Le Premier ministre Moctar Ouane a présenté le vendredi 19 février , le plan d’action du gouvernement de la transition devant le Conseil National de la Transition (CNT). Un document de 29 pages qui comporte 6 axes déclinés en 23 objectifs, adossés à 275 actions à évaluer à travers 291 indicateurs. Cet exercice s’est tenu devant les membres du CNT, en présence de certains membres du gouvernement et d’autres personnalités sur le plan national et international. Un document riche qui touche presque tous les secteurs vitaux de la nation, mais avec le temps assez relativement court de la transition (13 mois), il reste trop beau pour être vrai, plutôt réalisable.
Par sa vocation, le Gouvernement doit répondre aux attentes du peuple en les matérialisant par des actes visibles. La présentation du plan d’action est un exercice démocratique auquel tout chef de gouvernement doit se soumettre mais un exercice qui s’effectue rarement pendant une période de transition. Le PM Ouane, grâce à sa riche expérience et l’assurance diplomatique dont il fait preuve s’est prêté à cet exercice. C’était le vendredi soir, devant les membres du CNT. Le document présenté est bien étoffé, plein d’initiatives et porteur d’un vrai changement. Mais au-delà de la littérature, force est de reconnaître que cet ambitieux programme a laissé plus d’un perplexe. Cela pour deux raisons fondamentales : le temps imparti pour la période de transition et les difficultés actuelles pour la réalisation de certains passages. N’empêche, découvrons le condensé de ce document rendu public depuis vendredi.
Ce plan d’action de la feuille de route du gouvernement de transition s’articule sur 6 axes déclinés en 23 objectifs, adossés à 275 actions à évaluer à travers 291 indicateurs.Un ensemble cohérent d’actions qui selon le chef du gouvernement, vise à atteindre, dans un horizon précis, des objectifs définis, avec des moyens identifiés dans le respect du temps imparti et des équilibres macroéconomiques et financiers. Aux dires du PM Moctar Ouane, sa mise en œuvre contribuera aux réformes politiques et institutionnelles nécessaires à la consolidation de la démocratie, c’est-à-dire à renforcer la stabilité des institutions démocratiques et républicaines et à améliorer la gouvernance.
Les 6 axes de ce plan d’action sont entre autres : le renforcement de la sécurité sur l’ensemble du territoire national, la promotion de la bonne gouvernance, la refonte du système éducatif. S’y ajoutent, les réformes politiques et institutionnelles, l’adoption d’un pacte de stabilité sociale et l’organisation des élections générales. Chacun de ces axes est constitué de priorités.
Dissoudre toutes les milices d’auto-défense
Les priorités du premier axe de ce plan d’action selon le chef du gouvernement concourent à: diligenter la relecture, l’appropriation et la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger, accélérer le processus de désarmement, de démobilisation et de réinsertion des combattants dans le Nord et le Centre du pays, procéder à la dissolution effective de toutes les milices d’auto-défense, redéployer les forces de défense et de sécurité sur l’ensemble du territoire national.
Le bienfondé de ces priorités, selon le PM Ouane s’explique par le fait que la multiplication des acteurs armés et la grande disponibilité des armes constituent des menaces sérieuses à la sécurité des populations. Et de préciser que : « cette course à l’armement et à la création de groupes d’auto-défense a progressivement installé au sein des communautés un climat de suspicion préjudiciable à la cohésion sociale et à la réconciliation nationale ». Le processus de DDR, selon ce plan d’action, sera accéléré afin de ramener le monopole de l’usage des armes de guerre dans la seule prérogative de la puissance publique. Pour ce faire, le Gouvernement de la Transition mettra en œuvre, les actions suivantes : poursuite du rappel des ex-combattants déserteurs des rangs des FAMAs, achèvement de l’intégration et de la formation de 5 325 combattants restants. Ensuite il procédera à l’intégration de 6 350 ex-combattants dans les forces paramilitaires et dans la Fonction publique, au renforcement de la coopération sécuritaire avec les partenaires, afin de créer des Pôles sécurisés de développement et de gouvernance (PSDG) ainsi que des unités opérationnelles et pour conduire des opérations conjointes.
Et le soutien à la création et au financement de 3 000 emplois jeunes, de 1 200 microprojets, de 1 500 micro-entreprises rurales (MER) et de 6 000 activités génératrices de revenus (AGR) pour les jeunes des régions de Kayes, de Koulikoro, de Ségou et de Sikasso.
Quant aux groupes d’auto-défense ou des milices armées, qui ne sont pas partie prenante de l’Accord pour la paix et la réconciliation et qui ont fait leur apparition au Nord et au Centre du Mali, selon la feuille de route présentée par le chef du gouvernement des actions intelligentes et fortes seront mises n œuvre pour leur dissolution effective.
A cet égard, le Gouvernement se propose de procéder entre autres, aurenforcement des capacités opérationnelles des FAMa à travers, l’augmentation des effectifs de 25 000 nouvelles recrues, la construction de 42 postes de sécurité, l’acquisition de matériels et d’équipements militaires, la formation d’unités organiques.
Lutter contre l’impunité et la corruption, dialoguer avec les partenaires sociaux et procéder à l’élaboration d’une nouvelle Constitution
L’axe 2 du PAG du PM Ouane porte sur la promotion de la bonne gouvernance. Il s’agira essentiellement de : restaurer l’autorité et l’utilité sociale de l’État à travers la fourniture des services sociaux de base, promouvoir la citoyenneté et le civisme à travers l’éducation et la culture, renforcer la lutte contre l’impunité et accentuer la lutte contre la corruption. Ensuite rationaliser les dépenses publiques en réduisant le train de vie de l’État ; auditer la gestion des fonds alloués aux secteurs de la sécurité, de la défense et de la justice dans le cadre des lois d’orientation et de programmation.
La refonte du système éducatif constitue l’axe 3 de ce plan d’action de la feuille de route du gouvernement de transition. Cela passera par la négociation d’un moratoire avec les partenaires sociaux de l’éducation en mettant en place un cadre de concertations régulier, d’engager une refonte du système éducatif.
Quant à l’axe 4, il porte sur les réformes politiques et institutionnelles. Ce qui selon le document consistera à parachever le processus de réorganisation territoriale, à réformer le système électoral en prenant en compte les Maliens établis à l’extérieur, à élaborer et adopter une nouvelle Constitution et enfin de poursuivre le chantier de la régionalisation.
L’adoption d’un pacte de stabilité sociale est l’axe 5 de cette feuille de route. Dans ce volet les autorités de la transition prévoient d’organiser une conférence sociale et engager le débat sur les questions de société comme le rôle des autorités coutumières et religieuses, la question de la pratique de l’esclavage ainsi que le statut de la femme, de relancer le dialogue avec les groupes radicaux maliens. De même, engager le dialogue entre les communautés et acteurs locaux en conflit, créer les conditions favorisant le retour des déplacés et réfugiés, d’accélérer le processus d’indemnisation des victimes depuis 1960.
L’organisation des élections générales est l’axe 6 proposé par le Premier ministre
Cet axe fait partie des missions principales des autorités de la transition et reste l’un des défis principaux qu’elles doivent relever.
Pour ce faire, le gouvernement dans son plan d’action prévoit d’élaborer un chronogramme pour les futures échéances électorales et d’organiser les opérations référendaires et les élections générales.
La consolidation de la démocratie exige notamment le respect des choix populaires à travers les élections, a rappelé le Premier ministre Moctar Ouane. En plus des élections générales, le calendrier élaboré par le gouvernement prévoit également un référendum, a-t-il annoncé.
L’atteinte de cet objectif passe d’abord par l’actualisation du fichier électoral, à travers l’audit du fichier et son actualisation, la révision des listes électorales, l’actualisation et la mise en ligne du fichier électoral biométrique, la mise à disposition des cartes d’électeur. Il s’agira, selon le chef du gouvernement, de façon spécifique, de procéder à la mise en place d’un cadre de concertation, à l’organisation de débats, la production et la diffusion de magazines et de microprogrammes sur le processus électoral, la tenue des élections et du référendum.
En outre, le Gouvernement confère un ordre de priorité élevé à la lutte contre la pandémie de la Covid-19 et ses conséquences sur l’économie nationale et les marges de manœuvre budgétaires.
En conclusion, le PM Ouane a donné assurance au CNT sur sa franche collaboration, au Président de la transition SEM Bah N’Daw, il a promis la réussite de cette transition.
Par Maïmouna Sidibé
Mr Anasser
Michael Liane est un diplomate chevronné’ il faut le laisser travailler.
Quoiqu’il fasse il ne fera jamais l unanimité.
Madame ou Mademoiselle Maïmouna puisque vous reconnaissez que c’est la solution , alors c’est un faux problème de temps et de difficultés que vous posez pour la simple raison du principe de la continuité et comment peut-on prétendre avancer sans être confronté aux difficultés , la facilité est le pire ennemi de la jeunesse !
Bonsoir,
Excellent plan d”actions du gouvernement de transition mais il comporte des pléthores d’objectifs (23), d’actions (275) et d’indicateurs (291) dont la difficile corrélation doit apparaitre dans la(es) politiques de gouvernance liées à cette vision et la(es) stratégie(s) la mettant en œuvre.
Pour la lisibilité et la clarté, dès le début du plan d’action gouvernemental (et non à la septième partie), il fallait présenter l’objectif global (Refonder l’État pour un Mali Nouveau) et résumer la vision, les politiques de gouvernance et les stratégies associées.
Le lien avec le CREDD (Cadre pour la Relance Économique et pour le Développement Durable) devrait être établi dès le début.
Il serait judicieux de définir le chevauchement éventuel entre les actions (non disjointes), leurs priorités et celles des indicateurs.
La pléthore d’indicateurs ne rendrait-elle pas compliqué le suivi-évaluation des différents actions, donc le suivi de l’action gouvernementale ?
Compte-tenu des pléthores d’objectifs et d’indicateurs, ne faut-il pas définir des méga-objectifs (au niveau d’un ou plusieurs axes, d une ou plusieurs actions non disjointes) et des méga-indicateurs (liés à ces méga-objectifs) pour simplifier et rendre aisé le suivi de l’action gouvernementale ?
Pour la lisibilité et la clarté :
(a) au moins au niveau de chaque axe, mettre le méga-objectif correspondant, les acteurs impliqués ou à impliquer et le(s) méga-indicateurs correspondant(s) ,
(b) faire un tableau récapitulatif des six axes avec leurs méga-objectifs, méga-indicateurs et acteurs concernés avec les actions qu’ils doivent exécuter et le temps imparti.
(c) mettre en évidence quelques indicateurs clés en liaison avec la résilience des acteurs, des collectivités territoriales et du pays tout entier mais aussi la durabilité (sociale, économique, environnementale, …), les solidarités géographique (entre collectivités territoriales et entre tous les niveaux de l’architecture institutionnelle : possibilités de mutualisations) et inter-générationnnelle, critères de succès du dialogue et
négociation avec nos f r ères et sours djihadistes repentis ou en voie de l’etre (nombre de personnes (ex djihadistes Maliens) prises en charge en liaison avec le DDR et la justice), critères pour une paix durable (vérité, justice, indemnisation, réparation et réconciliation), …
Cordialement
Dr Anasser Ag Rhissa
Expert TIC, Gouvernance et Sécurité
TEL 78731461
Mr Anasser vous confondez bureau d’ étude et bureau des méthodes ! Je pense que la proposition doit être vue comme une vision globale en terme d’ itinéraire et que les corrections possibles inhérentes à toute oeuvre humaine viendront au besoin : c’est loin d’être un programme informatique immuable !
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