L’ancien ministre Harouna Niang à propos de la police territoriale : “Nous devons éviter d’instaurer l’apartheid au Mali”

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La crise multidimensionnelle qui secoue notre pays depuis près d’une décennie oblige très souvent nos élites à pousser les limites de la réflexion. En effet, dans une de ses réflexions, l’ancien ministre Harouna Niang s’est prononcé sur la question lancinante de la police territoriale et sur d’autres questions d’ordre national.

A l’entame, il dira sans ambages que la police territoriale ou quelle que soit l’appellation peut devenir une menace pour la sécurité nationale et la stabilité du Mali parce que mal définir ses missions et ses relations avec la police nationale peut contribuer à légaliser et légitimer la détention d’armes par des ex-séparatistes dont les motivations racistes sont bien connues. “Il faut donc s’assurer qu’en mettant en place la police territoriale qu’elle ne devienne pas un outil de lutte identitaire qui va sanctuariser le Nord du Mali au profit de quelques ethnies et au détriment des autres communautés qui ont les mêmes droits sur les terres de nos ancêtres à tous. Nous devons éviter d’instaurer l’apartheid au Mali”, a-t-il conseillé.

Et de poursuivre qu’il est évident que l’accord d’Alger dans sa forme actuelle n’a jamais remis en cause la souveraineté nationale du Mali sur toute l’étendue de son territoire internationalement reconnu ainsi que l’unité de l’Etat du Mali. C’est pourquoi, dit-il, la police territoriale ne doit jamais être conçue pour être une menace pour ces équilibres fondamentaux de la République du Mali.

A ses dires, pour garantir la souveraineté du Mali sur l’ensemble de son territoire, il ne devra exister aucune force armée dans ses frontières dont le contrôle échappe à l’Etat. “Aucune force armée ne devra être constituée sur une base ethnique, religieuse et dans un esprit régionaliste. L’état devra à tout moment, en tout lieu, garder le contrôle et la suprématie sur toute force armée qui opère sur notre territoire”, a martelé M. Niang.

A le croire, cette condition ne doit pas être négociable et doit être érigée en ligne rouge car c’est la seule garantie de survie de l’état du Mali. “Tous les gouvernements du pays et tous les Maliens ont l’obligation de défendre et de faire respecter cette ligne rouge y compris au prix de notre vie à tous”, déclare-t-il.

Pour lui, aucun pays ne doit jouer avec sa sécurité nationale et sa stabilité. Et le Mali ne doit pas être une exception à cette règle car la France et les pays européens qui interviennent au Sahel n’ont-ils pas dit que la raison majeure de leur présence au Sahel c’est d’enrayer la menace terroriste sur leurs pays ?

A l’entendre, le Mali doit à son tour anticiper pour supprimer tout ce qui peut être une menace sur sa sécurité nationale, son intégrité territoriale et sa stabilité à long terme.

Dans son réquisitoire, il s’est dit convaincu que toute politique publique qui ne défend pas l’égalité de tous les Maliens en termes de droits et d’opportunités ne sera pas viable car les déséquilibres de développement entre des régions et /ou entre des communautés, s’ils sont avérés, peuvent être réglés à travers des programmes ciblés sur la durée nécessaire. Ainsi, dit-il, les revendications identitaires sont plus difficiles à gérer car elles obéissent plus à la passion qu’à la raison.

Pour faire le bonheur de nos communautés, il dira que le commerce et le développement sont les seules recettes qui ont fait leurs preuves partout ailleurs dans le monde. Toutefois, ceux-ci ont besoin de plus d’ouverture d’esprit et d’acceptation de l’autre pour s’épanouir. Aussi, ils ont besoin d’une base de culture universelle pour attirer des investissements, partager des technologies, mutualiser des connaissances, créer des marchés plus vastes, en un mot tout ce qui peut contribuer à accélérer le développement, c’est à dire la création de richesse, de bonheur et de prospérité pour tous. “Comme on le dit souvent, votre liberté s’arrête là où commence celle des autres. De la même manière, l’identitarisme est nécessaire pour chaque communauté qui partage des valeurs culturelles mais il ne doit pas être un frein à la promotion des valeurs de la République et de la démocratie qui unissent toutes les communautés de notre pays sans aucune discrimination”, a-t-il ajouté.

De son point de vue, ces valeurs sont le ciment de notre nation et la garantie de notre unité, de notre sécurité et de notre développement. Il poursuivra qu’une caractéristique commune à tous les pays développés, c’est d’avoir su dépasser les divisions à base ethnique, religieuse et régionale de leur population.

             Boubacar PAÏTAO

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1 commentaire

  1. Il faut être aveugle pour ne pas se rendre à l’évidence que les panafricanistes qui dirigent actuellement le Mali ont une haine viscérale envers les peuls. Cette haine est l’un des cancers du Mali et qui l’empêche d’avancer. Il suffit de jeter un coup d’œil sur la liste du gouvernement de transition pour le comprendre. Les panafricanistes ont toujours vu les peuls comme des intrus en Afrique, des traîtres. Comme si eux même leurs ancêtres sont tombés du ciel pour venir au Mali, nous venons tous de quelque part! Et pourtant jusque là parmi tous ce qui ont trahi et appauvri le Mali pour faire plaisir ou aider la France, il n’y a aucun peul. Une nation ne peut pas se construire ni prospérer dans la haine et les divisions. Certes les français vont quitter le Mali , ça sera un bon début, mais on commencera à comprendre que le vrai problème est en nous!!!

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