La salle de conférence du Palais de la Culture Amadou Hampâté Bah a abrité le samedi 24 octobre une conférence de presse organisée par le collectif art et culture. Objectif : soutenir l’artiste international malien Sidiki Diabaté écroué depuis le 21 septembre dernier.
Le porte-parole du collectif, Souleymane Kouma, affirme avoir mobilisé tout le collectif en vue de faire une grande rencontre pour soutenir Sidiki Diabaté. «C’est un artiste qui a défendu, fait rayonner le nom du Mali partout dans le monde à travers ses chansons. Sidiki est un griot, alors nous pensons que c’est notre rôle et notre devoir de le soutenir, car nos valeurs coutumières et culturelles nous le permettent», a-t-il précisé. Il a indiqué que le collectif souhaite la libération de Sidiki Diabaté, mais reste toutefois derrière la justice malienne.
Bourama Soumano, griot, a indiqué qu’ils ont une fonction sociale et traditionnelle. De ce fait, ils n’agissent pas comme ceux qui prétendent être modernes, mais en conformité avec les règles du temps et de la réalité.
«Nous restons toujours dans nos costumes d’hommes de caste. Nos procédures nous obligent et nous demandent d’être méthodiques et voilà l’une des méthodes aujourd’hui. Je suis découragé en tant que baromètre de la société et connaisseur de ce beau pays. Ce pays qui prétend vouloir être en harmonie avec ses valeurs sociétales, c’est ce pays-là qui enferme ses griots», a-t-il déploré.
Pour conclure, il a ajouté qu’il attend de l’Etat de la bonne compréhension, le bon traitement et ce qu’on nous doit comme l’a promis Soundjata Keïta dans la charte de «kourukanfukan», que les griots ne pleureront jamais. «Nous demandons encore pardon», a-t-il dit.
Pour sa part, Souadou Diabaté de la famille de Sidiki Diabaté, a affirmé que tous les artistes chanteurs et griots sont les mêmes. «J’ai confiance en la justice et je souhaite que la justice soit dite pour Sidiki et Mamasitan», a-t-elle conclu.
Fatim B. Tounkara