Ce samedi 05 mars dernier, dès 21 heures de la nuit, le monde affluait vers Bagadagji, précisément devant la cours familiale de Moumouni Sanogo, connu sous l’appellation de Bagadadji Moumounidjan. Tout ce beau monde ne voulait pas se faire raconter une manifestation de danse de la confrérie des chasseurs (Donzo).
En effet, à la demande de M. Bougadari Sanogo fils du quartier, les chasseurs de tous les coins et recoins de Bamako ont répondu présent pour ensemble communier en danse et en chant. Ladite manifestation était parrainé par Sékouba Donsoba Kouyaté connu de tous.
L’animation musicale quant à elle, était l’affaire du jeune donso n’goni fola, Mohamed Traoré dit garde Papus. De profession, ce jeune et bouillant chanteur de donso n’goni est de à la garde national, section musique de la fanfare nationale. Né d’un père lui-même chasseur, Mohamed a fait ses premiers pas à la musique des chasseurs au côté du maître Yoro Sidibé que tout le monde connaît.
A travers la musique, il veut faire passer le message d’amour, de solidarité entre les hommes. Il a à son actif 7 discographies dont la toute nouvelle intitulée « Donso Kamari »est sur le marché.
Le choix porté sur lui pour animer cette manifestation en valait la chandelle. Car avec une voix aussi tonitruant, l’artiste a émerveillé l’assistance à chaque fois qu’il entrait en jeu.
Sous le feu des cameras de télévision Africable, les chasseurs n’ont pas failli à la règle. Tour de danses majestueuses, coups de canons, et surtout des démonstrations de magie ont émaillé toute la partie.
Prenant la parole, pour remercier l’assistance d’être venu nombreux, l’organisateur, M. Sanogo n’a pas manqué de rendre un hommage à ses parents à tous ses proches et à l’ensemble des populations de Bagadadji.
« Je vous remercie du fond de cœur d’avoir répondu aussi nombreux à mon invitation. Cette soirée je l’a dédie à mes parents et vous tous. C’est pour moi un réel plaisir de vous voir réuni autour de cette partie de réjouissance musicale. Je voudrais ici même rendre un hommage à ces détenteurs de nos valeurs traditionnelles que sont les chasseurs. Aux grands maîtres Donsoba et aux élèves (Caladén) », a-t-il dit pour exprimer sa joie.
Il était presque 1 heures du matin, pendant que les uns et les autres se retiraient progressivement, il y eu une présence pourtant prévue mais incertaine. Et oui, contre tout entente Sékouba Donsoba Kouyaté, le parrain de la soirée venait de faire son apparition accompagnée pour l’occasion de son épouse Sadio Kouyaté, l’une des grande voix de la musique malienne. Il n’en fallait pas plus pour que la partie reprenne de plus belle comme si rien n’avait encore été fait. Plus, le vil voltant chanteur Mohamed Traoré et ses accompagnateurs prenaient de l’envol, plus le monde se reconstituait de plus belle, donnant ainsi une dimension festive à la partie.
Remonté et gonflé à bloc devant se engouement, les donzo redoublaient de gymnasties et d’acrobaties. Tout ceci agrémenté de tour de magie et de coup de canon bien nourris.
C’est alors que notre grands maître, Sékouba Donsoba Kouyaté, comme à ses bonnes vielles habitudes par des pas de danses magistrales va emballer toute l’assistance. Séance tenante, il va laisser parler son cœur, distribuant des billets de banque aux animateurs et techniciens, toute chose qui faisait hurler la foule dans une ambiance effervescente.
Cette reprise de la fête va nous conduire à 2 heurs du matin. Mais malgré la fatigue, vieux et petits restèrent jusqu’à la fin de la partie.
Ouf, que la partie fut époustouflante et que la fête était belle !
Si honneur, il y a eu, il faut le mettre au compte de celui qui après plus de vingt trois ans passé au Canada a décidé de rentrer chez lui afin de mettre son expérience au service des siens et aussi apporter son plus à l’édifice nationale. Malgré sa vision moderne du monde M.Sanogoa reste égale à lui-même et ne manque pas d’éloge à nos valeurs traditionnelles.
C’est pourquoi, il envisage organiser avec ses partenaires canadiens un pont culturel Canada Mali ou Mali-Canada. Ceci, selon lui va renforcer et raffermir les liens entre nos deux pays.
Ce projet nous dira-t-il, se place dans le cadre des festivités du cinquantenaire de l’accession de notre pays à la souveraineté Internationale.
Un exemple de patriotisme avéré, chapeau donc à M. Bougadari d’avoir eu cette initiative heureuse et joyeuse.
Il faut souligner que l’homme est avant tout un politologue et directeur d’entreprise spécialisé dans l’import-export, de transfert de technologie et promoteur d’art et culture.