Légitimités traditionnelles au Mali : Une intarissable ressource à mettre en valeur pour résoudre la crise multidimensionnelle

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Institué par un décret du président de la transition datant du 4 mars 22, le 11 novembre est consacré à la Journée des légitimités traditionnelles. La 1ere édition a été célébrée le vendredi 11 novembre 2022 au CICB. Organisée par le ministère de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme, cette journée a été marquée par la présence des chefs traditionnels venus des régions et cercles du Mali, dont le patriarche de Bamako Souleymane Niaré ou encore l’amenokal de Kidal, Mohamed Ag Intalla. L’évènement était présidé par le Premier ministre par intérim, Colonel Abdoulaye Maïga.

Recommandée par le Dialogue national inclusif (DNI), le 11 novembre a été décrété par le président de la transition Journée nationale des légitimités traditionnelles. Organisée par le ministère de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme et présidée par le PM-I Abdoulaye Maïga, cette première édition a été marquée par la présence de plusieurs personnalités traditionnelles et politiques, dont le Grand Serigne de Dakar (Sénégal), Ibrahima Pape Diagne ; le chef traditionnel de Kidal, Mohamed Ag Intalla ; ainsi que le ministre de la Culture, de l’industrie hôtelière et du Tourisme, M. Andogoly Guindo.

Célébrée sous le thème «la place et le rôle des légitimités traditionnelles dans la réconciliation, la paix, la cohésion sociale et la refondation de l’Etat», la Journée nationale des légitimités traditionnelles vise à promouvoir et à magnifier les autorités traditionnelles en leur permettant de jouer pleinement leur rôle dans le développement de la nation. Auréolées d’une grande légitimité et plus proches des communautés, dont elles sont issues, les légitimités traditionnelles jouent un rôle important dans la gestion des conflits inter et intra-communautaire. Et les mécanismes traditionnels de gestion de crise sont plus efficaces et facilement acceptés par les communautés.

Leur apport pourra être une grande contribution dans le vaste chantier de la paix et de la réconciliation entrepris par les autorités de la transition. Celles-ci entendent ainsi tirer le meilleur profit de ces anciens disposant de ressources intarissables de savoir et de gestion de crise afin de permettre au Mali de retrouver la paix et la cohésion sociale. Bien que recommandé par le Dialogue national inclusif (DNI), la journée nationale des légitimités traditionnelles est une volonté politique des autorités de la transition et un engagement personnel du président Assimi Goïta dans sa vision de gouvernance inclusive inspirée de notre passé commun.

En guise de reconnaissance et en hommage aux chefs traditionnels victimes de la crise sécuritaire, le député Bajan Ag Hamatou de Ménaka a remis au Premier ministre par intérim un sabre destiné au président Assimi Goïta. «A chaque niveau se trouve une responsabilité et les légitimités traditionnelles constituent un bon moyen de développement si elles sont bien exploitées», a souligné le patriarche Souleymane Niaré. Et de rappeler que le chef traditionnel est avant tout «une autorité morale qui doit faire attention à l’éducation».

Quant au ministre de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme, M. Andogoly Guindo, il a indiqué que les mécanismes traditionnels de gestion de crise sont efficaces dans la recherche de la paix et de la cohésion sociale. «Notre défi est de mettre en place une gouvernance locale vertueuse», a expliqué le ministre de la Culture… Pour le Premier ministre par intérim, Colonel Abdoulaye Maïga, aucun développement réel n’est possible sans nos valeurs sociétales. C’est pourquoi elles doivent être le ciment de notre société. «Cette célébration nous conforte dans notre mission de sauvegarde de nos valeurs traditionnelles», a-t-il précisé.

Aussi, dans une déclaration lue à l’occasion de cette célébration, les chefs traditionnels du Mali se sont engagés, entre autres, à travailler inlassablement à la promotion d’un développement local inclusif, endogène et efficace dans un esprit de paix, de cohésion sociale et de complémentarité. Ils ont également réaffirmé leur adhésion pleine et entière à la forme Républicaine de l’Etat, à l’intégrité du territoire, à la laïcité de l’Etat, au respect des institutions et aux lois de la République. Les chefs traditionnels du Mali appellent toutes les forces vives de la nation à travailler de concert dans la recherche de la paix, de la cohésion sociale et de l’éveil de la conscience citoyenne.

Une conférence-débat  sur «le rôle et la place des autorités traditionnelles» s’est tenue au CICB dans l’après-midi de cette journée de célébration. Des consultations ophtalmologiques notamment ont aussi eu lieu le samedi 12 novembre 2022 à la Maison des aînés de Bamako.

Oumar Alpha

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1 commentaire

  1. Oui que les légitimités traditionnelles sont une intarissable ressource à mettre en valeur pour résoudre la crise multidimensionnelle, mais il ne faut pas perdre de vue qu’elles ont été humiliées par le régime socialiste de Modibo KEITA en 1961 en mettant en exergue que leur disparition avait été demandée par le peuple dès l’accession du parti au pouvoir, il s’agissait de US-RDA. Avec cette phase d’humiliation leur retour sur la scène socio-politique ne se fera pas sans conséquence et sans incompréhension entre elles et le pouvoir en place. Ce qui certain, elles s’attendent plus d’avantages en termes de rémunérations et de moyens de fonctionnement qu’avant leur disparition en 1961, cela est sans aucune équivoque, surtout avec cette crise multidimensionnelle actuelle où elles doivent s’impliquer pour jouer correctement et parfaitement leur partition comme il se doit. Mais est-ce que le pouvoir central comprendra les choses ainsi? En outre, elles ont besoin d’hommes avertis et expérimentés autour d’elles pour faire avancer les dossiers les plus brûlants et les plus complexes.

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