Comme une trainée de poudre, la nouvelle de l’attaque du poste de police de l’auto-gare de Sogoniko a fait le tour de Bamako le mercredi dernier au soir. Cette deuxième attaque, après celle du restaurant « LA TERRASSE » replonge le Mali dans une inquiétude et une psychose profondes sans précédent. Avant-hier, c’étaient seulement les régions du Nord à savoir Tombouctou, Gao et Kidal d’être attaquées par les jihadistes, hier les régions du centre à savoir Mopti, Ségou et Sikasso ont été leurs cibles, aujourd’hui c’est Bamako et demain ce sera où encore ? Le phénomène est partout au Mali et le modus operendi est le même de Tenenkou à l’auto gare de Sogoniko en passant par Sévaré, Nampala, Fakola, Misseni, la Terrasse. Les maliens ne dorment plus que d’un seul œil tant l’inquiétude et la peur d’être attaqués à tout moment et partout animent les citoyens. La question qui est sur toutes les lèvres est celle de savoir pourquoi les jihadistes s’en prennent-ils à leurs frères musulmans ? Car pour rappel, le Mali est dit être à 98 % musulmans. Seuls les auteurs de ces actes macabres sont à mesure de répondre à cette question. Cette question a son pesant d’or surtout quant on se réfère à la définition du mot JIHAD : qui est une guerre sainte pour la propagation et la défense de l’Islam. En d’autres termes, c’est un effort spirituel, moral et religieux pour atteindre l’islam. Au regard de cette définition, les auteurs de ces attentats terroristes au nom de l’islam ne se trompent-ils pas d’adversaires ? Ou bien ont-ils d’autres agendas différents de celui de l’islam, religion de Paix ? Ne peuvent-ils pas changer le fusil d’épaule et laisser leurs pauvres frères musulmans innocents en paix ? L’inquiétude, la psychose et l’indignation qu’ils sont en train de semer dans les pays à majorité musulmans, ne sauraient grandir l’Islam, religion de paix, de solidarité et de tolérance. Aujourd’hui, il ne fait aucun doute que l’insécurité est à tous les niveaux dans les villes comme en campagne, au Nord comme au Sud, d’Est comme en Ouest. Ce qui du coup donne raison à l’honorable Mariko et met les autorités devant leurs responsabilités. Elles et leurs complices députés de la majorité qui ont crié haro sur l’honorable pour avoir dénoncé l’insécurité et la pénurie des papiers indispensables comme la carte d’identité et le passeport pour affirmer sa citoyenneté et son appartenance à son pays. Les autorités prendront-elles des dispositions pour assurer la sécurité des personnes et de leurs biens ? A défaut, les hommes devront se préparer et garder leur calme pour faire fasse à la situation. On ne meurt pas deux fois, nous ne pouvons pas laisser notre pays ente les mains de djihadistes qui ne sont pas plus braves que n’importe quel malien armé et entrainé. C’est à l’Etat d’aider les citoyens à organiser la résistance collective face au danger qui menace la case Mali. Vivement le service militaire obligatoire pour tous.
Si au Mali les citoyens sont préoccupés par leur sécurité, ailleurs au Burkina Faso, en Guinée Conakry et en Côte d’Ivoire, l’heure est à l’organisation des élections. On y redoute à tout moment des attaques. Après la phase d’investiture tambours battant des candidats c’est la précampagne qui a démarré. Au Burkina, après la menace du Régiment de la Sécurité Présidentielle RSP qui a plané sur la Transition, les candidats se sont lancés dans la conquête pour le pouvoir suprême sans grande inquiétude. En Guinée voisine par contre, l’inquiétude gagne les citoyens, surtout après le refus du régime d’organiser d’abord les élections communales réclamées par l’opposition avant les présidentielles. Chaque partie reste campée sur sa position. Est-ce le début de la contestation ? L’on se rappelle que la crise post-électorale a toujours fait des victimes en Guinée comme en témoigne le bilan macabre de la manifestation de l’Opposition au stade du 28 Septembre. En Côte d’Ivoire, la seule inquiétude qui pourrait animer les citoyens est la xénophobie. Pour rappel, la crise post-électorale de 2011 qui a fait plus de 3000 morts a été provoquée par les propos xénophobes tenus par les tenants du pouvoir à l’époque des faits. Doublement vaincus, dans les urnes et militairement sur le terrain, les artisans de la haine ethnique en Côte d’Ivoire sont toujours à pied d’œuvre pour saboter le processus électoral. Vivement des élections apaisées dans les trois pays Inf@sept à savoir le Burkina Faso, la Guinée et la Côte d’Ivoire qui s’apprêtent à aller aux urnes en octobre prochain.