Les humeurs de FACOH : L’impopularité criminelle des maires

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L’institution des maires chez nous date de la colonisation française, mais le maire ne fit vraiment partie du paysage politique et administratif qu’en 1958, suite au retour au pouvoir du Général De Gaulle et l’installation de la Vè République. Les maires commencèrent à voir le jour de façon visible après l’application de la loi -cadre Gaston Deferre de 1956 qui accordait une relative  autonomie aux territoires d’outre-mer. A l’origine, pour des raisons liées à l’histoire et à la géographie, cette institution fut surtout un phénomène urbain c’est-à-dire qu’on ne trouvait les maires que dans les centres urbains où certains par la suite furent promus à un grand avenir politique.

La Première République malienne (1960-1968) maintint les maires dans leur fonction mais le CMLN les supprima et l’institution fut mise en veilleuse jusque sous l’UDPM où les maires furent laissés certes en vie mais sans prorogatifs réels, comme des rois fainéants.

L’avènement de la démocratie en mars 1991 remit en selle les maires non seulement dans les villes mais également dans les campagnes. La loi de décentralisation de 1996 créa en effet des Communes rurales et urbaines en grand nombre, mais vu la profondeur sociologique du pays, les Communes rurales furent plus nombreuses que celles des villes.

La loi définit les prérogatives des élus communaux mais une fois ceux-ci élus, ils n’en font qu’à leur tête mettant la loi dans la poche pour mener rondement leurs affaires. Sous le prétexte plus ou moins vrai qu’ils n’ont pas de ressources, les maires s’autorisent tous les abus, se comportant comme de véritables empereurs de brousse.

Il est vrai que la loi les créant ne fut pas trop regardante sur leur niveau d’éducation et d’instruction si bien que les mairies dès le début furent prises d’assaut par une importante masse critique de déscolarisés qui ne cherchaient qu’à s’enrichir. L’institution communale de 1996 fut une véritable foire aux affaires pour les maires et leurs conseillers sans compter les femmes qui gravitent dans leur environnement pour des affaires foncières et même de fesses dont sont insatiables nos élus des villes et des campagnes.

Il est étonnant de constater que la plupart des maires ne sont pas originaires de leur commune et ceci explique bien des spoliations foncières. Des chefs coutumiers et leurs conseillers sont devenus maintenant des ouvriers agricoles sur leurs propres terres pour avoir tout vendu avec le concours de la mairie rurale aux riches commerçants et hommes d’affaires du coin.

La spéculation foncière mise à la mode sans garde-fou par la première République n’arrête pas de déposséder les paysans de leur patrimoine foncier au profit de vils individus qui n’ont de pouvoir que celui de l’argent volé à l’Etat. Les paysans n’ont plus de terre à cultiver et se demandent de quoi demain sera fait, tellement ils ont vendu aux gugusses des mairies.

Le comble est que les juges sont insaisissables sur ces dossiers car de connivence avec les spoliateurs, ils ne peuvent que couvrir ces criminels malheureusement élus au suffrage universel et qui se croient en derniers des classes scolaires intouchables.

 

Facoh Donki Diarra

(écrivain)

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