prenez soin de cette démocratie ! Ne laissez aucun moribond vous priver de ce joyau !
Le fils : mère patrie, moi, en tant que jeune m’engage à partir d’aujourd’hui à faire de ta cause, ma raison de vivre. Mes cadets auront justice. Ils ne vivront pas le calvaire dont je traverse au jour le jour.
Mali : Que Dieu veille sur vous !
Les violations qui se font présentement au Mali et cela depuis 4 ans sont honteuses et compromettantes à la démocratie. Les citoyens, notamment les jeunes, doivent s’associer pour éviter cette chute de la démocratie dont prépare le régime en place en réprimant les manifestants pacifiques.
Fousseni TOGOLA