Si quelqu’un doit être fait docteur honoris causa, c’est bien le président IBK. Depuis son accession à la magistrature suprême, il a fait du retour de la paix au Mali son cheval de bataille. Quand il s’agit d’aller discuter de paix, il prend toujours son bâton de pèlerin. D’ailleurs c’est ce qui explique ses nombreux voyages à l’étranger. IL fait incontestablement parti de ceux qui ont marqué l’histoire du Mali contemporain.
Il fréquente l’école Terrassons de Fougère actuel lycée Askia Mohaed ensuite le lycée Janson-de Sailly à Paris. Son cursus universitaire est bien fourni . Il commence par l’université de Dakar pour finir à l’université Panthéon-Sorbonne où il décroche un diplôme d’étude approfondie en histoire et relation internationale. A l’université de Dakar, il étudie à la faculté des lettres, ensuite à l’université Paris –Panthéon et à l’institut d’histoire des relations internationales contemporaines rattaché auprès de la même université. Le président El Hadj Ibrahim Boubacar Keita est titulaire d’une maîtrise d’histoire et d’un diplôme d’études approfondies en politique et relation internationale. Durant ses études, il a fréquenté des milieux politiques de gauche radicale et la fédération des étudiants d’Afrique noire, où il se lie d’amitié avec le Guinéen Alpha Conde. Après ses études, il est chargé de recherche au CNRS et enseigne les systèmes politiques du tiers monde au centre Pierre- Mendes France, annexe de l’université Paris-1Pantheon-Sorbonne. De retour au Mali, il devient conseiller technique principal du Fonds européen (FED), chargé de la mise en œuvre du premier programme de micro-realisations par la communauté européenne au Mali. Il est ensuite directeur représentant de terre des hommes France (TDHF), ONG française et internationale pour le Mali, le Burkina Faso et le Niger. Contrairement aux rumeurs de Palais, dés son retour au Mali en 1986, il milite au sein de l’Alliance Pour la Démocratie au Mali (ADEMA-PASJ). Après la chute du régime du président Moussa Traoré, il devient directeur de campagne adjoint du président Konare pour l’élection présidentielle qui se tient en avril, ensuite en mai 1992. Après son élection le président Alpha Oumar Konare le nomme en juin 1992 conseiller diplomatique, porte – parole du président de la République du Mali. En novembre 1992, il est nommé ambassadeur du Mali auprès de la Côte d’Ivoire, du Gabon, du Burkina Faso et du Niger. Le destin de l’homme s’accélère en novembre 1993, il devient ministre des affaires étrangères , des Maliens de l’extérieur et de l’intégration africaine.
Mais face à la fronde sociale et à la rébellion dans le nord du pays qui a manqué de peu d’emporter le régime, Ibrahim Boubacar Keita est nommé Premier ministre le 4 février 1994. Pour ramener le calme, il opte pour la politique du bâton et de la carotte. Il ferme les écoles secondaires et les établissements supérieurs, met aux arrêts les leaders estudiantins. Après avoir étouffé la contestation intérieure dans l’œuf, il fait face à la rébellion. Après deux ans de durs combats l’armée parvient à bout des rebelles. Après avoir gagné la guerre, il fallait gagner aussi la paix. Il jouera un grand rôle pour le retour de la paix. Mais le Premier ministre qu’il était a fait preuve d’un patriotisme sans faille durant les moments chauds de la rébellion. Après le massacre de Bamba, il se rend dans la ville par la route. Ensuite, il prend le chemin de BER en compagnie de la presse internationale pour démentir l’information des rebelles qui avaient annoncé le massacre de populations innocentes dans la ville. Il sera un des artisans de l’intégration des ex-rebelles. A cause de sa maîtrise des relations internationales, le président Bill Clinton le propose comme secrétaire général des Nations Unies. Le président Konare lui conseille de chercher quelqu’un d’autre car IBK sera son dauphin. Un jour le président Konare a dit en présence de Me Demba Diallo qu’il ne peut pas aimer celui qui n’aime pas IBK. Mais la politique à ses raisons que la raison ignore , à la dernière minute, les choses se gâtent avec le président Alpha Oumar Konare. Il quitte la primature le 14 février 2000 et démissionne de la présidence du parti. Candidat à la présidentielle de 2002, il obtient 21,0%. Ce résultat a été contesté par une grande partie de la classe politique. Pendant que certains se préparaient pour une insurrection populaire, le candidat IBK joue à l’apaisement au stade du 26 mars en demandant à ses militants de retourner tranquillement chez eux pour l’amour du Mali. Il redevient candidat en 2007, mais il faudra attendre le coup de force de 2012 et la présidentielles de 2013 pour qu’il réalise enfin son rêve qui est la magistrature suprême. Une fois au pouvoir il décide de travailler avec l’ensemble des maliens sans exclusion. Nationaliste autoritaire, il ne bénéficiera pas du soutien total de la communauté internationale pour mettre fin aux hostilités dans le nord du Mali et l’insécurité gagne le centre. Lors des événements du 21 mai 2014, il refuse l’utilisation des BM21 appelé Orgue de Staline contre la ville de Kidal. Histoire de prouver qu’il est avec son peuple .Avant la signature de l’accord d’Alger, il dira qu’on veut lui imposer la signature d’un accord, mais personne ne bougera le petit doigt pour le soutenir. Comme le dit un proverbe bambara la sauce de l’âge n’est pas délicieuse. Après sa réélection en août 2018, il lance un appel au dialogue. Il s’est dit prêt rencontrer toutes les composantes de la nation. Sans rancune il a rencontré le président Konare à Addis Abeba en marge du 32 eme sommet de l’Union africaine. De retour à Bamako, il a appelé son jeune frère le chef de file de l’opposition l’honorable Soumaila Cisse. Cet appel semble inauguré une ère nouvelle qui sera marquée sans doute par un dialogue inclusif.
Abdoulaye Kounta
Source : Le Triomphe