Pèlerinage 2014 : « Le délégué général adjoint du hadj, Thierno Hadi Thiam, nous a qualifiés de soûlards et de délinquants sexuels », s’indigne El hadj Moussa Ben Deka Diabaté, porte-parole de la coordination des pèlerins maliens de la filière gouvernementale.

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La Mecque
La Mecque

Le pèlerinage 2014 continue de susciter des débats à cause de son organisation jugée catastrophique par les pèlerins de la filière gouvernementale. En toile de fond, les conditions d’hébergement, de restauration et de déplacement, à la limite inhumaine. Comme si cela ne suffisait pas, les fidèles pèlerins ont été qualifiés de soûlards et de délinquants sexuels par l’un des représentants du gouvernement aux lieux saints de l’Islam. Ce sont les points saillants de la conférence de presse animée, le jeudi 30 octobre 2014, par la coordination des pèlerins maliens de la filière gouvernementale. 

 

La coordination représentée par Moussa Ben Deka Diabaté, porte-parole, assisté par Modibo Camara, Mme Dabo Maïmouna Dembélé et Madou Chérif Haïdara, a décidé de crever l’abcès pour dénoncer l’attitude des membres de l’encadrement à leur égard. Et d’inviter le gouvernement à une meilleure organisation des futurs pèlerinages. Elle a mis à nu tous les problèmes rencontrés par les pèlerins inhérents à la mauvaise organisation.

La filière gouvernementale est composée de 1000 pèlerins repartis entre deux convois de 500 chacun. Selon Moussa Ben Deka Diabaté, porte parole de la coordination, le premier convoi a quitté Bamako le 11 septembre pour Médine. Sur ce lieu saint, les pèlerins doivent faire 8 jours pour pouvoir accomplir les 40 prières, soit 5 par jour. Une fois à Médine, les 500 pèlerins ont été surpris de voir une seule personne à la réception de l’hôtel pour les loger. Certains sont partis voir le chef de la délégation, Moussa Keïta, s’il est possible d’augmenter le nombre de réceptionnistes, car 500 autres devaient arriver le lendemain. Selon Moussa Ben Deka Diabaté, le chef de la délégation a répondu ainsi « Écoutez, ça va passer.

C’est dans ces conditions de désordre que les fidèles ont occupé les chambres comme ils peuvent. Ils se sont retrouvés à 6 dans la chambre, a indiqué le porte-parole de la coordination. Ensuite, les pèlerins se sont organisés pour mettre en place une commission, composée du représentant de chaque chambre. La commission est partie voir le délégué général adjoint, Thierno Hadi Thiam, pour lui faire part de son problème. En réponse, « Thiam a fait savoir qu’il n’est rien dans cette histoire, oubliant qu’il avait dit dans l’avion qu’il est le délégué général adjoint. Il a dit qu’on est allé le chercher pour accompagner les pèlerins et leur apprendre les rites du pèlerinage. Il nous a dit d’aller voir le chef de la délégation», a rapporté le porte-parole de la coordination.

D’après la coordination, Moussa Keïta, le chef de la délégation gouvernementale a avoué qu’ils ne sont au courant de rien, qu’ils représentent le ministère des affaires religieuses et du culte qui a été créé récemment. Normalement, dans les textes, toutes les missions du pèlerinage revenaient de facto au ministère du culte. Mais, ils sont venus trouver que tous les contrats ont été signés par le ministère de l’administration territoriale et la Maison du hadj. Il s’agit des contrats de transport, d’hébergement, de nourriture, de déplacement interne.

Selon le délégué général, rapporté par Moussa Ben Deka Diabaté, c’est ici qu’ils viennent prendre les choses en main.

A en croire au porte-parole, la coordination s’est dit disponible à aider les délégués pour solutionner ensemble les problèmes. Il a précisé que la délégation gouvernementale était composée d’environ 70 personnes.

Moussa Ben Deka Diabaté a indiqué qu’au 7ème jour de leur séjour à Médine, le propriétaire de l’hôtel leur a demandé de quitter les lieux, car le contrat de 8 jours contracté était expiré, les pèlerins maliens étant venus en retard. Ils ont perdu un jour qui a été décompté par le propriétaire de l’hôtel. Les délégués du gouvernement n’ont pas pu trouver de solution. Les 1000 pèlerins de la filière gouvernementale ont ainsi raté les 40 prières à Médine.

Ils ont quitté Médine pour rallier la Mecque le même jour, car les autorités saoudiennes interdisent de rouler la nuit, a expliqué Moussa B. D. Diabaté.

 

La Mecque

Pour aller à la Mecque aussi, les chauffeurs recrutés ne maitrisaient pas la route. Ils ont perdu énormément de temps sur la route. Une fois à la Mecque, les pèlerins ont été logés dans un hôtel de 15 étages. Les 5 premiers étages sont des bureaux, les chambres commencent à partir du 6èmeétage. Sur les trois ascenseurs de l’hôtel, seuls deux marchaient pour 1000 pèlerins. Chacun d’eux ne pouvait prendre que de 4 à 5 personnes. D’après Moussa Ben Deka Diabaté, il fallait au moins 30 minutes pour prendre un ascenseur. Là-bas aussi, ils étaient à 7 voire 8 dans les chambres. Après les protestations, le 3ème ascenseur a été mis en marche.

Pendant tous leur séjour, les chambres et les toilettes n’ont jamais été nettoyées, ni  les draps des lits changés.

 

A Mina

Selon le conférencier, pour aller à Mina, le rendez-vous était fixé à 10 heures devant l’hôtel. Les pèlerins sont restés jusqu’à 23 heures à attendre. Les 1000 pèlerins étaient repartis entre deux cars pour se rendre à Mina. Il a fallu encore des protestations pour augmenter le nombre de cars.

 

Le comble de Thiam

Le jour de Arafat, il y avait deux ministres à côté des pèlerins. Le ministre de la réconciliation et celui de la solidarité, des actions humanitaires et du développement du nord. « Le président de la délégation, Moussa Kéita a demandé à Thiam de présenter les excuses du gouvernement aux pèlerins. Thiam  a pris le micro pour répéter les mots d’excuses du gouvernement. Pour finalement enchainer en disant : « nous maliens on est toujours là à se plaindre alors que l’argent qu’on met dans l’alcool, l’argent qu’on dans les femmes sont supérieurs à ce qu’on est entrain de mettre ici»,  a expliqué le porte-parole de la coordination.

 

Il a tenu à rappeler que Thiam n’a pas payé un franc pour venir à la Mecque. « Nous, nous avons payé notre transport. Nous ne demandons pas le luxe, nous demandons simplement que la situation soit gérée. Voilà comment Thiam nous traite. Le jour de Arafat, tous les pèlerins du monde vont s’adresser à Dieu directement. On a dit, compte tenu du fait que le Mali traverse une situation, faisons une lecture de Coran pour prier Dieu afin que la paix règne au Mali. On a été orienté dans cette dynamique, chose qui a été acceptée par tout le monde. C’est Thiam qui vient maintenant déranger des gens. Et on était très mal aise, en nous voyant traités de soulards, de délinquants sexuels. Les gens ont voulu réagir mais la sagesse a prévalu», a précisé le porte-parole de la coordination des pèlerins maliens de la filière gouvernementale.

 

L’affaire des moutons   

Les pèlerins doutent fort si réellement l’argent prélevé dans leurs frais de pèlerinage  servirait à payer les moutons. Ils étaient étonnés de voir le jour de la fête, les seuls membres de la délégation se régaler autour de 4 moutons, alors que les pèlerins n’avaient pas de viande.

Les pèlerins de la filière gouvernementale ont dénoncé aussi la qualité de la nourriture qu’on leur servait.

 

Le retour au Mali

Les pèlerins devaient quitter Djeddah à 10 heures. « L’appareil qui devait nous amener était programmé pour 10 heures. Depuis 7 heures du matin, les autorités aéroportuaires étaient entrain de chercher en vain la délégation malienne pour qu’elle commence les procédures d’embarquement. Ils n’ont vu personne, elles ont déplacé l’avion. Les pèlerins des pays voisins, qui sont venus nous trouver à l’aéroport, ont été embarqués. Il a fallu qu’on aille chercher le consul du Mali pour qu’il vienne plaider afin qu’on puisse être programmé pour 19 heures», a témoigné Moussa Ben Deka Diabaté.

 

Le coût du pèlerinage

Après les investigations, la coordination des pèlerins maliens de la filière gouvernementale a révélé que le coût du pèlerinage au Mali est le plus cher de la sous-région avec 2.740.000 FCfA. Curieusement, ses pèlerins sont les plus mal traités. Au Sénégal le coût du pèlerinage s’élève à 2.400.000 FCFA, la Côte d’Ivoire est à 1.900.000 FCFA, le Burkina Faso à 2.000.000 FCFA et le Niger à 1.800.000 FCFA. La coordination a dénoncé également le coût élevé du trajet Maison du Hadj – aéroport Bamako-Sénou. Il revient à 25.000 FCFA pour chaque pèlerin.

 

Un autre fait déploré, c’est que les guides une fois sur place s’occupent des pèlerins des autres agences de voyage, alors qu’ils ne sont pas venus pour eux. La coordination dénonce également le fait que les pèlerins soient entassés dans les chambres afin de garder des chambres vides pour les négocier aux agences de voyages qui n’ont pas d’hôtel pour loger leurs pèlerins. Elle estime que 80% des agences de voyage n’ont pas d’hôtel pour loger leurs pèlerins.

 

Le porte-parole de la coordination des pèlerins maliens de la filière gouvernementale interpelle l’État afin d’arrêter la mainmise d’une minorité d’individus sur l’appareil gouvernemental, qui s’enrichit au détriment des pèlerins.

 

Quant à Modibo Camara, un pèlerin de la filière gouvernementale, il souhaite que la question du pèlerinage 2014 soit débattue entre les ministres de l’administration et celui des affaires religieuses. A leur entendement, les délégués du ministère des affaires religieuses pensent que le ministère de l’administration a saboté le pèlerinage. « Tant que la situation est ainsi, il n’encourage aucun fidèle musulman   à aller à la Mecque par la filière gouvernementale », a-t-il averti.

A noter que les conférenciers du jour ont étayé leurs propos avec des images rapportées des Lieux Saints de l’islam.

 

Avec tous ces bruits autour du pèlerinage 2014, l’assemblée nationale doit se saisir du dossier pour mettre en place une commission d’enquête parlementaire ou adresser des questions orales aux ministres de l’administration territoriale et des affaires religieuses quant à l’organisation du hadj et les passations des marchés de transport, d’hébergement et de restauration des pèlerins.

 

Ahmadou Maïga 

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7 COMMENTAIRES

  1. MAIS J’ESPERE QUE TU Y A GOUTE BLANCHE CRETINS OH NEIGE!
    TES ANCETRES CA DOIT ETRE LES NUAGES.VA AU SOLEIL POUR ETRE VAPORISER

  2. En tout cas les propos que Mr. Thiam a tenu sont tres deplorables, irrespectueux et irresponsables de la part de quelqu’un qui est suppose faire en sorte que le sejour des pelerins soit aggreable. Si ces propos sont verifies et fondes. Il doit des excuses publiques a toute la delagation et aux pelerins. Souvent un petit poste d’autorite fait gonfler certaine personne comme Thiam et il se prend pour autre. Ces leaders religieux sont de-goutant et non sociables, surtout face a l’argent. Et si tous ceux sont verifies, le ministre du culte doit sevir contre lui, sans complaisance. Mais comme c’est le Mali c’est Dommage.

  3. Frais de transport Maison du Hadj – Aéroport Bamako Sénou: 25000 FCFA, y a t-il vraiment des musulmans parmi ces organisateurs????

  4. Le problème est que, qui doit faire quoi? Deux ministères pour un travail qui doit gérer?
    Ceux qui accompagnent les pèlerins n'ont pas droit au pèlerinage pour une meilleure gestion, s'il s'agit de dire la vérité.
    Comme aussi, un pèlerin ne doit pas être dans la délégation. C'est ça la vérité.
    Mon numéro est 66 81 17 71.

  5. Merci aux conférenciers, pour une fois, les pèlerins acceptent de parler. Il faut cela pour que les conditions pénibles de nos pèlerins changent. Tous ces gens sans moralités aucunes doivent être écartés de l’organisation du Hadj. Comme vous l’avez dit, L’AN doit prendre le dossier et faire une enquête. Que Dieu vous entendent. 😈

  6. il n’y a que la vérité qui blesse :mrgreen: :mrgreen: :mrgreen: :mrgreen: de toute façon meme pendant le ramadan les maliens vident des caisses de bière et forniquent comme des béliers , alors revenez à la religion de vos ancêtres et vous serez plus crédibles

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