« Lutte contre l’impunité d’abord, la loi d’entente nationale ensuite », tel était le mot d’ordre des 47 organisations des défenseurs des droits de l’Homme qui ont organisé la conférence de presse du vendredi dernier condamnant ainsi cette nouvelle loi qu’elles considèrent comme une menace pour la paix, la réconciliation et les droits des victimes au Mali.
Ils ou elles sont nombreux à s’engager dans cette cause. Il s’agit entre autre, de Mme Boiré Bintou Founé Samaké, présidente du Wildaf Mali; Mme Haïdara Aminata Maiga du CNN; de M. Moctar Mariko de l’Association malienne des droits de l’Homme (AMDH); et de Mme Ramata Guissé, directrice Amnesty international/Mali à se retrouver au siège du Patronat du Mali tout en bravant la nouvelle loi dite “d’entente nationale ”
S’inquiétant bien du droit réservé au sort des victimes de différentes exactions, les organisations des défenseurs des droits de l’homme dénoncent “une impunité et l’exclusion des victimes ” dans le projet de loi d’entente nationale et demandent le retrait du dit projet de loi « Nous voulons une loi d’entente nationale c’est vrai, mais nous voulons que le droit des victimes soit protégé et que et les victimes et les défenseurs des droits de l’homme soient impliqué dans l’élaboration d’un tel projet », déclare Mme Boiré.
Selon le communiqué conjoint, “bien que le projet de loi prévoie des mesures d’apaisement social, d’indemnisation pour les victimes de ces crimes, ainsi que des mesures de réinsertion destinées aux ex-combattants, aux réfugiés et aux déplacés internes, ces mesures sont insuffisantes et entrent en contradiction avec le mandat de la commission Vérité, Justice et Réconciliation et le travail de la commission d’enquête internationale, prévu par l’article 46 de l’accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali “.
Ainsi, les organisations des défenseurs des droits de l’Homme disent “être déçues ” que le gouvernement ait élaboré et soumis un tel projet à l’assemblée nationale le 10 Août 2018 sans consulter en amont les victimes. Une chose qui, selon les 47 organisations va à l’encontre de la pratique établie en justice transitionnelle de nos jours.
“Le retrait du projet “
Compte tenu de toutes ces lacunes élaborées, les organisations réclament le retrait pire et simple du dit projet: « Nos organisations avaient alerté les autorités sur les risques d’un texte d’amnistie favorisant l’impunité, et qui, de la même façon, prône le déni total des droits des victimes de la crise malienne. Malgré nos demandes, nous n’avons à ce jour pas été reçus par le président ou le premier ministre.
Aujourd’hui, nos organisations exigent le retrait du dit projet de loi et exhortent le gouvernement malien à engager des consultations avec les parties prenantes, en particulier avec les organisations de victimes et des organisations de défense des droits de l’homme », pouvait-on lire dans le communiqué conjoint.
Ainsi selon les organisations, il est impératif que ce texte ne soit pas adopté, parce qu’il représente une menace grave à l’Etat de droit et aux droits des victimes, car il risque selon les défenseurs, de mettre à mal les efforts déployés afin d’atteindre une véritable réconciliation au Mali.
À suivre
Amadou Kodio