Les aides ménagères sont appelées ‘’bonnes’’ ou le plus souvent ‘’52 ‘’ au Mali, plus précisément à Bamako. Ces jeunes filles, qui viennent de différentes régions, s’intègrent dans des familles dans la capitale, où elles travaillent afin de pouvoir acheter des trousseaux pour leur mariage.
Nous constatons qu’à partir de fin mai jusqu’au début octobre de chaque année, ces jeunes filles courageuses deviennent des perles rares ici à Bamako. Malheureusement, ce manque coïncide avec le mois de ramadan où les travaux sont énormes pour une seule personne. Cela devient un sérieux problème dans certaines familles où c’est la bonne qui est la femme au foyer.
Kadidiatou Koné, secrétaire, toute fatiguée affirme « sans vous mentir, la bonne m’aidait beaucoup, en plus de la cuisine elle assurait la bonne garde de mon fils. Car je n’ai pratiquement pas le temps de le faire. Cela fait maintenant 1mois que je suis en manque ; ce n’est pas facile pour moi, parce que je ne peux pas gérer les deux choses à la fois ».
Désespérée, Bintou Sylla raconte : « je suis une commerçante et je voyage entre Lomé et Bamako. Avec cette crise de bonnes, je ne peux pas voyager car la mienne est rentrée au village. Et voilà, l’argent s’en va » !
Seuls les pauvres ont tort se désole Assetou Touré, vendeuse de charbon à Djélibougou. Contrariée, elle dit : « Ma servante faisait tout pour moi, elle était mes bras et mes pieds. Maintenant qu’elle est partie ; je n’ai pas de moyens pour m’en procurer une chez Mme Ami Sow. Je ne sais sur qui compter. J’ai mes filles qui ne valent rien et passent leur temps à se pavaner dans la rue» .
Quant à Soumba Samaké, monitrice à Boulkassoumbougou, son inquiétude ce n’est pas la rareté des bonnes, mais plutôt que les mères de famille prennent conscience et se mettent en tête que la bonne est là pour un bout de temps. Qu’elles apprennent à leurs filles à travailler sans compter sur autrui. Si elles savent faire tout ce que la bonne fait, tant mieux. Car seul le travail paye dans cette situation.
Kadidia Traoré stagiaire