Depuis quelques années, le gouvernement malien investit des milliards de nos francs dans le cadre de la lutte contre le chômage. Pendant ce temps, le marché de l’emploi reste saturé et des vieux ayant dépassé l’âge de la retraite continuent leur progression au sein de nos administrations. Alors que les jeunes diplômés sans emploi battent désespérément le pavé.
Au Mali, la jeunesse est confrontée à de nombreux problèmes. Entre autres, il ya le problème de niveau causé par l’incompétence dans nos différentes filières de formation et leur inadéquation aux filières de l’emploi. En premier, pointons du doigt le problème de personnels enseignants.
Le nombre des centres et instituts de formations, écoles et universités publics et privés, surtout à Bamako, notre capitale, monte en flèche. Mais la qualité de la formation laisse à désirer. Les formateurs en général recrutés sur recommandation « fils d’un tel, fille d’un tel », la plupart du temps, s’ils ont la qualification, n’ont pas la compétence pédagogique nécessaire. Quand bien même qu’ils les aient, la qualification et la compétence requises, ils sont aveuglés par l’argent. Ce qu’ils font relève plus du marketing que de la formation. Allant sur le principe que tous les parents, qui déboursent des centaines de milliers ou des millions de FCFA par ans pour les études des leurs enfants, espèrent que ceux-ci progressent, les écoles supérieures suivent le mouvement. Quitte à faire progresser les étudiants en classes supérieures sans rien dans la tête. De ce fait, il n’y a presque jamais de recalés. Du moment que les promoteurs empochent leur dû, rien n’a plus d’importance. Quelques-uns, qui ont été épinglés, peuvent toujours s’en sortir en ayant recours à la réclamation, qui d’ailleurs n’est pour ces formateurs qu’un autre moyens de se faire encore plus d’argent. Hypothéquant ainsi contre quelques billets en plus, l’avenir de la jeunesse.
Chaque année, nos écoles professionnelles et universités déversent des milliers de jeunes sur le marché de l’emploi. Quelques jeunes, conscients de l’importance des études, ayant su prendre le dessus sur les nombreuses difficultés survenues lors de leur formation, resteront pour la plupart cloués dans l’inactivité. Pour cause : la non-conformité de leur filière de formation aux besoins du marché de l’emploi. Plus qu’un devoir, l’adaptation de notre système éducatif aux réalités et exigences actuelles du marché est un besoin qui se fait sentir chaque jour un peut plus.
La gestion de nos plus grands chantiers confiés à nos frères de la sous- région n’est autre que la conséquence de nos agissements.
– Celui du gouvernement, pour avoir autant trainé à prendre les mesures nécessaires pour pallier à de tels manques de compétence et de qualification sur le terrain.
– Celui de la jeunesse, pour son manque de conscience, de sérieux et d’application au cours des formations universitaires et professionnelles. –
Celui des parents, pour ne plus accompagner (surveiller) leurs enfants pendant leurs formations professionnelles et universitaires.
D’autre part, le laxisme dans nos administrations par rapport au non respect de l’âge limite à la retraite, ajoute une couche supplémentaire au nombre de chômeurs dans la sphère jeune de la société.
Combien sont-ils ces retraités ayant largement dépassé l’âge limite à continuer à percevoir normalement leur mensualité sans être inquiétés ?
Combien sont-ils à continuer leur progression à travers promotion et nomination au sein de leurs différentes structures ?
Combien sont-ils à occuper des places qui ne leur reviennent plus de droit ?
« Nombreux ils sont », répondrez vous. Alors nombreux ils resteront, si des mesures ne sont pas prises pour y mettre un frein.
La jeunesse est et demeure la relève de la Nation. Son manque de performance, de capacité et de dynamisme est une plaie pour l’avancement de chaque pays.
Son aptitude à relever les défis de l’avenir devrait considérée par tout bon dirigeant. L’accompagner pour sa réussite dans ce sens, est la mission et un devoir pour les gouvernants.
FLT