Les ressortissants des régions de Bougouni, Dioïla, Koutiala, San et Sikasso ont procédé, le mercredi 10 février, au lancement du Collectif pour le développement des régions du Sud (Coderes). C’était à la faveur d’une conférence de presse animée par le président du Collectif, Kaba Diakité, en présence de plusieurs cadres des régions membres de l’Association.
Pour le conférencier, les Etats généraux de la décentralisation au Mali, tenus en octobre 2013, ont retenu le renforcement du rôle de la région en tant que collectivité territoriale et comme moyen prioritaire pour l’approfondissement de la décentralisation conformément au Document-cadre de Politique nationale de décentralisation (DCPND/2015-2024).
Selon lui, la nouvelle vision consiste à mettre le développement régional au centre de la gouvernance, la croissance économique et de la solidarité nationale, tout en garantissant le respect des diversités territoriales et culturelles et en préservant l’unité nationale. C’est dans ce contexte que, conformément à la législation en vigueur, les ressortissants et sympathisants résidant au Mali ou dans la diaspora des régions du Sud du Mali ont décidé de créer une association dénommée “Collectif pour le développement des régions du Sud”.
A ses dires, son organisation a pour but d’accompagner l’Etat et les collectivités territoriales des régions du Sud dans la mise en œuvre de la politique de décentralisation renforcée afin de promouvoir un développement multidimensionnel harmonieux et du vivre ensemble. Il ajoutera que, spécifiquement, le Collectif vise à créer un espace d’échanges et de réflexions entre ses membres; créer un environnement de solidarité et d’entraide entre ses membres; privilégier le dialogue inter-acteurs dans le cadre d’une approche participative impliquant les couches socioprofessionnelles évoluant dans l’espace de chaque région; œuvrer au développement économique, social et environnemental durable et harmonieux des régions du Sud; valoriser les ressources humaines, naturelles, artistiques et culturelles des régions du Sud, etc.
L’urgence du découpage administratif et territorial
“La vision du collectif est de mettre en synergie toutes les potentialités humaines, économiques culturelles et environnementales des cinq régions concernées afin d’aboutir à un vivre ensemble, gage d’un développement durable et harmonieux à la base”, a-t-il laissé entendre. Il poursuivra que depuis leur création en mars 2012, ces régions ne sont pas encore opérationnelles parce que les gouverneurs sont nommés, mais ne disposent pas de circonscriptions administratives à gérer à l’exception des cinq régions du Nord qui ont fait l’objet d’un découpage administratif en cercles et arrondissements.
“Nous saisissons cette occasion pour attirer l’attention des hautes autorités de la Transition sur l’urgence de ce découpage administratif et territorial afin de permettre aux nouvelles régions et nouveaux cercles de participer aux prochaines échéances électorales”, a fait savoir le président du Collectif.
Il a saisi l’occasion pour exprimer le soutien sans condition de son organisation à la réussite de la Transition car, selon lui, si cette transition échoue, ç’en est fini pour le Mali. “Notre pays est à un tournant décisif de son histoire. Cette crise nous donne l’occasion d’inventer un nouveau modèle malien, l’opportunité historique de refonder l’Etat, un Etat dont le socle doit être la justice et la bonne gouvernance. Il est plus que jamais temps pour nous de nous donner la main afin de créer les conditions idoines pour faire de la Transition une réussite dans l’intérêt unique du peuple malien. Cela va de l’existence de la nation et du bonheur de tous les Maliens”, martèlera-t-il.
Dans son réquisitoire, le conférencier a rappelé la nécessité de procéder à l’audit de la nation car, d’après lui, au cours des dernières décennies, plusieurs centaines de milliards de nos francs ont été investis pour le développement des différentes régions sans produire l’effet escompté.
“Nous demandons aux plus hautes autorités de la Transition de faire un moratoire de cinq ans sur le financement des partis politiques” parce qu’ “il est inadmissible de financer près de 200 partis politiques dans un pays qui est en manque criard d’infrastructures scolaires et sanitaires”.
Boubacar PAÏTAO