Le Chef des jeliw de Bamako, Mamadou Diabaté dit Kaladjoula : “Un bon jeli est un véritable communicateur au service de sa communauté”

1
Le Chef des jeliw de Bamako, Mamadou Diabaté dit Kaladjoula
Mamadou- Diabaté

Le djelitonba est une association regroupant l’ensemble des jeliw de Bamako qui a pour but de redorer l’image du jeliya dans son vrai contexte.  Le rôle du jeli était très important, d’autant plus qu’il était une source d’équilibre dans la société dans laquelle il évolue. Il atténuait les conflits, régulait la société et était le seul habilité à cracher la vérité au roi, quelle que soit sa puissance.

Pour le premier responsable du Djelitonba, aujourd’hui, cette fonction est travestie, parce qu’avec le règne de l’argent, la fonction du jeli s’est dégradée, le jeli est même devenu un bouffon. Il est dommage qu’aujourd’hui le jeli soit basé uniquement sur la recherche effrénée de l’argent. Ce n’est pas ça le jeli. “Mais c’est en grande partie dû au comportement de nos jatigiw dits noble qui est lié à l’évolution du monde. Dans le temps, un jatigi n’attendait pas que son jeli vienne le voir pour lui donner soit des céréales, soit des habits, soit de l’argent ou autre chose. A l’époque, ils savaient qu’ils avaient à leur charge un jeli digne d’eux. Le jeliya a subi cet effet de transformation qui ne fait pas honneur à notre société” a déclaré Mamadou Diabaté. 

Selon lui, les jeliw étaient ceux-là mêmes qui portaient la bonne parole, celle qui consistait à rappeler à un individu la mission pour laquelle il est sur terre. Ils ne faisaient pas de distinction entre le riche et le pauvre. Ils étaient, d’ailleurs, beaucoup plus habiles à fréquenter les moins nantis que les riches. Mais aujourd’hui, avec la conjoncture qui frappe de plein fouet la société, certains jeliw sont devenus les accompagnateurs des riches, au détriment de ce qu’on pourrait appeler des pauvres. “Nous Djelitonba, nous disons non à cela. Le jeli est un historien du passé et du présent qui, de par sa voix et ses connaissances, participe à l’éveil des consciences citoyennes, en rappelant aux uns et aux autres leurs origines ancestrales”.

Poursuivant son intervention, il a affirmé qu’un bon jeli est un véritable communicateur au service de sa communauté et il participait même à tous les processus de développement de celle-ci, oubliant même, parfois, de s’occuper convenablement de ses progénitures qui, pourtant, ne perdaient rien en matière d’éducation et de prise en charge de leurs besoins, fûssent-ils les plus élémentaires. Dommage, car aujourd’hui, il y a deux types de communicateurs traditionnels, si on fait allusion aux jeli, en tant que tels. Il y a, certes, de vrais communicateurs traditionnels, mais aussi des communicateurs traditionnels pécuniaires. Avant d’ajouter que seulement, force est de constater pour la déplorer, la perte des valeurs de dignité, d’honorabilité, de respect mutuel, de fraternité, etc. Depuis que les chants laudatifs ont cédé la place aux sonorités musicales, la nouvelle génération a commencé à perdre les valeurs qui faisaient la fierté des Maliens. Aujourd’hui, toutes ces vertus ont cédé la place à des tares qui n’honorent aucun individu.

“Si nous ne faisons rien, le jeliya risque de se perdre, parce qu’il n’aura plus de repères. Si nous voulons avoir, demain, le Mali dont nous rêvons, il nous faut investir dans la jeunesse, en lui enseignant le passé de notre pays qui avait des hommes et des femmes vertueux. Pour cela, il nous faut les enseigner leur propre histoire et cela le jeli est le mieux placé de le faire. Et pour cela il faut que nous soyons tous unis “ a conclu le chef des jeliw de Bamako.

                            B D

Rencontre Djelitonba et ministre des Maliens de l’Extérieur

Vers un partenariat pour la sensibilisation des Maliens de l’étranger

Le mardi 6 janvier 2015, Mamadou Diabaté dit Kaladjoula, le Chef de griots de Bamako et sa délégation ont été reçus en audience par le ministre des Maliens de l’Extérieur, Abdrahamane Sylla. Après de brèves présentations, le chef des griots de Bamako, sa délégation et le ministre ont échangé sur les questions d’actualité et surtout sur la situation des Maliens de l’extérieur. Le ministre a, cependant, sollicité l’appui et l’accompagnement du Djelitonba pour sensibiliser les populations sur les dangers liés à l’immigration clandestine.

 

Selon le ministre des Maliens de l’Extérieur, lors des immigrations clandestines, on décompte des milliers de morts.  Depuis ces dernières années, les chiffres sont à nouveau à la hausse. Chaque année, ils sont des centaines à mourir noyés au large des côtes africaines (Atlantique et Méditerranée) et turques, sans compter ceux qui sont asphyxiés dans les camions des passeurs.

Sans oublier également ceux qui meurent de faim et de froid, qui sautent sur des mines, qui se suicident dans les centres de rétention à la veille de leurs renvois, et les manques de soins, les homicides entre différents groupes ethniques… En vue de sensibiliser les populations face à ces dangers, le ministre Abdrahamane Sylla a sollicité l’aide des jéliw pour aider le gouvernement à sensibiliser les populations.

Pour lui, les jeliw peuvent jouer un rôle très déterminant pour la sensibilisation des populations. Autre mission confiée à Djélitonba, la sensibilisation des migrants Maliens pour un retour à la source. Car, selon lui, de nombreux enfants Maliens naissent à l’étranger et n’ont aucune idée sur leurs cultures et traditions.

Pour sa part, le chef de jéliw de Bamako a donné l’assurance au ministre d’accomplir la mission confiée à lui et à Djélitonba.

Par ailleurs, Mamadou Diabaté dit Kaladjoula a insisté sur la restauration du rôle  des jéliw qui, selon lui, sont de plus en plus délaissés et ne sont plus sollicités dans la prise de certaines de décisions  comme cela se faisait auparavant.

 

                            D B

Commentaires via Facebook :

1 commentaire

  1. il sera bien utile s’il dit haut et fort q’un europeen = un africain . donc un euro = un afro si khadafi n’etait pas mort pour cela . l’afrique etant riche et pauvre , alors faisons le contraire : que le franc cfa devient afro , et qu’un afro soit egale a un euro , et pour bien faire un afro = 650 euro . walaye dans un an les europeens allaient raser nos murs pour partager l’eldorado avec nous .I Diabagate , a bê fô . comment peut_on accepter que quand 1 français brille ,il faut 130 farafings pour q’on soit egaux en terme d’unité . combien de kg d’or faut-il deposer au fond monetaire ou à la banque mondiale pour obtenir q’1 euro soit 1 afro qui doit voir le jour .et dire que les jeunes n’ont pas le droit d’allez visiter les tombes de soldats inconnus mort pour la liberté de ce continent qui refuse de voir les fils et petits fils de nos valereux tiralleurs senegalais. Diabatè , a bê fô .

Comments are closed.