Le grand prêcheur, Chérif Ousmane Madani Haïdara : Le débat sur le Code des personnes et de la famille est clos

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Dans le cadre de l’organisation annuelle de la Ziarra qui se tient respectivement à Tamani et à Séguéla où reposent les grands parents de Seydi Chérif Ousmane Madani Haïdara, ce dernier a profité de l’occasion pour organiser un point de presse dans son village. Au cours duquel, plusieurs questions d’importance nationale furent abordées par les hommes de medias. Comme lle brulant dossier du Code des personnes et de la famille et dont le projet, en seconde lecture à l’Assemblée nationale, devra être adopté par les parlementaires dans les jours à venir. A ce sujet, Chérif Ousmane Madani Haïdara a levé toute équivoque lorsqu’il indique que les débats sont clos. Une façon pour lui de dire que le Code des personnes et de la famille déjà retouché par les élus, sera conforme aux recommandations de la communauté musulmane.

Le prêcheur de renommée internationale ajoutera dans la foulée que plusieurs rencontres ont eu lieu entre les députés et les leaders religieux en vue d’examiner le Code et d’y apporter les améliorations nécessaires, en vue de le rendre conforme à nos valeurs sociétales et religieuses. En clair, pour lui il est inutile d’envenimer la situation.

Faut-il rappeler qu’une commission mixte de trente membres comprenant des représentants du Haut conseil islamique, de la société civile et ceux du parlement malien avait été mise en place. L’objectif recherché était d’aborder les points de divergence. Cela, en vue de parvenir à un consensus. Lors de la rentrée parlementaire du mois d’octobre, le président de l’institution, Dioncouda Traoré, n’a pas fait mystère de cette convergence de vue entre leaders religieux et les députés sur des questions relatives au mariage religieux, au droit d’héritage, etc. L’honorable Traoré ajoutera même qu’il sera adopté un Code harmonieux et consensuel. Toujours est-il qu’au cours de la dite conférence, les journalistes ont posé la question sur le lancinant dossier d’interdiction du port du voile en France.

D’entrée de jeu, Chérif Ousmane Madani Haïdara n’est pas passé par le dos de la cuillère pour dégager son point de vue sur la question. "Je ne suis pas contre l’adoption de cette mesure. Pour deux raisons : tout d’abord, chaque pays est libre d’adopter la loi qui lui convient et les étrangers d’où qu’ils viennent ont l’obligation de se conformer aux législations de leurs pays d’accueil. Aussi, le voile tel qu’il est porté aujourd’hui n’a rien de religieux. Il est vrai que l’islam exige de toute femme de se couvrir et de couvrir les parties sensibles. Il n’est dit nulle part de couvrir tout le corps y compris le visage au point d’être mon identifiable. Cette façon de paraitre est suspecte. Aujourd’hui des personnes mal intentionnées s’inspirent de cela pour passer inaperçues et agir. Voilà les raisons pour lesquelles je n’admets pas qu’on puisse être amené à couvrir tout le corps ". Comme pour dire que tout ce qui n’est pas connu est suspect.

L’autre question était liée à la pratique de l’islam dans notre pays. A ce propos Chérif Ousmane Madani Haïdara s’est dit très satisfait de son évolution. Il s’est surtout appesanti sur les jeunes très ouverts au message que leurs véhiculent les prêcheurs. Ce qui aux yeux de wilibali constitue une avancée notoire. Il les a encouragé à persévérer sur cette voie.

Haïdara, un homme comblé ?

Le conférencier ne dira pas le contraire. "Je suis un prêcheur et je n’ai d’autre vocation que cela. J’ai apporté aux fidèles musulmans les prescriptions du saint coran. Je les ai aidés à une meilleure compréhension de ce message. Aussi pourrais-je me targuer de dire que j’ai entièrement rempli ma mission. Et c’est avec le sentiment du devoir accompli que je peux rejoindre ma dernière demeure ".

Ziarra 2010 : plus de 44 000 pèlerins, 960 voitures et 840 motos

Le village de Tamani situé dans le cercle de Baraouéli, un des haut lieux de l’histoire de notre pays qui a vu naitre tour à tour la mère de Soundjata Kéita, Sogolon Djata, l’intrépide guerrier du royaume bambara de Ségou, Bakaridjan Koné et le Cheick de Nioro du Sahel, Cheick Hamahoulah, a refusé du monde. Des milliers de fidèles ont afflué vers ce village qui a vu aussi naitre Chérif Ousmane Madani Haïdara. C’était les 21 et 22 novembre dans le cadre de la Ziarra sur la tombe des grands parents de ce dernier.

cette ziarra fut l’occasion des grandes retrouvailles où des érudits de la place, et pas des moindres, se sont retrouvés à l’image de l’ancien président du Haut conseil islamique, Thierno Hady Thiam, l’imam de la grande mosquée de Bamako, Koké Kallé, le fils de Thierno Hady Tall nommé Ahmadou Thierno Hady Tall dit nouri. On notait aussi la présence du soufi Adama accompagné de ses disciples et le président de l’Union des jeunes musulmans du Mali (UJMA) Maki Ba ainsi que de nombreux anonymes. Côté officiel, on notait la présence du ministre de la Santé, Oumar Ibrahim Touré et des autorités administratives et politiques du cercle de Baraouéli.

Les participants à cette ziarra sont venus de plusieurs villes et villages du Mali profond. Mais ils sont également venus de divers pays de la sous-région. Il s’agit de la Guinée équatoriale, de la Guinée Conakry, du Gabon, du Congo Brazzaville, du Burkina Faso, du Sénégal, du Niger, du Togo, du Bénin, de la Côte d’Ivoire, de la Mauritanie et de la France.

Est-il nécessaire de préciser que cette ziarra sur la tombe des grands-parents du guide spirituel des ançars remonte très loin dans l’histoire.

Elle fut initiée par le père de ce dernier, Madani Haïdara, qui avait pris l’habitude avec son ami et frère Mamadou Séïba Lamine Haïdara, d’aller se recueillir chaque année sur la tombe de Moussa Haïdara à Séguéla. Puis, quand Madani Haïdara est décédé, c’est son fils Chérif Ousmane Madani Haïdara qui a perpétué la tradition. Il nous a été rapporté qu’il le faisait tout seul. Lorsqu’il a eu des disciples, ceux-ci ont pris la décision de marcher sur les traces de leur guide. C’est ce qui explique toute la grosse attention dont la ziarra de Tamani fait l’objet. Ce sont 44 810 pèlerins qui ont fait le voyage de la localité. La commission d’organisation a enregistré la présence de 960 véhicules et de 840 motos.

La ziarra de Tamani se fait en deux volets. La première étape consiste en un recueillement sur la tombe du père de Chérif Ousmane Madani Haïdara et la deuxième étape est celle de Séguéla situé à une vingtaine de kilomètres de Tamani. Sur place, c’est le mausolée des grands-parents du guide des ançars à savoir Moussa Haïdara de ses enfants Mamadou Haïdara et Moussa Haïdara. Partout, c’est le même rituel. Une longue procession des fidèles autour de ces tombes suivie d’une lecture du Coran et des prières collectives.

ABDOULAYE DIARRA

 

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