La problématique de la circulation des armes légères était la semaine dernière au cœur d’un débat télévisé de l’Ortm avec plusieurs invités dont le président du Réseau d’action sur les armes légères (Rasalao) notre compatriote Amadou Maïga. Cette tribune a été, une fois de plus, saisie par le premier responsable du Rasalao au Mali et dans la sous région, pour dénoncer avec regret les nombreux dégâts causés par ces armes dans notre pays.
Ce débat diffusé après le journal de 20 heures, était animé par Hawoye Touré, l’une des présentatrices-vedettes de la télé malienne. Ainsi, au cours des échanges, le président du Réseau d’action sur les armes légères en Afrique de l’ouest, Amadou Maïga, a fait l’état des lieux de la situation des armes légères dans notre pays, la législation et les perspectives.
Ainsi, dans son intervention, il dira que la situation sur la circulation illicite des armes légères au Mali est dramatique et le nombre de victimes est incalculable. « Même s’il est difficile de donner un chiffre exact par rapport au nombre de victimes, il faut tout de mettre reconnaitre qu’il y a des morts tous les jours et encore une victime, à cause de ces armes, est de trop pour nous. Le problème est que les gens aujourd’hui détiennent les armes n’importe où et les utilisent n’importe comment » a regretté M. Maïga.
Pour lui, la meilleure façon de lutter contre la prolifération des armes légères est de mettre fin à la cause de la demande de ces armes, notamment : l’injustice, la mal gouvernance, la pauvreté et le chômage.
« Le constat que nous avons fait, est que tant qu’il n’y a pas de justice, de l’emploi pour les jeunes et de la bonne gouvernance, les gens vont toujours recourir à ces armes soit pour se rendre justice où pourvoir trouver quelque chose à manger » a révélé le président du Rasalao. Il a, sur le plateau, appelé à une conjugaison d’efforts et surtout à une forte implication du président de la République comme ce fut le cas avec le virus Ebola.
« Il faut qu’on se réveille contre ses armes légères comme ce fut le cas contre la maladie à virus Ebola où le président de la République Ibrahim Boubacar Kéïta était au premier front » a soutenu le président du Rasalao. Il a aussi, lors de ce débat, pointé du doigt les différentes reformes menées dans la lutte contre la prolifération des armes légères et qui n’ont fait que régresser notre pays dans ce domaine.
« Le Mali était un modèle dans la lutte contre la prolifération des armes légères et beaucoup de pays venaient s’inspirer de l’expérience malienne. A cette époque, la commission était logée à Koulouba. Mais je trouve qu’avec les différentes réformes et la création d’un Secrétariat permanent, nous nous sommes fait dépasser par ces pays » a-t-il ajouté, avant d’insister aussi sur la nécessité de la criminalisation du port d’arme.
Kassoum THERA