Pendant ce mois béni du ramadan, les prêcheurs envahissent tous les compartiments de nos vies. L’omniprésence de la religion en cette période dédiée au seigneur est une occasion pour certains prêcheurs de faire des affaires. La plupart qui font des prêches sur les ondes des radios de la place profitent de l’opportunité pour faire la promotion des leurs marchandises (des encenses de bonheur) ou proposent des séances de consultations à des auditeurs parfois incrédules. Une attitude qui commence à friser les auditeurs qui veulent entendre mieux le langage commercial, dénué de tout message divin en rapport avec la religion, si ce n’est la promotion de leurs produits.
Pour des auditeurs rencontrés, ces prêcheurs se cachent sous le manteau de la religion pour se faire pleines les poches sur le dos des fidèles qui auront la malchance de croire aux vertus chanceuses ou thérapeutiques des produits promus sur les ondes des radios privées.
A en croire Issa Koné, un pratiquant musulman « les prêches de ces dits musulmans me choquent énormément, car dans leurs discours on ne reçoit aucun message ni conseil mais des histoires sans importance. Or ce sont eux-mêmes qui disent de croire en Dieu et de ne pas se fier à ses médicaments fichus vendus par n’importe qui.
« Le mois de carême est un mois de purification et de concentration. Donc, n’en faisons pas un mois de bon marché », a t-il demandé.
Selon lui, c’est un mois qui doit rapprocher les fidèles de leur créateur au moyen des enseignements qui montrent le bon chemin, mais tel n’est plus le cas de certains de nos prêcheurs.
Selon Sétou Soumano, une fidèle musulmane à Torokorobougou, « le plateau de prêche est devenu un plateau pourvoyeur d’argent pour certains prêcheurs de la place. Au lieu de propager et de transmettre les enseignements du prophète PSL, ils font la promotion de leurs médicaments auprès des fidèles musulmans ». Signale-t-elle.
Un seul souci pour ces prêcheurs qui veulent à tout prix se faire de l’argent pendant cette période. Le pire est que ces derniers se critiquent sur les chaines de radio. En effet, le comble est que ces prêcheurs doivent d’abord montrer le bon chemin et la droiture aux fidèles musulmans.
Pour Karim Diallo, enseignant à l’école coranique de Torokorobougou « le mois de ramadan est le roi de tous les autres mois, son importance est incontestable. Un mois sacré dans le calendrier des musulmans au sein duquel ils ont l’occasion de purifier leur cœur et leur esprit par des invocations divines », explique -t-il. Avant d’ajouter que ceux qui font du prêche un fonds de commerce ou un créneau pour se vanter ternissent l’image des autres prêcheurs les plus corrects. Aux dires de certains fidèles musulmans, certains de ces prêcheurs ne sont plus dans leurs rôles de guides spirituels. Or, un prêcheur doit être un éclaireur de la société et non une personne qui embobine l’esprit des fidèles. Mais, le hic qui fait tilt, c’est que cette pratique se fait au vu et au su des grands érudits sans qu’ils ne s’en émeuvent. Peut-être qu’ils ont peur de se faire insulter en cette période dite de démocratie, où les valeurs de droit d’ainesse qui fondaient notre société sont foulées aux pieds.
Aoua Traoré
Chouala bandiougou nouredine moussa kalakany
Comments are closed.