Le 28 janvier dernier était officiellement lancée la campagne pour la défense des droits de l’homme en milieu scolaire. En présence de représentant des ministères concernés et du Directeur adjoint de la Division des droits de l’Homme et de la Protection (DDHP) au sein de la MINUSMA, cette cérémonie a également été l’occasion de lancer les « clubs des droits de l’Homme » dans 10 écoles Bamakoises.
Premier à prendre la parole au cours de cette cérémonie, le Directeur Adjoint de la DDHP, M. Arnaud Royer, a rappelé l’une des citations illustrant la philosophie de l’UNESCO (United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization) « les guerres naissant dans l’esprit des hommes, c’est aussi dans leur esprit qu’il faut ériger les défenses de la paix ». En d’autres termes, dit-il : «… il convient de s’engager résolument dans l’éducation des plus jeunes notamment, aux valeurs et normes des droits de l’Homme pour susciter une citoyenneté responsable, éprise de paix et respectueuse desdites valeurs. C’est là tout le but recherché à travers la présente campagne, » a-t-il soutenu.
Le Professeur Abou Diarra, représentant le Ministre de l’Education Nationale, Parrain de la cérémonie a renchéri en indiquant que : « la pertinence de la défense des droits de l’homme en milieu scolaire n’est plus à démontrer. Aussi, cette campagne intervient dans un contexte de post-crise, marqué par une fragilisation de l’unité nationale ». Il a alors invité l’ensemble des acteurs à s’investir pleinement pour la reconstruction de cette unité. Selon lui : « L’éducation aux droits de l’homme constitue de ce fait un levier important sur lequel actionner ». Il a en outre relevé que l’éducation à la culture de la paix et au respect des droits de l’homme est déjà inscrite dans les programmes d’éducation au niveau national. « La présente campagne nous rappelle la nécessité d’intensifier l’action dans ce sens, » a-t-il souligné. Il mettra fin à son propos en engageant l’ensemble des acteurs de l’éducation sur le terrain à s’investir davantage dans l’éducation aux droits de l’Homme au regard des orientations y relatives au niveau du ministère de tutelle.
Le Représentant-résident de l’UNICEF, M. Monsieur FRAN EQUIZA, qui représentait également Mme MbarangaGasarabwé, Représentante Spéciale Adjointe du Secrétaire Général, a pour sa part indiqué « qu’il faut absolument travailler à inculquer aux plus jeunes les normes et valeurs des droits de l’homme et la culture de la paix. Agir prioritairement sur la jeunesse se justifie par le fait que cette couche est non seulement la plus réceptive mais en même temps plus vulnérable face aux menaces qui pèsent sur la sécurité et la paix ». Il a salué l’action du gouvernement qu’il a encouragé à renforcer ses politiques et stratégies, avant d’indiquer la disponibilité des partenaires internationaux à soutenir tous ses efforts dans ce sens.
Le Docteur Abdoulaye Sall, Président d’honneur de l’Observatoire pour les Droits Humains et la Paix (ODHP) a quant à lui adressé ses remerciements au gouvernement malien et à tous les partenaires de l’initiative, qui démontrent selon-lui, leur amitié non seulement pour les enfants maliens, mais aussi pour tout le Mali. Il a exhorté l’ensemble des acteurs à agir, avec « lucidité et clairvoyance sur les deux mamelles de l’éducation, à savoir la pédagogie et l’andragogie ». L’approche de l’éducation fondée sur les valeurs et normes des droits de l’Homme est aujourd’hui plus qu’indispensable alors que nous assistons à une déperdition des valeurs et à une certaine perte de repères au niveau du monde éducatif en particulier. Le Dr Sall a conclu en encourageant les écoles qui ont été choisies pour abriter les clubs des droits de l’homme à porter haut le flambeau de l’éducation aux droits de l’Homme en milieu scolaire.
Des élèves conscients et des jeunes investis
Pour lier la parole au geste, quoi de mieux que des clubs des droits de l’Homme dans les établissements scolaires ? Mis en place ailleurs dans le pays, notamment à Gao, 10 nouveaux clubs ont également été lancés à Bamako, à la faveur de cette cérémonie : cinq établissements scolaires de la rive droite et cinq établissements de la rive gauche, parmi les plus grands lycées de la Capitale comme les Lycées Askia, Kankou Moussa ou encore Prosper Kamara.
Le but de ces 10 noyaux de club est promouvoir la culture de la paix et de la non-violence dans le milieu scolaire.
MINUSMA