Le traité sur le commerce des armes entrera en vigueur, ce mercredi 24 décembre 2014 : Amnesty international se réjouit de l’évènement

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Finis les soucis pour les défenseurs des droits de l’homme sur la commercialisation des armes dans le monde avec l’entrée en vigueur du Traité sur le Commerce des Armes (Tca), ce mercredi 24 décembre, c’est-à-dire demain mercredi 24 décembre. Ce qui constitue une avancée majeure pour les droits humains après deux décennies de travail, de campagne menée par Amnesty international et autres Ong à travers le monde. Pour magnifier cette joie, Amnesty international Mali a animé hier, à son siège social à Kalaban, une conférence de presse pour édifier les médias sur le contenu dudit traité et son champ d’application.

Les principaux animateurs de cette conférence de presse étaient M. Salioum Traoré, directeur exécutif de Amnesty international Mali, M. Abba Touré, coordinateur chargé de militaire, sécurité et police à Amnesty international Mali, etc…

Le directeur exécutif a indiqué dans on mot de bienvenue que “nous avons constaté qu’il y a un commerce illicite des armes, ce qui alimente le marché des malfrats et des groupes armés, etc… C’est pourquoi Amnesty International a voulu que le monde dispose d’un traité. Cependant depuis 20 ans nous avons travaillé et finalement nous sommes très heureux aujourd’hui que le traité soit ratifié par le nombre d’État requis (60) et le traité rentrera en vigueur le 24 décembre 2014. Pour nous, c’est une fête”.

Le conférencier principal, M. Abba Touré, a lui déclaré que “pour la première fois, un traité intègre explicitement les répercussions en terme de droits humains de chaque vente d’armes dans tous les transferts. Depuis le milieu des années 90, Amnesty international et ses sympathisants ont mené sans relâche un travail de pression et de campagne en faveur du Tca. Etant le premier traité juridiquement contraignant de ce type, celui-ci endiguera le flux d’armes à destination de Gouvernements qui les utiliseraient pour commettre des atrocités”.

  1. Salif Shetty, secrétaire général d’Amnesty international, a déclaré que “cette étape constitue une avancée vraiment historique. Elle montre ce qui est possible lorsque des militants des droits humains s’engagent dans un long combat et oeuvrent sans relâche pour changer une bonne idée en réalité qui sauve des vie dans le monde entier”.
  2. Abba Touré souligne que le Tca contient un certain nombre de règles visant à arrêter la circulation d’armes à destination de pays où l’on sait qu’elles serviraient à commettre  ou à faciliter un génocide, des crimes contre l’humanité, des crimes de guerre ou d’autres atteintes graves aux droits humains. Les États  parties au Tca devront désormais réaliser des évaluations objectives de la situation dans le pays destinataire, afin d’éviter tout risque majeur que des exportations d’armes ne contribuent à ces atrocités.

Sur les 10 principaux exportateurs d’armes, cinq font partie des 60 États qui ont déjà ratifié le Tca; l’Allemagne, l’Espagne, la France, l’Italie et le Royaume Uni. Les Etats-Unis d’Amérique, de loin le premier producteur et exportateur d’armes au monde, figurent parmi les 68 autres pays qui l’ont signé, mais ne l’ont pas encore ratifié. D’autres grands producteurs d’armes comme la Chine, le Canada et la Russie refusent de signer et de ratifier ce traité.

Rappelons que le 02 avril 2013, 155 États ont voté à l’assemblée générale des Nations Unies en faveur de l’adoption du Tca. Avant que ce texte ne puisse entrer en vigueur, 50 États devaient le ratifier afin de l’intégrer dans leur législation nationale. Ainsi, le 25 septembre 2014, cette étape a été franchie et une progression très rapide pour un traité des Nations Unies a été constatée.

Mais ce que le Traité sur le Commerce des Armes (Tca) ne pourra pas faire, c’est d’interdire au pays fabricateur des armes de produire les armes, ni de les vendre. Il veille à mettre en marche la traçabilité des armes produites, du fabriquant jusqu’à l’utilisateur des armes. Et Amnesty international ne compte pas s’arrêter, elle voudrait continuer à faire pression pour que tous les Etats adoptent le Tca et commencent à appliquer strictement ses dispositions qui peuvent sauver des vies. Pour la gestion des armes locales ou artisanales, le colonel Abdoulaye Ag Hamdou, secrétaire permanent de la Commission de Lutte contre la Prolifération des Armes légères, rassure que l’État est à pied d’oeuvre pour que les trafiquants s’atèlent au respect de ce traité.

Alpha C. SOW

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