C’était le mercredi 12 septembre dernier à la faveur d’une visite s’inscrivant dans le cadre de la série de prise de contacts avec les différends services relevant de son département, le ministère de l’élevage et de la pêche. Des infrastructures aux produits finis, tout un savoir-faire dont le ministre ne pouvait manquer de saluer.
Le Directeur du laboratoire, Dr Boubacar Ousmane Diallo, les responsables des différentes unités, l’ensemble du personnel, tous étaient là pour accueillir le ministre Tounkara. Après les salutations d’usage les responsables accompagneront le ministre pendant plus d’une heure, pour visiter tour à tour dans les différends services clés pour constater de visu l’état des équipements et autres accessoires de ce grand laboratoire cité en référence dans la sous-région et en Afrique.
Le bâtiment B abritant l’unité de production de Vaccins et devant lequel a lieu l’accueil, recevra en premier la visite du ministre. Après une brève présentation de l’unité par le directeur, le responsable de ladite unité à la personne de Sidi Diawara fournira tout une panoplie d’informations sur la chaîne de production d’un vaccin à commencer par la bio-fermentation. De l’étape de bio-fermentation à la lyophilisation en passant par les chaînes de répartitions, d’étiquetage, de stérilisation, le ministre et sa délégation seront largement édifiés sur les premières étapes de conception d’un vaccin. Et tout au long de la visite, les responsables ne manqueront pas de décrier les contraintes liés à la vétusté et aux manques cruciaux de pièces de rechanges de bon nombre d’appareils acquis à coûts de centaine de millions. Toute chose qui sape les efforts herculéens consentis par le personnel pour un mieux-être de bétail malien.
Après, le ministre et sa délégation visiteront les stands des services du Diagnostic et de la recherche où ils auront d’amples informations, à travers des expositions, sur les maladies généralement rencontrées chez les animaux. Notamment la douve de foi très répandue dans le delta central du Niger et qui touche 80% du bétail, selon Dr Konimba Traoré responsable du service.
Ensuite, c’est le laboratoire de contrôle de qualité des vaccins qui recevra la délégation. Là, les visiteurs pour des raisons de sécurité n’auront accès qu’à la zone réglementée. Ce secteur est semble-t-il une des étapes les plus importantes, car il détermine la mise ou non des vaccins sur le marché. Enfin, le ministre se rendra au laboratoire de Toxicologie et de Contrôle de Qualité Environnementale où sont effectuées des recherches sur les pesticides et autres.
Pour boucler la boucle, le ministre s’entretiendra avec l’ensemble du personnel dans la salle de conférence du Laboratoire Central Vétérinaire.
Par une présentation PowerPoint, le Directeur général, Boubacar Ousmane Diallo passera en revue les missions, les objectifs, les perspectives, les contraintes de l’établissement.
De son exposé, il ressort que le laboratoire est né en 1939 sous le nom de « Laboratoire de Recherche, de Production et de Sérothérapie » avant de devenir en 1979 ce qu’il est aujourd’hui, Laboratoire Central Vétérinaire (LCV). Il lui est assigné une mission à caractère industriel et commercial avec comme toile de fond, la production de vaccins vétérinaires et leur commercialisation, avec comme objectif premier d’assurer la protection sanitaire du cheptel national et même sous-régional contre les maladies infectieuses. A cet effet, le laboratoire produit une gamme variée de vaccins dont le Bovipeste, l’Ovipeste, le Dermapox, l’Avivac i2, l’Anthravac (contre le charbon), le Clostrivac, Pastobov entre autres.
Ces produits commercialisés à travers l’Afrique sont évalués à 12.688.850 doses (de janvier à août 2012) soit un taux de réalisation de 55,71%.
Malgré ce bilan satisfaisant, le laboratoire a en vu des perspectives ambitieuses. Il s’agit, selon le directeur, de l’élargissement de la gamme de vaccins aviaires et du renforcement des capacités de l’Unité de Diagnostic. S’agissant du volet recherche, le centre entend poursuivre la recherche en santé animale (développement des vaccins), et la recherche d’axes de collaboration avec des institutions de recherches à travers le monde. Toutes choses nécessitant la poursuite des efforts de formation continue du personnel chargé de la production de vaccins et de diagnostic des maladies. Il sera surtout initié, dira le Directeur, un Forum National sur la qualité des produits agro-alimentaires, eaux et boissons.
Pour terminer, le Dr Diallo a fait part au ministre des contraintes qui limitent son service. Il s’agit de la vétusté des locaux de l’Unité Production Vaccins, la vétusté de certains équipements (Bio-fermenteur, autoclaves etc..) et sur un tout autre aspect, il a décrié le gèle de la quasi-totalité des fonds alloués au service, en occurrence les fonds « FER », les fonds partenaires étrangers comme l’USAID, UE, GALVmed et le principal fond d’investissement (Contrat Plan Etat-LCV).
A la suite du directeur, Mr Moussa Sissoko le secrétaire général du syndicat, soulignera lui aussi la problématique foncière devenue un casse tête pour le laboratoire.
Prenant la parole, le ministre s’est dit comblé par la qualité du travail, même s’il croit qu’il reste encore beaucoup à faire. Dans se sens, il mettra un accent sur la sensibilisation des populations sur les maladies bovines transmissibles. Il a demandé de développer la force de vente des produits pour l’élargissement du marché déjà acquis. Pour le problème foncier, il dira qu’il s’emploiera pour un règlement définitif dudit problème : ‘’Apporter moi juste des preuves, on va se battre’’ a conclu le ministre Aliou Makan Tounkara.
Issa B Dembélé.