Les humeurs de FACOH : L’emploi féminin au Mali

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Au Mali, comme probablement dans beaucoup de pays de la sous-région, le chômage économique touche plus de la moitié de la population féminine parce que les emplois réservés aux femmes étaient rares jusqu’à plus récemment. Mais cela ne concerne pas le monde féminin des campagnes où l’agriculture, l’élevage et le maraîchage constituent le moteur de l’économie et où la polygamie fondée sur l’exploitation de la femme confine celle-ci dans les fonctions dites de la reproduction.

Le chômage féminin, dans le vocabulaire courant, désigne les femmes du milieu urbain qui n’occupent d’emploi dans les bureaux, sur les chantiers ou dans les services sociaux. Il s’agit donc des emplois rémunérés pour les femmes lettrées ou semi-lettrées et même souvent des femmes de niveau primaire vivant en ville.

L’enseignement colonial avait mis surtout l’accent sur l’apprentissage de la langue et de la civilisation française, aux dépens de celui de la science et des techniques, pour des calculs mesquins liés gratuitement à l’incapacité des colonisés à s’approprier les matières scientifiques. Malheureusement, après les indépendances politiques, cette vision a continué son petit bonhomme de chemin, faisant maintenant de la femme lettrée une secrétaire, une institutrice ou une sage-femme pour les meilleures de la tribu. Les femmes civilisées comme dirait l’homme de la rue, remplissent les bureaux pour des emplois subalternes et peu rémunérés, s’occupant plus d’ailleurs de commerce et d’affaires que de travail cérébral pour lequel elles ont été formées et dont d’année en année elles ont perdu la maîtrise.

Aujourd’hui encore, après plus d’un demi-siècle d’indépendance, on chercherait en vain dans nos grandes villes des femmes ayant fait des études d’ingénieur en BTP et exerçant cette profession ou des femmes-professeures de maths, de physique ou de chimie.

Si la faute en revenait au colonisateur dans une première phase, elle est maintenant devenue la nôtre dans la mesure où nous avons un ministère de l’Education supposé faire la part des choses. Mais de la coupe aux lèvres, il y a loin et le moins qu’on puisse dire est que cette préoccupation semble être le dernier des soucis de nos fameux spécialistes de la science de l’éducation formés pourtant à l’université de Krasnadar en URSS ou à celle de Vincennes à Paris qui fut d’ailleurs rasée pour incompétence par Jacques Chirac alors maire de Paris avant   de devenir président de la République française vers 1995-1996.

Facoh Donki Diara

(Ecrivain Konibabougou)

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