Le foncier en panne sèche: La fiabilité des réponses en question

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Est-ce une dynamique de choc et de vitesse que les autorités nationales viennent de lancer contre les dogmes de la gestion du foncier ? Appliqué le texte du communiqué diffusé sur l’ORTM à l’heure du JT se lit comme si ce chapitre complexe de l’histoire de notre gouvernance était facile à comprendre. Des points méritent d’être revus….

Quel est l’état de la scène politique et de la société malienne à la fin de ce mandat présidentiel ? Deux marqueurs que les observateurs relèvent : une crise de la représentation politique et l’inflation du populisme verbal qu’elle semble induire. Le foncier, comme on dit, est « foncièrement » devenu une affaire d’Etat. Face à cette incompétence à traiter nos problèmes de terre, nos dirigeants ont cru bon de prendre sur le tas une série de mesures vite identifiables. Le gouvernement a choisi de mettre en avant, dans ses vœux (ses mesures édictées), l’empathie et la gentillesse des mots. Ce à quoi on répliquera que cela a tout l’air d’une réponse aux allures de mythes qu’il nous offre. Les propositions faites sont-elles incompatibles avec les réalités du terrain ? In fine, peut-on seulement procéder un jour à un « aggiornemento » du foncier ? Tout tourne autour de cet enjeu politique des élections à venir et qui se trouve dans le contenu et le calendrier des réformes qui ont été envisagées. Par ces temps agités, il faut une forte capacité de leadership.

Va-t-on instaurer « la consultation publique » comme procédure de validation des engagements ?

Il faut lire et relire ce communiqué sous toutes les coutures pour plonger ensuite dans cette aventure qui commence, tout en gardant un œil alerte et le neurone en éveil. C’est peut-être le début d’un cauchemar pour certains, les moins vertueux en l’occurrence, car cette affaire peut aboutir à une dissolution des identités. Le Mali pratique, c’est un peu de ça qu’il s’agit. Depuis des années, notre pays s’était lancé dans une politique active de développement. Le tourisme et les infrastructures figurent parmi les chantiers prioritaires. C’est la raréfaction progressive du foncier qui va créer un autre problème. Forte croissance démographique et faiblesse de la production immobilière. Pour construire, ne faut-il pas des terrains urbains aménagés et équipés pour faire ensuite des logements comme le relevait notre collaborateur dans un de ses articles ? Les tarifs prenant une autre amplitude, la terre continuait à faire l’objet d’un réel engouement. Les programmes de maisons se sont multipliés par exemple aux portes du district. Des mesures en faveur de l’investissement, comme par exemple l’exemption de certains impôts, de la TVA, vont favoriser le lancement de grands travaux. La parenthèse que l’on ouvre ici tombe-t-elle comme un cheveu dans la soupe ? Me Mountaga Tall disait qu’il n’y a pas longtemps que les candidats à la présidentielle devaient venir rappeler leurs biens de 1990 à 2012 afin que la probité de chacun et l’usage de biens publics soient connus. Mais encore, se rappellera-t-on qu’il est arrivé que dans la mise en route des chantiers de logements sociaux, ceux qui avaient juste un TF (titre foncier) jouxtant des terrains dédiés à cet effet se sont vus proposer au rachat de leurs propriétés (un TF n’est-il pas inaliénable, sauf sous certaines conditions garanties par la Constitution) au prix modique de 3 000 FCFA par mètre carré ? C’était à prendre, sous peine de se faire exproprier. Les prix des propriétés foncières ont grimpé du triple au quadruple. Les coûts d’aménagement et d’équipement de terrains urbains sont en partie la cause de la flambée des prix. La mesure concernant la suppression des titres fonciers est-elle temporaire ou pas ? Elle ne saurait être définitive car elle serait alors impropre à la consommation de nos textes fondamentaux qui régissent tous nos rapports. Les détenteurs de titres de concessions rurales n’auront plus que leurs yeux pour pleurer. L’affaire est par ailleurs un manque à gagner pour l’Etat : sur chaque opération de vente d’un TF, l’Etat encaisse un dû. Au niveau des banques de la place, un TF a valeur de caution et valeur transactionnelle. En les supprimant, on arrivera à faire gripper la machine économique. Les gens ont  appris à investir leurs économies dans la terre et autres biens. Un Etat thésauriseur est celui qui amasse des sous. Ne perd-t-il pas au change avec de nouvelles mesures ? Sur le départ, le régime ATT voulait vendre certains biens immobiliers de l’Etat sis au centre commercial. Le Président ATT n’était pas chaud au début. Ces bâtiments sont devenus vétustes et si l’opération semble avoir été reportée (on avait tablé sur fin février), la main droite qui ne fait pas quelque chose, le nouveau pouvoir qui arrive, avec sa main gauche, se chargera de vendre aux plus offrants. Il n’existe pas encore suffisamment de produits financiers spécifiques destinés à la production immobilière. Y a-t-il seulement un mécanisme fiable de production de logement social dans le paysage urbain, s’était déjà interrogé notre collaborateur sus cité ? La virtuosité des manœuvres politiciennes ira-t-elle de fait avec un conservatisme viscéral ? Nous sommes en panne, nous avons des problèmes sociaux, institutionnels et culturels et nous ne savons pas encore comment bien traiter les revendications identitaires  « comme celle du nord Mali » ni donner une réponse aux demandes mémorielles par nos syndicats par exemple ou plus récemment les femmes de soldats du camp de Kati. Il y a cécité si on ne voit ni n’entend ce qui se passe dans nos rues. Le texte que nos autorités viennent de prendre fleure bon le républicanisme pur et dur qui a forcement des limites. Quand on est sur ce terrain, dans les discours et les textes règlementaires pris, tout est dans le contraire de tout. Alors les mesures seront prises comme un fétiche, sans plus, le problème étant appréhendé ici, selon nous, de façon exclusive en termes d’organisation et de réseaux ou de connivences. On n’y trouve pas l’ébauche d’un projet, et c’est pourquoi nous nous retrouverons sur un chantier qui sera tiré en arrière avec les pesanteurs obérant tout nouveau départ. Pourquoi ferons-nous un procès au populisme d’ATT pour avoir oublié ce que le régime Konaré a fait en partant ? Nous le répétons, dans toute élection présidentielle, il y a un mandat personnel. Pour transformer une société, il faut une équipe adéquate. Après le 9 mai, on le verra !

  S.Koné

 

 

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1 commentaire

  1. CE MESSAGE S’ADRESSE A LA DIRECTION DE LA SIFMA
    EN ABONDANT DANS LE SENS DE BITTY, EST-CE QUE LES CLIENTS QUI SONT DANS CETTE SITUATION SERONT ENFIN SERVIS APRES 3 ANS D’ATTENTE?
    LA SIFMA VEUT-ELLE BIEN VOULOIR PROPOSER UNE DATE DE REGLEMENT? EN TANT QUE CLIENTS POTENTIELS C’EST UN CAS D’ECOLE POUR NOUS. LE CORE BUSINESS DE LA SIFMA EST DE FACILITER L’ACCES DES MALIENS A L’IMMOBILIER DANS LES DELAIS AVEC RIGUEUR ET PROFESSIONALISME! DE GRACE NE PRENEZ PAS A LA LEGERE VOTRE VOCATION D’AMENAGEUR FONCIER. REGLEZ CETTE HISTOIRE POUR MIEUX SERVIR VOS FUTURS CLIENTS QUI ATTENDENT DE TOQUER A LA PORTE DE LA SIFMA. C’EST HYPER DETERMINANT POUR LA SUITE. MERITEZ ET PRENEZ SOINS DE LA CONFIANCE DE VOS CLIENTS.

    EST-CE QUE VOS CLIENTS OU LEUR REPRESENTANT PEUVENT PASSER DES DEMAIN OU DANS LES SEMAINES POUR OBTENIR LEUR TITRE FONCIER TOUT EN LEUR LEUR FACILITANT L’OBTENTION LEUR PERMIS DE CONSTRUIRE ?
    SOYEZ DES JOHNSON & JOHNSON DE L’IMMOBILIER AU MALI ! C’EST L’OCCASION POUR VOUS DE FAIRE LA DIFFERENCE AVEC VOS CONCURRENTS ET DE DONNER UN VISAGE PROFESSIONNEL ET RIGOUREUX A L’IMMOBILIER MALIEN.

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