Après avoir marché vendredi dernier et camper devant la mairie du District de Bamako, le président de l’APMA, M. Adama Coulibaly donne les raisons de la levée du blocus en présence des forces de sécurité dépassés par la politique de deux poids, deux mesures de nos pouvoirs publics qui restent de marbre aux revendications de ce mouvement grandissant de jour en jour.
« Reculons pour mieux sauter » a martelé son président
Pour Adama Coulibaly qui donne les raisons de la timidité de la marche de vendredi dernier est qu’: « Après trois réunions avec les Commerçants et les transporteurs pour peaufiner les stratégies de la marche, il y a eu un déficit de communication par ce que nous confions une tâche à un individu sans compter qu’il y a des Comités qui ne fonctionnent pas. Cela n’est pas facile. Dorénavant, nous revoyons notre stratégie avec des contacts permanents avec la base appuyés par des réunions au cours desquelles, nos militants et sympathisants seront amplement informés de la situation et des mesures énergiques que nous allons prendre qui seront exécutées comme cela se doit ».
« Adama Sangaré ne nous échappera pas, n’échappera pas à la non plus à la justice »
Je crois à notre conviction qu’Adama Sangaré ne nous échappera et n’échappera pas non plus à la justice parce qu’un dossier est en cours au niveau d’un cabinet d’Huissiers où toutes les victimes sont recensées avec des preuves à l’appui. Le combat rentre dans sa phase opérationnelle.
Les raisons de la timidité de la marche du vendredi
Selon le président Adama Coulibaly de l’APMA a fait savoir que: « Primo la mairie de la commune III comme d’habitude tente de saboter notre action en envoyant une correspondance aux forces de sécurité afin d’empêcher notre manifestation. Ce jeu de ping-pong de Kader Sidibé et ses acolytes a été bien saisi par notre équipe. Et désormais, ils sont dans notre ligne de mire et pour cause nous ne comprenons pas que: – le 30 décembre, il y avait deux manifestations de protestation (Collectif touche pas à ma Constitution et la CSTM qui protestait contre l’AMO) et que la nôtre soit interdite ! Ce qui est provocateur car l’une des manifestations avait pris son départ devant la mairie du District de Bamako sans que les forces de l’ordre ne les disperse ». Et Adama Coulibaly de marteler que : « Tout cela n’enlève en rien à notre détermination de mener à terme ce combat. Ce qui est curieux, c’est que nos sources indiquent que ordre avait été donné aux Commissaires de Police de disperser toute manifestation. En clair, tout attroupement. Nous sommes heureux de constater que ceux-ci étant touché et choqué par les frustrations occasionnées, ne se sont pas exécutés. Pour preuve, notre manifestation n’a pas été touchée. Seulement, après échanges avec le Commissaire du Premier Arrondissement, nous avons jugé nécessaire de lever l’ancre après avoir fait passer le message à nos militants: Le départ d’Adama Sangaré. Ce qui nous beaucoup touché, c’est le comportement de nos forces de sécurité à qui la hiérarchie avait demandée de nous matraquer, a préféré garder profil bas. Ils se sont abstenus car ils ne comprenaient pas l’autorisation de marcher de « Touche pas à ma Constitution et la CSTM et pas APMA? », a laissé entendre Adama Coulibaly.
Le mépris de la mairie de la commune III
«Une situation jugée injuste quand on sait que la Constitution ordonne le droit de manifester dans notre pays. Donc l’action des pouvoirs publics interdisant l’APMA de marcher gênait les forces de l’ordre selon nos sources, eux qui n’arrivent pas à comprendre cette injustice criarde », nous confie un observateur très proche du milieu.
« Reculons pour mieux sauter »
« Désormais, nous allons réorganiser nos troupes. Et dans deux semaines, nous serons devant la mairie du District. Mais les affichages et distribution de tracts vont continuer. Des réunions permanentes seront organisées avec les victimes du maire du District de Bamako (marché de Médine, Dibidani, marché des légumes, les Halles de Bamako
Il s’agit pour nous de reculer pour mieux sauter. Cela ne veut pas dire que nous sommes affaiblis ou avions eu peur. Loin s’en faut. C’est un repli stratégique car c’est un combat que nous comptons gagner », nous confie le président l’APMA.
Aussi, le président de l’APMA compare son mouvement à celui qui a balayé le guide Libyen du pouvoir en ces termes : «On doit nous prendre au sérieux car, nous ne sommes pas des plaisantins encore moins des manipulés par AQMI ou bien des drogués comme Kadhafi qualifiait ses bourreaux récemment».
En tout cas, le mouvement APMA est plus que déterminé à apporter les preuves contre Adama Sangaré et son équipe dans leur gestion jugée « calamiteuse » du foncier dans le District de Bamako (marchés de Dossolo Traoré, Médine, Halles, N’Golonina et autres Sanankoroba, Kati).
Bokari Dicko