Le problème harcèlement sexuel est bien un mal de notre société qui se révèle comme un serpent de mer de notre administration et de notre système scolaire.
A propos de harcèlement sexuel, la plupart des personnes interrogées font semblant d’ignorer le phénomène ou de le minimiser. Même les femmes, les victimes potentielles préfèrent vivre leur mal seul à l’abri de toute indiscrétion pour ne pas révéler à l’entourage leurs difficultés au service ou à l’école car dans notre société tout ce qui touche au sexe enfonce davantage la femme.
A travers des causeries avec certains, on a l’impression que bon nombre de nos compatriotes ne veulent pas reconnaître le phénomène du harcèlement sexuel comme un fléau de notre société.
Mais doit-on passer sous silence le fait qu’une élève, une étudiante ou une secrétaire de bureau soit obligée de se soumettre à de tel phénomène pour réussir son examen de passage ou bénéficier de certains avancements au niveau de son service ?. Ce qui pourrait créer un choc psychologique indélébile chez la victime.
Dans certains établissements supérieurs et secondaires du pays, les professeurs "harceleurs" jouissent d’une impunité quasi totale. D’ailleurs certains établissements scolaires se disputent la palme d’or dans ce domaine. Ce sont des établissements qui ont défrayé la chronique à un moment donné comme FSJE (Ex ENA)
De nos jours, dans le jargon scolaire, l’expression "le bic rouge contre le corps" s’est largement répandue. Selon les témoignages de certaines étudiantes, les professeurs procèdent le plus souvent de plusieurs manières. Selon elles, certains enseignants vous invite à venir prendre à leur domicile un livre ou autre matériel didactique, une fois chez eux, il vous propose le marché sordide. D’autres vont jusqu’à subtiliser les feuilles d’examen des étudiantes ciblées en lui faisant croire que sa feuille est égarée. Par conséquent le professeur délinquant invite l’étudiante en question à aller composer chez lui à domicile pour avoir "une très bonne note".
Les fuites inexpliquées de sujets d’examen sont également à mettre dans le même contexte. Certains enseignants n’hésitent pas à glisser à leur cible les sujets d’examen des matières dont ils ont en charge l’enseignement.
Aujourd’hui, à qui la faute si le harcèlement sexuel a atteint un tel niveau dans notre société ? Est ce le résultat, dans nos établissement de cette dépravation accélérée de notre système scolaire qui demeure un fourre tout où se mélange grèves, indiscipline, incompétence de la part des étudiants et aussi des professeurs. N’est il pas temps d’avoir recours à des moyens légaux pour lutter efficacement contre un tel phénomène au niveau de nos établissements scolaires et de notre administration ? Plusieurs organisations féminines ne cessent de tirer la sonnette d’alarme sur le vide juridique qui entoure le phénomène de harcèlement sexuel dans notre société.
L’acte du harcèlement doit être mentionné dans nos lois et pénaliser par conséquent.
Dans nos établissements scolaires, les élèves et étudiantes, victimes potentielles de ce phénomène doivent respecter davantage en travaillant avec plus de sérieux en classe au lieu de compter sur la beauté comme fond de commerce. En outre, de manière générale, les comportements vestimentaires de nos jeunes filles laissent de plus en plus à désirer. Chaque société ayant des caractéristiques, ses valeurs qu’elle doit protéger, il est temps aussi pour les organisations féminines de se montrer plus regardant sur le comportement vestimentaire, provocateur du sexe faible dans notre société car à ce rythme là l’on ne serait plus loin du moment où nos jeunes ne se gêneront point de se promener carrément nus dans nos villes. Que Dieu nous en garde d’un tel cataclysme. Mais pour le moment, il nous faut agir vite. Certes que notre société doit évoluer mais en préservant ce qui toujours fait sa force morale parmi les autres.
La femmes étant le premier soubassement de la famille, de la société, du pays, l’on ne pourrait parler de développement sans une jeune fille bien éduquée en commençant par sa famille jusqu’au banc de l’école. Cela devrait être l’une des priorités du ministère chargé de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille au lieu de nous offrir des discours fleuves sur l’émancipation de la femme malienne à commémoration du 8 mars. Ce ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille s’est caractérisé par une incompétence notoire dans l’éducation et la perfection morale de la femme malienne. Ce qui se ressent aujourd’hui directement sur l’éducation bafouée de nos enfants et sur l’état même de nos sociétés en pleine déperdition morale.
Il est temps de remuer certains tabous et qu’on se regarde dans les yeux pour se dire certaines tares de notre société car tout développement commence d’abord par l’homme en tant que tel.
Ce harcèlement sexuel qui prend de plus en plus d’ampleur dans notre société est le résultat de plusieurs facteurs socio-psychologique combinés à la fois.
Il est grand temps d’agir, cela pour l’honneur et le respect de la femme malienne qui doit se faire respecter et respecter les autres car c’est elle la gardienne du temple moral de la nation malienne.
Mamadou DIARRA“