Le décret de Choguel

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Après un rĂ©pit assimilable Ă  l’effacement tactique, le Premier ministre donne de la voix Ă  nouveau ou du moins se montre plus bruyant que depuis la fin de son long alitement. Choguel MaĂŻga n’est certes pas aussi taquin que du temps oĂą il s’amusait Ă  jeter la pierre dans la mare du Mouvement DĂ©mocratique, mais quelque chose cloche manifestement de son cĂ´tĂ©. Et, le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il n’a pas l’air de s’en laisser conter dans la rude bataille pour conquĂ©rir la bonne grâce des colonels. Quoique le processus rĂ©fĂ©rendaire lui soit passĂ© par-dessus la tĂŞte – du vote de la nouvelle loi Ă©lectorale jusqu’à l’élaboration du projet de nouvelle constitution, le chef du gouvernement est quand mĂŞme bien prĂ©sent Ă  la tâche avec la dĂ©termination Ă  y jouer un premier rĂ´le au risque de ravir la vedette Ă  son initiateur. Son ardeur Ă  la tâche l’a mĂŞme poussĂ© Ă  la maladresse de sortir de son bonnet une tour de magie inĂ©dite dans le fonctionnement de l’administration malienne : un dĂ©cret de la Primature portant vulgarisation du nouveau projet de constitution. SignĂ© comme son nom l’indique des mains du chef du gouvernement, ledit dĂ©cret est maladroitement contresignĂ© par l’ensemble des chefs des diffĂ©rents dĂ©partements dont les compĂ©tences cadrent avec l’initiative du Premier ministre. Dans le cadre des objectifs dudit dĂ©cret, il est procĂ©dĂ© Ă  une distribution des tâches entre des membres du gouvernement qui rivalisent plus dans la cueillette de suffrages que dans l’explication du contenu du texte en question. Seulement voilĂ  : les observateurs les plus avertis sont formels sur le fait que le Premier ministre outrepasse ses pouvoirs en encadrant la dĂ©marche par un dĂ©cret contresignĂ© par d’autres ministres. Et pour cause, les dĂ©crets du chef de gouvernement ne concernent que le seul fonctionnement des services de la Primature et un arrĂŞtĂ© interministĂ©riel aurait suffi pour la vulgarisation d’un projet dont le prĂ©sident de la Transition, explique-t-on, demeure l’unique porteur.

La RĂ©daction

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2 COMMENTAIRES

    • C’est plutĂ´t un menteur doublĂ© d’un opportuniste.
      Ce qui lui importe est le pouvoir. Il a été ministre de tous les gouvernements.
      Maintenant, il s’associe aux putschistes et fait de la politique populiste.
      Notre pays est aujourd’hui isolĂ© par sa faute. Il a induit et les Maliens et les Colonels en Erreur. Une erreur qui va nous coĂ»ter cher, très cher. Nous aurons les militaires au pouvoir pendant des annĂ©es. Les mercenaires seront prĂ©sents sur notre territoire pendant des annĂ©es. L’ Ă©conomie va dĂ©gringoler et les Maliens vont souffrir de la pauvretĂ© et j’espère de tout mon coeur que nous soyons Ă  l’abri des problèmes d’insuffisance alimentaires pour ne pas dire la famine.

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