Faire de l’Amo et du Ramed, des réformes au bénéfice de tous, c’est l’objectif que le ministre du développement social, Dr Mamadou Sidibé, s’est fixé en se rendant à Kayes le 4 et 5 juillet, pour voir de visu la mise en œuvre des deux réformes, les avancées et les difficultés. Pour l’occasion, le ministre était accompagné d’une forte délégation, comprenant les membres de son cabinet.
Le but de cette mission est de contribuer à l’amélioration des prestations au profit des personnes couvertes par l’assurance maladie obligatoire (Amo) et le Régime d’assistance médicale (Ramed) dans la première région. Il s’agissait pour Dr Sidibé et sa délégation d’apprécier les avancées de l’Amo et du Ramed sur le terrain, échanger sur les difficultés et contraintes avec le personnel des différentes structures impliquées dans la gestion des deux réformes à Kayes.
Au cours des échanges avec les différentes structures étatiques impliquées dans la gestion de l’Amo, les officines et laboratoires privés, le directeur général de la Canam, Luck Togo dira que les conditions dans lesquelles l’Amo et le Ramed ont démarré en 2010, ont fait naitre des difficultés de plusieurs ordres. Ce qui va ralentir leur mise en œuvre. Mais aujourd’hui, malgré tout ce qui se dit, une nette amélioration est à noter quant à la satisfaction des assurés. A ce niveau, il a fait cas des retards dans le processus d’immatriculation et de production des cartes des assurés ; le retard dans le paiement des prestations des pharmacies conventionnées et les insuffisances relevées dans le système informatique. Ainsi assure t-il que toutes les stratégies sont en cours pour remédier à ces insuffisances.
Pour la directrice de l’agence nationale d’assistance médicale, Mme Zouré Fadimata Maïga, le Ramed fonctionne avec un budget à 65% alloué par l’Etat et 35% par les collectivités pour la prise en charge des indigents, les enfants des orphelinats, les personnes sans domicile fixe ou toute autre personne en situation de vulnérabilité qui ne bénéficie d’aucune couverture d’assurance. Malheureusement, révèle-t-elle, l’Anam a des difficultés quant à la mobilisation des ressources des collectivités territoriales. Pour l’instant, la réforme ne travaille qu’avec les hôpitaux de Bamako et Kati. Par ailleurs, grâce aux points focaux déjà installés, elle espère bientôt pouvoir travailler avec les régions.
Au cours de la visite dans les différentes structures notamment à la direction de la caisse malienne de sécurité sociale (CMSS), à l’INPS, à la direction régionale du développement social et de l’économie solidaire, l’hôpital Fousseyni Daou, les CSCOM de Khasso, Lafiabougou, CSREF de Kayes, les difficultés sont les mêmes, elles sont dues au retard du délai de paiement. Toute chose qui ne les empêche pas de servir et satisfaire les assurés. Quant aux pharmacies Wagué et Daou, elles se plaignent surtout des ordonnances dont les produits ne figurent pas listés sur la liste de la convention. Quand ils veulent les remplacer par des produits de la même utilité, les patients refusent. Ce qui les met mal à l’aise face à l’incompréhension des patients. Le labo Labioka, également conventionnaire a reçu la visite de la délégation. Le ministre a pu remarquer sur place les progrès réalisés.
A l’issue de cette visite, dira le ministre Sidibé, cette assurance n’est pas une nouvelle chose au Mali. La procédure a commencé depuis les années 60. Mais, il a fallu attendre 2009 pour que son application puisse prendre son envol. ” L’Amo et le Ramed, font partie des grandes réformes que nous avons intérêt à ce que ça réussisse pour le bien-être de tous” dira t-il. Ainsi, avec tout ce qu’il a vu et entendu pendant les deux jours d’échanges, il rassure que l’Etat mettra tout en œuvre pour pallier aux difficultés qui ralentissent le processus dans la mesure de ses moyens. D’ailleurs l’occasion était bonne pour lui de remettre à certains assurés de l’Amo, leurs cartes d’adhésion.
Signalons qu’au cours de cette mission, faisaient partie de la délégation, les directeurs des services rattachés au département. Il s’agit notamment du directeur national du développement social, Alassane Bocoum, le directeur de la Canam, Luck Togo, celui de l’INPS, ainsi que les deux directrices de l’Anam et de la CMSS.
Fatoumata Mah Thiam KONE
Envoyée spéciale à Kayes