Les années se suivent mais toutes ne se ressemblent pas au Mali, tant les attentes du peuple restent nombreuses et entières. IBK, investi de la plus haute fonction de la République le 04 septembre 2013, avait suscité de l’espoir. Espoir d’une paix durable au nord et d’un bien être social pour tous. Espoir d’un décollage économique par la création, la distribution équitable des richesses du pays mais aussi et surtout la lutte implacable contre la corruption. Espoir de trouver des solutions idoines aux sempiternelles crises de l’école malienne et de l’emploi des jeunes à qui il avait promis 200 000 emplois en 5 ans. Espoir de redorer l’image ternie d’un pays qualifié de maillon faible de la sous région. Le président IBK, à mi-mandat, peine à poser les actes salvateurs tant attendus en faveur de son Peuple dont une grande majorité se dit déçue et est toujours dans l’expectative du « Hèrèmakono » ou en attendant le bonheur. IBK qu’on croyait être la solution n’est-il pas en train de devenir le problème? Cette question que bien des fervents supporteurs du président se poseraient, traduirait à n’en pas douter un sentiment général de déception au point que certains regretteraient ATT, au point que les internautes ont lancé à son honneur « ATT yafaman » et « IBK en filila ». A deux ans et trois mois de pouvoir aucun des problèmes majeurs ne semble connaître des solutions à hauteur de souhait. La crise au nord est loin de connaitre son épilogue en dépit de la signature le 15 Mai et le 20 juin à Bamako de l’accord de paix et de réconciliation. Les jeunes diplômés continuent à broyer du noir et à tomber dans l’oisiveté tant l’emploi devient un casse tête chinois. La corruption, premier obstacle à la croissance économique, contre laquelle il a promis d’être implacable, a connu un bond en avant avec une forte implication de « Ma famille d’abord » et de ses réseaux. Les discours et menaces sont devenus les seuls moyens de dissuasion du président. Et plus personne n’y croit. La justice peine à s’affranchir et reste assujettie aux politiques et est dépouillée de sa crédibilité qui est son indépendance. Que penser du limogeage de Daniel Tessougué de son poste de Procureur général près la Cour d’Appel de Bamako. M. Tessougué qui incarnait pour bien des maliens les valeurs de droiture, d’honnêteté et d’engagement, vient de payer le prix de son courage et de sa témérité à ne pas se soumettre au bradage du Droit positif. Ainsi, les grandes reformes auxquelles le Peuple aspire dans le domaine de la Justice que dans celui de l’Education tarderont toujours à venir parce que ces reformes ne peuvent être portées que par des ressources humaines compétentes et qualifiées, techniquement à hauteur de mission et dont l’intégrité et la probité morales ne souffrent d’aucune contestation. La conclusion à laquelle certains même des partisans du camp présidentiel sont parvenus est celle de penser que les promesses électorales des hommes politiques ne sont que des montages grotesques pour assouvir leurs ambitions personnelles. Le président IBK qui représente l’honneur des hommes politiques a encore devant lui 2 ans et 7 mois pour inverser la tendance et récrédibiliser la politique aux yeux des maliens. IBK peut encore réussir s’il réalise son difficile démarrage, accepte et analyse bien les critiques qu’on lui fait qui n’ont d’autres objectifs que de voir le Mali évoluer sous lui vers de lendemains meilleurs. Il peut encore réussir à redorer l’image d’un pouvoir fortement écornée par les multiples scandales dont son entourage s’est rendu coupable pendant ces deux années d’exercice.
Dans ce « hèrèmakono », toute la Rédaction du journal InfoSept lui souhaite une santé de fer, une bonne et heureuse année 2016 au bénéfice du Mali et des maliens.