Le péril de l’entrisme

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Il y avait les signes annonciateurs d’un communautarisme sur fond de victimisation oppressive de certains responsables peuls. Les accusations systématiques de perpétration de massacres de Peuls portées contre les Forces armées et de sécurité ne relèvent ni d’effets de tribune, ni de propos de bistrot. Depuis l’interpellation et la garde à vue de Me Hassane BARRY, un palier supplémentaire a été franchi dans l’entrisme systématique pratiqué par l’Association ‘’TabitalPulaaku’’. L’empreinte clivante de son communiqué est déchirante pour un pays qui a pour devise : ‘’Un Peuple-Un But-Une Foi’’. On peut y lire :‘’cette pratique dans sa forme n’est ni plus ni moins que le début de l’exécution d’un plan machiavélique nourri de longue date contre la communauté peule qui traverse la pire crise sécuritaire de son histoire’’. Ça y est ! Les mêmes sérénades qu’ils radotent tel un mantra. La musique écrite par l’étranger est serinée par les agents de l’étranger. Aucun doute possible sur leur mission : allumer le feu ; servir d’agents pathogènes de la déstabilisation du Mali.

Nul procès en sorcellerie ne prospérera. Me Hassane BARRY n’a pas été interpellé et gardé à vue, parce qu’il est BARRY, Peulh, fier descendant de guerriers peulhs. Que nenni. ‘’Tabital Pulaaku’’, par des rapprochements aussi hâtifs que hasardeux, tombe dans les caniveaux et discrédite son combat à priori très noble. La manipulation est grossière et outrancière. La preuve ?

En République du Mali, il a été biffé la mention ethnie sur la carte nationale d’identité, à dessein.

Ce n’est pas non plus par hasard qu’il est dit ‘’carte nationale d’identité’’ au lieu de carte d’identité nationale qui n’implique qu’une seule identité, contrairement à l’appellation conventionnelle qui reconnait le Mali comme une mosaïque où toutes les ethnies s’expriment librement.

En outre, Me Hassane BARRY est devenu ministre de la République. Personne n’a demandé son appartenance ethnique.

Il a été nommé ambassadeur du Mali, sans que cela ne soit sur une base ethnique.

Il a été président d’un Parti politique dont le fief était en milieu Minianka, Dafing, Bobo, Bambara ; mais sans aucune prédominance peule.

Aujourd’hui, il est interpellé, non encore inculpé, les séditieux crient à la proscription. Attention à la dérive ! Tous les Maliens ressentent dans leur chair et dans leur os l’épreuve qui est imposée à notre pays. Les jeunes qui meurent à Dioura, Boulkessy, à In Delimane, à Tabankort, tous les jours en sautant sur des engins explosifs improvisés (EEI) ont des parents qui ruminent leur disparition. Ils ne sont pas forcément des Peuls. Certains de ces jeunes soldats seront handicapés à vie en défendant la Patrie malienne. Respect pour eux et ceux qui sont tombés sur le champ d’honneur. Il n’y a pas que les peuls qui traversent la pire crise sécuritaire. Gardons-nous de jeter de l’alcool sur des plaies à peine cautérisées. Me BARRY ne mérite pas de servir de prétexte pour donner libre court à des inclinaisons communautaristes. Le Mali mérite mieux qu’un communautarisme stérile. Prière, donnons-nous la main pour recoudre le tissu social. Il y va de l’intérêt de tous, y compris de nos cousins Peul.

 

PAR BERTIN DAKOUO

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