Communément appelé le « SINAGUYA » au Mali, le cousinage à plaisanterie est une pratique ancestrale dont l’origine remonte à plusieurs décennies.
C’est une pratique culturelle qui vise à maintenir la paix et la cohésion sociales entre les différentes ethnies en particulier mais entre l’ensemble de la population malienne de façon générale.
Il occupe une place importante dans la culture malienne car il permet de bâtir une seule identité culturelle mais surtout durable.
Le sinanguya est sacré car c’est une question de sang dont l’interdiction du lien de mariage entre certaines ethnies comme le cas des Bozos et des Dogons.
C’est une pratique qui se manifeste entre les différentes ethnies du Mali : Bambara, Minianka, Malinké, Bozo, Peul, Dogon…
Mais les Coulibaly seraient les cousins généraux de toutes les ethnies.
Le cousinage à plaisanterie est le moyen propice qui nous permet de régler nos différends et de cultiver une certaine solidarité et de confiance entre nous : peu importe l’ampleur de ta colère, ton cousin est le seul qui a le pouvoir de te faire revenir sur une décision importante à travers le dialogue d’où son importance dans un pays comme le nôtre.
Comme on le dit en Bambara « KOTO NIOGON TALA O BE KARATA BUGU MEN CHI LA ».
On peut aussi dire qu’il sert à cultiver le lien social et la fraternité entre les fils d’un même pays.
C’est ainsi que le célèbre écrivain Amadou Hampâté Ba affirme dans sa lettre à la jeunesse : « Demême que la beauté d’un tapis tient à la variété de ses couleurs, la diversité des hommes, des cultures et des civilisations fait la beauté et la richesse du monde ».
Le Sinanguya et le Diatiguiya sont ceux qui nous permettent de maintenir une certaine harmonie et c’est ce qui fait la beauté de notre pays.
Nassira KEITA, stagiaire