Les humeurs de facoh : Les soleils de Dieu et les soleils de la Dina

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Le jeûne est une pratique religieuse commune aux 3 grandes religions monothéistes mais historiquement le christianisme et l’islam l’ont hérité du judaïsme en l’adoptant à leur milieu. Mais en écoutant les prêches de certains marabouts de nos villes on a le sentiment que seuls les musulmans font ça en un mois désigné ramadan. L’islam n’est au demeurant que la dernière des religions révélées mais ses leaders font croire que c’est la première et la dernière en même temps contre toute logique.

On oublie que l’humanité a commencé par le polythéisme et retournera certainement à celui-ci après un long détour par le monothéisme. On ne le dit pas assez, le temps du polythéisme était en quelque sorte les temps de Dieu. L’homme qui n’avait que des explications approximatives aux phénomènes naturels, se tournait vers dieu ou vers les dieux pour leur compréhension et en qui il avait une confiance absolue. Des intermédiaires existaient certes mais pas sous forme humaine comme dans le monothéisme représenté par des hommes nommés prophètes. Même dans le fétichisme qui n’est qu’une manifestation du polythéisme, la relation avec Dieu, qui est plus imaginaire que physique, était directe en ce sens que les fétiches, des objets matériels auxquels on attribuait un certain pouvoir, assuraient la transition.

L’homme a commencé à servir d’intermédiaire entre Dieu et ses semblables à partir de l’avènement du monothéisme inventé par les descendants d’Abraham. Moïse pour les hébreux, Jésus pour les chrétiens et Mahomet pour les musulmans. Ainsi naquirent les soleils des religions monothéistes, Dina chez nous puisqu’on est en pays musulman et que généralement l’islam se dit Dina.

Le prophète Mahomet lui-même (PSL) incarna en son temps Dieu après ses guerres saintes en Arabie et en Afrique du nord. Toute sa vie, il conforta cette vision que ses contemporaines avaient de lui. Pour faire court, nos conquérants musulmans de la 2è moitié du XIXe siècle, ne parlèrent de Dieu que pour dire qu’ils sont ses représentants sur terre et qu’il fallait choisir entre la mort en ne les croyant pas et la vie en les suivant.

De nos jours encore, il y a plus de croyants en la Dina qu’à Dieu. Les prêches et autres formes de harangues des marabouts ne visent qu’à terroriser les populations et les pousser à adhérer à leurs visions rétrogrades. La violence des discours monothéistes tournés vers l’adoration d’un individu et non de Dieu est telle que quand on n’est pas armé intellectuellement et mentalement, on succombe aux élucubrations de ces savants d’un autre âge. L’adoration des chérifs et autres mollahs participe de cette nouvelle croyance imposée aux musulmans de notre pays.

 

Facoh Donki Diarra

(Ecrivain, Konibabougou)

 

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