Le président du Cercle de Réflexion et d’Information pour la consolidation de la démocratie (CRI 2002), Dr Abdoulaye Sall, a animé, le samedi 5 mai dernier, à la Maison des aînés, une conférence de presse sur le répertoire des chefs de villages et de quartiers élaboré par son organisation et remis au gouvernement et au président de la République lors de sa visite à Ségou. Il s’agissait, à travers ces échanges, de restituer à la presse les résultats obtenus, prendre en compte les attentes et préoccupations et dégager les perspectives. Dr Abdoulaye Sall était entouré du Secrétaire général de CRI 2002, Modibo Koly Kéïta et du secrétaire à l’organisation, Fadiala Kéïta.
L’intérêt de CRI dans la valorisation des autorités traditionnelles tire sa source de la profession de foi, ou plutôt de la vision du président Modibo Kéïta, premier président de la République, qui, dans on allocution au peuple du 1er octobre 1961 disait « …Bien avant la période coloniale, l’esprit communautaire a prédominé dans nos villages et a constitué la base et les racines de notre société. Le village est, chez nous, la cellule de départ et c’est la vitalité de cette cellule qui engendrera la vitalité de la Nation toute entière. En effet, aucun régime ne peut être viable s’il ne repose sur le village ».
Fort de cette conviction, le président de CRI 2002 rappelle qu’au Mali, la notion de Nation a précédé l’Etat, contrairement au pays colonisateur qui nous a imposé sa logique.
Abdoulaye Sall qui souligne que « la crise malienne est avant tout culturelle, car aucun pays n’a construit sa démocratie, sa décentralisation en ignorant sa culture comme l’a fait le Mali ».
C’est pourquoi, il estime qu’il faut revenir aux fondamentaux, c’est-à-dire cette vision léguée par le père de l’Indépendance.
S’agissant du répertoire, le conférencier a expliqué qu’il est le fruit d’un long processus passé par une phase-test qui a concerné 10 communes. Aujourd’hui, CRI 2002 a pu élaborer les répertoires de toute la région de Sikasso, de la région de Ségou, excepté deux cercles, des cercles de Mopti et de Badiangara et du district de Bamako.
En somme, ces répertoires contiennent les données de 5000 chefs de quartiers et de villages sur les 13.000 que compte le pays. Ils ont un intérêt administratif, politique, économique et social.
Dr Sall contre les organisations à caractère communautaire
Ces répertoires, remis au gouvernement le 19 avril dernier, ont été également remis au président de la République lors de sa récente visite à Ségou par le président de la Coordination de cette région, Oumar Togora. Selon le conférencier, le Chef de l’Etat a pris l’engagement que l’administration donnera à tous les chefs de villages, de quartiers ou de fractions qui ne sont pas contestés, leur décision de nomination.
Il s’est félicité de cette décision, car aujourd’hui, seuls 30% des chefs de villages et de quartiers ont leur décision, un chiffre atteint grâce aux efforts de CRI 2002, car avant, il était seulement de 10%. Dr Abdoulaye Sall est aussi convaincu que les chefs de villages et de quartiers, en plus des trois principales missions confiées à eux par la loi (veiller à l’application de la loi et des règlement, contribuer à la mobilisation des ressources des collectivités, prévention et règlement des confits communautaires), doivent jouer un rôle important dans les élections à venir, d’où son appel à l’Etat à les imprégner du processus.
Aux dires du premier responsable de CRI 2002, les villages et les collectivités doivent être des zones de développement pour la fixation des jeunes et éviter l’immigration. C’est pourquoi, il est convaincu que ces répertoires peuvent être un véritable socle de développement socio-économique.
Dr Sall a conclu en dénonçant vigoureusement la création des organisations à caractère communautaire, qui, à ses dires, sont contraires à la Constitution malienne.
YC/
Felicitations Homo.
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