Il ne s’agit pas du voile en lui-même, mais le voile intégral, il faut préciser. Est-ce qu’il s’y prête à l’école ? Difficile question à répondre sans complaisance quant on sait que l’autorité partout dans la république est mise à rude épreuve.
De l’avis de ceux qui défendent cette protection pour les femmes, le voile est obligatoire mais pas de façon intégrale. Quelque peu de ces défenseurs verront la pratique dans son intégralité. Il y a pourtant des situations ou des lieux sûrs où le voile intégral ne peut être accepté, notamment lors de l’établissement de la carte d’identité à la police et à la gendarmerie. La photo doit rendre la personne identifiable par le front, les yeux, le nez, la bouche et les oreilles sinon l’identité n’est pas exprimée. Aussi le système scolaire et la psychopédagogie voudraient que la personne soit identifiable : d’abord en classe pour permettre au maitre de connaître ses élèves et dans l’espace scolaire pour aider l’administration à jouer pleinement son rôle de contrôle (surveillance) afin de détecter les brebis galeuses. Les centres d’examens et de concours sont également des lieux de vérification de l’identité des candidats. Aucun candidat n’a accès à la salle d’examen sans se faire dévisager par la police de surveillance. Nous avons été informés voire même témoin du refus de candidate à lever son voile pour identification, un refus qui a entrainé l’abandon de l’évaluation par la candidate. Concernant la salle de classe, pour mieux assoir sa pédagogie surtout dans l’enseignement fondamental et secondaire et animer l’inter activité de la classe, l’enseignant a besoin de nommer ses élèves quant il les interroge. Une pratique qui met l’élève en confiance et pousse à l’émulation chez les apprenants dans l’enseignement pré-universitaire. Si toutes les jeunes filles et femmes de la classe étaient par exemple dans le voile intégral, qui va-t-il nommer ?
L’école moderne est républicaine et laïque. Elle doit tolérer tous les signes distinctifs religieux à l’exception du voile intégral qui rend la personne méconnaissable et empêche de jauger ses émotions en contact de ses semblables. Mieux que cela, l’insécurité grandissante est une situation suffisante pour ne pas passer du voile au voile intégral. Qu’en pensez-vous ?
Drissa Tiémoko SANGARE
OK pour la partie identification, et de ce que je sais à ce sujet, les savants sont quasi unanimes pour dire que la personne doit se dévisager en cas de contrôle par une autorité. Celles qui refusent alors de se dévisager sont en tort.
Hormis cela, je vous prie de ne pas créer de polémique là où il n’y en pas. Le Mali a déjà suffisamment de problèmes pour que vous veniez en rajouter.
Je vous rappelle que c’est ce genre de réflexions qui aboutissant souvent au rejet de l’autre et de ses croyances, et qui poussent alors ces personnes à un repli identitaire, avec tout ce que cela pourra entrainer comme conséquences.
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