Des milliers de manifestants étaient à nouveau dans la rue, le 4 février 2022, pour répondre à l’appel du mouvement « Yerewolo-Debout sur les Remparts », pour réclamer sans ambages le départ de la France, présente au Mali depuis 10 ans pour combattre le terrorisme. Les manifestants, tout en réaffirmant leur soutien aux autorités de la Transition, ont exprimé leur indignation face à la politique de la France qu’ils ont au passage qualifiée de néocolonialiste.
Et si le lieu du rassemblement a changé, l’objectif est resté intact. En effet, c’est la place dédiée à la souveraineté nationale, « le Monument de l’Afrique », qui a accueilli les partisans d’Adama Ben le Cerveau. Munis de banderoles et pancartes et scandant des slogans favorables à la Russie ainsi qu’au groupe Wagner et d’autres hostiles à la France et la Cedeao. On pouvait lire entre autres : « Vive le Mali », «Vive les FAMa», «Vive Assimi », « Vive la Russie » « Abas la France », « Non au néocolonialisme », « Stop Barkhane »,« nouvelle libération de l’Afrique », « non aux sanctions illégales, illégitimes et inhumaines de la Cedeao. ».
Devant une foule surexcitée, qui faisait flotter les couleurs du Mali aux côtés du drapeau russe à perte de vue, l’étoile montante Adama Ben le Cerveau, ayant gravi des échelons depuis sa nomination au CNT, a galvanisé les manifestants en martelant que l’opération Barkhane est inefficace en termes de lutte contre les terroristes. Selon lui, elle est devenue l’un des instruments de ré-colonisation qui se heurte désormais à un éveil collectif des consciences car les africains sont décidés de s’extraire du joug de la France.
Amidou Keita