Pour eux, il faut une reconstruction de celui-ci pour venir à bout des rébellions chroniques qui le fragilisent.
Nombreux sont les spécialistes qui donnent leurs points de vue sur les possibilités, pour le Mali, de sortir définitivement de la crise politique et sécuritaire qu’il traverse depuis plusieurs décennies. Le samedi dernier, c’était au tour du CERI-Mali de passer au peigne fin la situation actuelle avant de proposer des solutions de sortie de crise.
Pour ce Centre, il faut absolument procéder à une reconstruction de l’Etat actuel du Mali qui est un Etat ” dépassé ” et ” fragile ” inspiré de celui laissé par les colonisateurs. “ Pour qu’il y ait moins de rébellions, il faut reconstruire l’Etat malien…nous n’avons plus besoin de cet Etat fortement décentralisé “, a affirmé le professeur Mohamedoun Dicko, président du Centre d’Etudes, de Recherches et d’Initiatives avant d’ajouter que le Mali a opté pour la décentralisation administrative et non une véritable décentralisation qui aurait “ permis aux populations de s’occuper de leurs problèmes quotidiens “.
De l’avis de M. Dicko, «les populations ont besoin d’un Etat responsable qui respecte ses engagements “. Cependant, ” il ne faut pas tout laisser dans les mains de celui-ci, l’Etat peut donner des idées, mais c’est au peuple de prendre ses responsabilités “, a-t-il dit.
S’exprimant dans le même ordre d’idées, Chérif Cissé a dit qu’il faut ” mettre la loupe sur la nature de l’Etat que nous avons “. De son avis, c’est là que se trouvent ” les causes profondes de la crise “. Il faudra donc procéder à une véritable reconstruction de l’Etat en y mettant de l’ordre. Pour ce faire M. Cissé, également, chargé des recherches et de la formation du centre, a déclaré que le proto-Etat décentralisé ne sert à rien. ” Il faut mettre de l’ordre dans un Etat avant de le décentraliser, mais nous, nous avons créé simultanément plusieurs cercles et communes “, a-t-il poursuivi.
Selon les membres de ce centre de recherches, l’Etat actuel du Mali n’est que la reconduction, sous une autre forme, de celui que les colons ont laissé derrière eux. Ce qui ne saurait être un avantage pour le Mali. “ On ne peut pas demander au Mali de faire, en si peu de temps, ce que la France a fait en des milliers d’années “ a conclu M. Cissé.
Le Centre d’Etudes, de Recherches et d’Initiatives pour le Mali a été créé par des cadres maliens. Son objectif est de contribuer au développement durable du Mali et de l’Afrique en général. Cela, à travers la publication de documents, l’organisation de conférences, séminaires, colloques et toute autre action légale susceptible de faire aboutir ses objectifs.
Aboubacar DICKO