Au Mali, l’Espace d’interpellation démocratique (EID) est organisé chaque 10 décembre. Les femmes maliennes se sont intéressées à cet espace démocratique. Votre rubrique « Parole aux femmes » est allée à la « pêche » des voix des femmes.
Malgré tout ce qui se passe dans le pays, les femmes croient encore au respect de la démocratie au Mali. Cet intérêt se traduit par leur participation massive à la journée du 10 décembre au CICB, lors de l’EID. Mais que pensent réellement les femmes de cet Espace ? A leurs yeux, est-ce un véritable espace démocratique ? Des femmes livrent leurs impressions.
-Mme Diarisso Mariam Traoré, Assistante juridique à l’Association pour la défense des droits des femmes (APDF) :
C’est une bonne chose que, l’organisation de l’EID soit confiée au Médiateur de la République. L’EID est un espace qui permet aux citoyens de réclamer leurs droits. Aussi, il permet de rapprocher les gouvernants et les gouvernés. Les sans voix qui n’ont pas facilement accès à la justice et qui n’ont aucun moyen de recours peuvent venir s’exprimer. Il permet également de préserver les droits et de pérenniser les acquis de notre démocratie. Je pense que c’est un espace démocratique, et même si les recommandations ne sont pas suivies à hauteur de souhait, les gens peuvent venir s’exprimer en respectant certains principes parce qu’on ne peut pas venir dire tout ce qui nous vient dans la tête. Il faut respecter les droits et la dignité.
-Mme N’Diaye N’ Hawa Tessougué :
Si on donne la liberté de parler, c’est très important car la communication a une très grande place dans la vie de l’être humain. L’Espace d’interpellation démocratique est un moment de partage.
-Mme Ly Fatoumata Coulibaly, CAFO :
L’EID est une rencontre très importante à laquelle tous les citoyens doivent participer. Cet espace permet aux gens de dire ce qu’ils pensent de l’administration, de la justice. C’est un espace où les gens pourraient se corriger, que ce soit les usagers ou l’administration. Le fait qu’on ait transféré son organisation à une structure indépendante, le Médiateur de la République, c’est salutaire. Il y aura sûrement un suivi, comme demandé. C’est un espace démocratique, et si on arrive à mettre en œuvre les recommandations tout le monde sera satisfait.
-Mme Awa Keita, femme au foyer :
On m’a pris ma maison. Aujourd’hui, je vis dans une très mauvaise condition avec mes enfants. Tout ce problème a commencé après le décès de mon mari. Nous dormons à dix personnes dans la chambre. J’ai entendu parler de cet espace et j’ai saisi cette occasion pour interpeller l’intéressé. Je compte sur les membres du jury pour bien trancher afin que je puisse récupérer ma maison, sinon, je souffre beaucoup. Mon seul espoir aujourd’hui, c’est l’Espace d’interpellation démocratique parce que le tribunal n’a pas pu trancher.
-Mme Kanouté Hawa Traoré, Agent comptable :
Depuis la première édition, je suis l’Espace d’interpellation démocratique. C’est une très bonne initiative prise par les plus hautes autorités. Cela permet de corriger certaines injustices.
-Mme Kéita Madina Diabaté, Assistante de direction :
J’ai appris que le Mali est parmi l’un des rares pays à organiser de tel espace. C’est salutaire. Les citoyens ont besoin de ce genre d’espace pour s’exprimer. C’est aussi une manière de consolider la démocratie et la justice sociale. C’est un espace démocratique parce que les interpellateurs s’expriment librement, même si c’est chaud souvent. Il faut veiller à sa pérennisation.
-Mme Astou Koné, Assistante de direction :
L’EID est une tribune pour les sans voix. C’est pour les citoyens qui ont été privés de leurs droits. C’est un espace qui permet de rendre justice. Il est démocratique parce que les interpellateurs s’expriment librement et sans contrainte. Comme on le dit, c’est un Espace d’interpellation démocratique.
-Mme Adam Konaté, Commerçante :
Il faut un tel espace pour combattre l’injustice et l’impunité dans notre pays. Cela permet de préserver les droits, surtout ceux des femmes. C’est aussi une façon honnête de rendre justice et de consolider la démocratie dans notre pays. C’est démocratique car tous les dossiers retenus sont traités lors de la journée du 10 décembre.
Salimata Fofana