Le thème ‘’changement de constitution, la quatrième tentative sera-t-elle la bonne ? Contributions pour mieux comprendre le contenu, les enjeux et les défis du projet de constitution’’ était au cœur du débat du Centre d’études et de réflexion au Mali le 1er juin 2023 à l’hôtel Millenium à Hamdallaye ACI.
Cette conférence-débat a réuni environ 80 participants issus des partis politiques, des organisations de la société civile et de l’administration autour du thème «changement de constitution, la quatrième tentative sera-t-elle la bonne ? Contributions pour mieux comprendre le contenu, les enjeux et les défis du projet de constitution».
Selon Sékou Diarra, président du C.e.r.m, l’objectif de cette journée d’échanges est de fournir aux citoyens maliens une grille de lecture riche du contenu, des enjeux, des défis du projet de constitution avant le référendum prévu pour le 18 prochain. «Notre organisation est apolitique et ne se prononcera donc pas ni en faveur du non, ni en faveur du oui à la loi fondamentale. Notre conviction demeure que du débat jaillit toujours la lumière surtout entre enfants qui, au final, sont tous des filles et des fils du Mali» a-t-il précisé.
Au cours de la rencontre, cinq communications traitant le thème du jour sous divers angles ont fait l’objet de débats. Elles ont été présentées par Pr Mohamed Traoré, Pr Fousseyni Doumbia, Saran Kéita, Amadou Aya et Mamadou Gaoussou Diarra. Dans sa communication, Pr Mohamed Traoré a retracé l’historique des différentes constitutions du Mali depuis l’indépendance et les évolutions majeures apportées par celle de 1992. «Le Mali a connu trois changements constitutionnels. La première est celle de 1960 la seconde est survenue en 1974 et la troisième en 1992. Cette constitution de 1992 a apporté un changement total dans la gestion de la gouvernance en instaurant un régime démocratique avec le multipartisme, la liberté d’expression, la séparation des pouvoirs (…) », a-t-il rappelé.
Pr Fousseyni Doumbia a rappelé les différents projets de révision de la constitution de 1992 et exposé selon les textes actuellement en vigueur en République du Mali les conditions de la révision ou d’élaboration d’une nouvelle constitution. Me Saran Kéita et Amadou Aya, membres de la Commission de finalisation, ont fait plutôt le point des nouvelles dispositions du projet de constitution, c’est-à-dire ce qu’elles impliquent et les changements qu’elles apportent.
Contrairement à ses prédécesseurs, Mamadou Gaoussou Diarra, avocat de son état, a jeté un regard critique sur les nouvelles dispositions du projet de constitution dans son exposé. Selon lui, certaines de ses parties, notamment le pouvoir du président, les conditions de participation au scrutin présidentiel doivent être revues.
Au terme des débats, plusieurs recommandations ont été formulées pour une appropriation du projet par les citoyens et pour un débat constructif et serein avant que le projet ne soit soumis à l’avis du peuple.
Boubacar Idriss Diarra