Le referendum du dimanche 18 juin 2023 : Les feux sont-ils réellement au vert pour le oui ?

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Le meeting tenu au stade du 26 mars, serait-il un mauvais signe annonciateur ? Tenu en début du weekend dernier, ce rassemblement  n’a pas gagné le pari de la vraie grande mobilisation. Alors que  cela avait été précédé par des campagnes de sensibilisation et d’invitation. Les moyens humains, matériels et financiers, pour que ce meeting soit un succès, avaient été bien réunis, selon certains organisateurs (de la coordination du OUI).  Mais le résultat, en termes de mobilisation de foules, a été un échec. Et cela fait naitre le doute, voire l’inquiétude, quant au vote du OUI. Serait-ce déjà un mauvais signal au niveau de l’opinion ou serait-ce tout simplement la conséquence d’une mauvaise organisation du meeting ?

Ce qui est sûr comme évidence, c’est que tout pouvoir gagne toujours, les élections qu’il organise, en l’occurrence, le scrutin référendaire. Il est donc pratiquement impossible de voir un pouvoir, organiser un référendum et avoir un résultat contraire à sa volonté. Par conséquent,  le OUI l’emporterait  au sort du 18 Juin 2023.

Toutefois, les enjeux du contexte de la Transition sont tels que, le projet de la nouvelle constitution n’a pas encore fait l’unanimité au niveau de l’adhésion de la population. Mais il faut, peut-être,  accorder le bénéfice du doute aux autorités de Transition, en admettant qu’elles sont animées de bonne foi, en proposant ce projet de nouvelle Constitution. Sûrement, elles entendent combler certaines insuffisances et harmoniser les textes sur la base de l’évolution du pays avec de multiples exigences qui ne répondent plus, au contenu de la constitution de 1992.

Cette  bonne volonté présumée des Autorités, n’a pas empêché les nombreuses  interrogations sur la légitimité du pouvoir de Transition de proposer une nouvelle constitution. D’ailleurs, c’est à ce niveau précis, qu’au départ, plusieurs partis politiques s’étaient carrément opposés à l’idée même de la révision et de la nouvelle constitution. La question était purement celle du principe. Mais ces partis politiques, en majorité, ont fini par appeler à voter OUI au référendum.

En vérité, la vraie pomme de discorde du PNC, est la question de la LAICITE. Et d’ailleurs,  certains témoignent, que l’échec du meeting de la semaine passée, serait le fait que les religieux musulmans hostiles à la Laïcité, auraient demandé à leurs fidèles de ne pas se rendre au meeting.

C’est possible, dans la mesure où ces leaders religieux ont une  forte capacité avérée  de mobiliser du monde. Le prêcheur Ousmane Madani Haidara, Guide des Ançardines, lui seul, parvient à remplir  n’importe quel stade du pays. Lors de ses Maouloud, les stades refusent du monde. L’Imam Mahmoud Dicko, Promoteur de la CMAS, avait également démontré, à plusieurs reprises, ses capacités de mobilisation en 2020 sur le boulevard de l’indépendance.

La question est de savoir si  les leaders  et prêcheurs musulmans avaient  réellement interdit à leurs fidèles de se rendre au stade du 26 Mars ? En vérité, le meeting du weekend dernier n’a pas tenu ses promesses de mobilisation. Et cela a fait naître des interrogations sur l’adhésion de tous au projet de la nouvelle constitution. Les FEUX sont-ils réellement verts pour le OUI ? La réponse est au soir du 18 Juin.

Toutefois, il est à noter que les plus Hautes Autorités de Transition œuvrent inlassablement  pour que ce référendum soit une vraie réussite. A cet effet, les campagnes de sensibilisation et de mobilisation se font partout sur tout le territoire national, sous le contrôle du pouvoir central de Bamako.

D’ailleurs, les militaires ont déjà donné le top départ, par la tenue  de leur vote au scrutin référendaire, le dimanche 11 Juin. Et tout s’est passé dans le calme, selon plusieurs sources. Il faut déjà croire au vote du OUI des hommes en tenues. Cela, au nom de la discipline et au respect du mot d’ordre de la hiérarchie. Désormais, les Autorités doivent œuvrer  à convaincre tous ceux qui s’opposent  au ONC  et qui appellent donc  à voter NON !

Monoko Toaly, Expert en Communication et Marketing Politique

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