Le Mali, riche de ses pauvres

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Accusé de corruption, l’ex –Ministre chinois de l’Administration d’Etat, de l’Alimentation et des Médicaments, a été exécuté le 10 juillet dernier, pour avoir touché 400 millions CFA de pots –de vin des Entreprises pharmaceutiques.

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Mais qu’en est –il chez nous où, certains Ministres rivalisent de zèle, face à leurs corrupteurs ? Qu’en est –il au Mali où, un Ministre peut se taper des centaines de millions CFA dans la caisse, sans écoper de la moindre sanction ?

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Agé de 62 ans, Zheng Xiaoyu a été condamné à mort, fin mai. Son crime : avoir touché des pots –de –vin des Entreprises pharmaceutiques, estimés à 6,4 millions de Yuans. Soit 400 millions CFA.

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L’appel qu’il a interjeté, à l’issue de ce verdict, a été rejeté par la cour suprême.

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Zheng Xiaoyu a été exécuté, le 10 juillet dernier.

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Pour les autorités de Pékin, l’objectif est clair : il s’agit d’envoyer un signal fort en direction des responsables du pays.

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Autrement dit, montrer à tous, que la corruption n’est plus tolérable.

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L’exécution de Zheng doit nous donner à réfléchir, à nous interroger : comment peut –on condamner à mort, et exécuter un Ministre, pour avoir touché des pots – dé vin, estimés à 400 millions CFA ?

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Qu’en est –il, chez nous où, un Ministre peut détourner des centaines de millions, voire plusieurs milliards CFA, sans être inquiété ? Pourquoi un pays aussi riche et aussi puissant que la chine, en est arrivé là ? Le jeu en vaut –il la chandelle ?

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Par cette exécution, les autorités chinoises veulent mettre le holà à la corruption. Un fléau qui a, longtemps, plombé le décollage économique de leur pays.

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La corruption : le cancer de l’Afrique

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Mais dans nos pays, en voie de sous –développement, Un Ministre peut tout se permettre : détourner le dénier public, percevoir des pôts –de vin, procéder à des surfacturations, amasser des fortunes pour lui, ses proches et sa lointaine descendance… sans avoir des comptes à rendre à personne.

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Surtout, lorsqu’il est proche du président.

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Le dernier rapport du Vérificateur général en est la parfaite illustration.

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Qu’est –il arrivé à Hamed Diane Séméga, Ministre de l’Energie et des Mines, lorsque le Vérificateur général a découvert que les dépenses de son Département en thé et en sucre –donc des dépenses extra –budgétaires -se chiffrent à 11 millions CFA en 2006 ?

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Qu’est –il arrivé au Ministre de l’Economie et des Finances, Abou –Bakar Traoré, lorsque la presse révèle l’octroi, sans raison, d’exos à Modibo Keita ? Contre quoi a t –il concédé ces exos au patron du groupe GDCM ?

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Bref, le dernier rapport du Vérificateur général fait état d’un manque à gagner, pour le Trésor public, estimé à 103 milliards CFA. C’est beaucoup pour un pays, comme le nôtre, condamné à téter la mamelle des ONG. Ou à tendre la sébile, aux Institutions de Bretton–Wood, pour payer ses fonctionnaires.

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Mais au lieu de mettre un terme à cette hémorragie financière, les Autorités maliennes se transforment en cherche –leurres : embastiller des scribouillards pour détourner les regards de l’opinion sur les problèmes brûlants de l’heure. Même les dossiers, acheminés chez le procureur de la Rue publique pour être jugés, ont fini en eau de boudin.

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Espérons que nous saurons importer de la chine, autre chose que les motos, le thé, les textiles, ou les babioles.

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Evitant de prendre des mesures vigoureuses contre les fossoyeurs du dénier public, -parfois pour des raisons politiques, parfois pour des raisons familiales -, les Etats africains sont devenus des modèles achevés de la mal gouvernance. Et le Mali n’y pas exception. Bien au cotraire.

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Oumar Babi

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