Légalisation du mariage religieux : Qu’en pensent les monogames ?

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Procès Verbal, notre excellent confrère suit avec un grand intérêt les débats en commission à l’AN ; lesquels tournent  autour du Code de la personne et de la famille. Et l’un des aspects les plus importantes à notre avis c’est-à-dire les légalisations du mariage religieux, fait chaud aux cœurs à beaucoup de nos sœurs qui très souvent font les frais du vide juridique qui entoure ce mariage.

 

Il n’est pas rare de voire des hommes contracter ce genre d’union célébré à la mosquée et très vite dénoncé dès qu’ils ne sentent plus la femme en question. Fragilisée socialement et juridiquement diminuée  elle n’a le plus souvent que ses yeux pour pleurer. Avec le nouvel amendement se rapportant à la légalisation du mariage religieux, l’union scellée à la mosquée, nous en sommes convaincus, connaîtra un nouvel essor. Seulement force est de reconnaître que si le nouvel amendement protège à la fois les hommes et des femmes, il ne dit rien sur les hommes légalement marié sur le régime de la monogamie. Au Mali, beaucoup d’hommes, après des années de vie commune en compagnie de celles avec qui, ils ont juré amour et fidélité à deux, contournent la loi régissant la monogamie en convolant en seconde noce, non pas à la mairie, mais à la mosquée. Qui peut quoi contre un lien scellé dans une mosquée ? A propos, ne dit –on d’ailleurs pas, que ce n’est qu’un mariage religieux et que ça se casse tranquillement si l’un des deux conjoints se fatigue ou s’il trouve mieux ailleurs ? A en croire notre excellent confrère ’’   Le Haut Conseil a soumis aux débats un catalogue d’une quarantaine de doléances qu’il souhaite insérer dans le code sous forme d’amendements. L’un des amendements qui ont déjà été acceptés par l’ensemble des membres de la commission porte sur la légalisation du mariage religieux. Un représentant religieux raconte: "Ce point a fait l’objet d’un consensus total et ce jour-là, étaient présents des députés importants comme Mountaga Tall, Kassoum Tapo et, bien entendu, Dioncounda.". 

 

Légaliser le mariage religieux (célébré selon la tradition islamique à la mosquée ou ailleurs) revient à lui attacher tous les effets juridiques d’un mariage civil (célébré à la mairie). Le couple marié religieusement pourra ainsi faire transcrire son union dans les registres d’Etat-civil; l’épouse bénéficiera de tous les droits d’une épouse civilement mariée, ce qui est une révolution dans la mesure où suivant la loi actuelle et le code avorté, l’épouse non mariée devant le maire n’héritait pas de son mari. "La légalisation du mariage religieux, annonce un député, accordera une plus grande protection aux femmes qui, dans notre pays, sont majoritairement mariées sous le seul régime religieux.  Les mosquées pourront désormais  délivrer, au même titre que  les maires, des certificats de mariage en bonne et due forme."’’

 

Monogames remariés à la mosquée et époux religieux versatiles qu’en dites vous ?

 

Si  la nouvelle disposition attendue très prochainement enduit de baume le cœur de conjoints fragilisés par la quasi menace de séparation au cas ou, elle arrive à point et  perturbe le calcul machiavélique des hommes qui trouvent refuge en ce mariage religieux, une astuce pour tromper à la fois celles contre qui ils ont légalement mariés (monogamie),et celles chez qui, ils ne passent jamais la nuit, mais aussi des femmes qui pour un oui ou pour un non claque la porte. La chanson vieille comme le monde est connue : Ce n’est que le mariage religieux, si ça ne va pas on arrête et chacun prend son chemin.

Gloire donc à Me Tall qui n’a jamais cessé de croire que la légalisation du mariage religieux rassure plus qu’il ne dérange.

Fadi Ganda

 

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