Il s’agit précisément de la Fidh (Féderation Internationale des Ligues des Droits de l’Homme), l’Amdh (Association malienne des droits de l’homme), Wildaf (Femme droit et développement en Afrique), Association Demeso, AJjm (Association des juristes maliennes) et le Collectif cri de cœur.
Leur objectif consiste à saisir les journalistes pour qu’aucune autorité n’ignore dès à présent le dépôt d’une plainte au nom de 80 victimes de viols et de violences sexuelles. La justice malienne va-t-elle sévir? Pour sûr, elle doit d’abord «ouvrir au plus vite une information judiciaire pour enquêter sur ces crimes commis à l’encontre de ces femmes et ces filles», déclarent en chœur les défenseurs des droits de l’homme. Mieux, «c’est une priorité aussi bien pour les autorités judiciaires et que politiques maliennes», martèlent-ils.
Bien que de nombreuses informations judiciaires soient ouvertes par le Tribunal de la première instance de la Commune III à l’encontre de présumes responsables de graves violations des droits humains perpétrées au Nord, lesdits défenseurs déplorent sans répit le fait que les charges retenues jusqu’à présent portent quasi exclusivement sur des faits liés au terrorisme ou à l’association de malfaiteurs. Ce qui, à leurs yeux, exclue de facto les violations perpétrées sur les personnes.
Les charges pour viols et autres formes de violences sexuelles, ces crimes contre l’humanité, ces crimes de guerre commis à grande échelle par les demeurés, les impies de tous les groupes armés, brillent jusqu’à présent par leur absence totalement du champ des enquêtes.
«Le Mali ayant incorporé dans son droit interne les qualifications de crimes contre l’humanité et de guerre», calqués dans le statut de la Cour pénal internationale, «il reste essentiel que ces charges soient retenues par la justice malienne», dénoncent les défenseurs des droits de l’homme.
Daouda Maïga