C’est le 1er mars 2015 que l’Etat Malien, la médiation Algérienne et une partie les groupes de la plateforme favorable à la paix ont paraphé les Accords d’Alger sous la supervision de la communauté internationale. Après la signature des Accords de Tamanrasset du 6 janvier 1991, du pacte national du 11 avril 1992, des Accords d’Alger de 2006, alors qu’on croyait voir le bout du tunnel des rébellions cycliques avec le nouvel accord d’Alger, quelle n’a pas été notre surprise de constater que la CMA, coordination des mouvements de l’Azawad, une infime minorité, sème toujours la confusion en refusant d’apposer leur paraphe. La raison évoquée est d’ordre politique. La coordination demande la satisfaction de sa revendication autonomiste, indépendantiste ou tout au moins fédéraliste pour rester les seuls maîtres à bord de leur sanctuaire Kidal, pourtant malienne depuis des siècles et des siècles.
Cette confusion de la CMA est voulue et entretenue par la Communauté internationale qui cautionne les tergiversations des groupes armés Kidalois. Le paraphe initialement prévu pour ce 15 avril sera à nouveau reporté à cause des caprices des enfants gâtés de la République.
Plus la situation de ni paix ni guerre perdurera, plus la confusion deviendra totale et la chienlit sera toujours d’actualité. Ceux qu’on a appelé improprement les « jihadistes » se sont engouffrés dans la brèche ouverte par le MNLA et ses affidés. Ils sont partout et les risques d’attentats ponctuels et résiduels sont toujours à craindre. De Mopti à Gao en passant par Tombouctou et Mandiakuy, la peur règne dans le cœur des populations et la confusion aussi.
La communauté internationale mesure-t-elle toutes les conséquences d’une confusion généralisée sur le Mali et sur leurs intérêts économiques dans le pays à cause du désordre que sème la CMA au nord du Mali ? Évalue-t-elle réellement le danger des connexions criminelles et terroristes entre la CMA et Ansardine de Iyad Ag Ghali, entre BOKO Haram et l’Etat Islamique ? Pour quel intérêt la communauté Internationale laisserait-elle les cellules jihadistes se développer et menacer la quiétude des populations locales ? Si elle ne veut pas de « 11 Septembre » en Europe, elle a intérêt à arracher le nord Mali utilisé comme base arrière des griffes de la CMA. Il est grand temps d’autoriser le Mali à se réarmer pour faire la guerre à ces groupes terroristes. Le soutien de la Communauté internationale est surtout attendu dans le domaine de la formation militaire, du renseignement, de l’équipement des forces armées et de sécurité du Mali en troupes aéroportées et par la reconstitution d’une flotte de combat pour l’Armée de l’Air. Le Mali manque depuis la crise d’avions de combat et de tout dispositif de dissuasion capable de soutenir les troupes au sol.
La paix mondiale passe par la lutte sans merci et globale des cellules terroristes et leurs ramifications. Comme le MNLA, le HCUA et le MAA qui se cachent derrière des revendications politiques, tandis que leur ambition inavouée est la conquête d’un territoire pour en faire une zone de non droit, propice à toutes sortes de trafique et d’actions terroristes qui demain pourront frapper au cœur de l’Occident. La paix au Mali prépare la sécurité pour l’Europe.
Youssouf Sissoko