Radisson l’Hôtel Blu a servi de cadre hier au lancement du 15ème rapport annuel de Save the Children, une organisation ?uvrant pour la cause des enfants. La cérémonie était présidée par Dr Lamine Diarra du ministère de la santé, en présence des experts de la santé maternelle et infantile ainsi que la présidente du parlement des enfants. Etaient aussi de la partie, toute l’équipe de Save the Children international Mali et Guinée et son directeur M. Raphael Syndoye.
Le rapport sur la situation des mères dans le mode 2014 met à nu la situation des mamans dans le monde. Aussi, il recommande à ce que le monde réagisse rapidement et assure que les besoins de santé immédiats des femmes et des enfants soient satisfaits, tout en poursuivant les efforts pour renforcer la stabilité à long terme.
Selon le directeur de Save the Children international Mali et Guinée M. Raphael Syndoye, Ce rapport est une publication annuelle de Save the Children dont la première parution date de 2000. Il évolue en comparant le bien-être des femmes et des enfants dans le monde. A l’en croire, Ce 15ème numéro porte sur un thème à la fois particulier et d’actualité : « l’impact des crises humanitaires sur la santé des mères et sur la survie des enfants en situation de crise humanitaire ». Pour lui, les mères sont comme les protectrices au sein des familles. Dans les situations difficiles créées par des facteurs humains ou des crises naturelles, elles sont souvent la seule garante de la survie des enfants. De son avis, les mères doivent souvent prendre le lead pour trouver des voies et moyens pour reconstruire leur famille tout en s’assurant que leur famille tout en s’assurant que leurs enfants sont capables d’avoir le meilleur avenir possible.
Pour la présidente du parlement des enfants, Mlle Lala Wangara, la situation est alarmante par le fait qu’au Mali, toutes les minutes, un enfant meurt avant son premier anniversaire. Selon elle, cela est une injustice sociale, voire une violation des droits des enfants. Ainsi, Mlle Wangara a demandé au gouvernement de rendre effective la couverture sanitaire financement de la santé. Elle a sollicité la disponibilité des services et du personnel de santé notamment les sages-femmes et les pédiatres équitablement repartis pour garantir les soins de santé pour les enfants et les mamans. Elle demandera de consacrer au moins 15% du budget national à la santé.
Le représentant du ministre de la santé et de l’hygiène publique a salué et apprécié la production de ce rapport. Pour lui, le bien-être des mères dans un pays est un indicateur fort de la nation. Selon le rapport, des expériences ont montré que la qualité de vie des enfants dépend de la santé, de la sécurité et du bien-être de leur mère. Et sur une note d’espoir, il a lancé ce rapport de plus de cent pages.
M. Salèk Ould Dah de faire un résumé de ce rapport. Selon lui, le 15ème rapport examine l’impact des crises humanitaires sur la survie des mères, des nouveaux nés et des enfants dans les pays. Aussi, ce rapport classifie 178 pays dans chaque aspect du bien-être maternel et infantile à l’aide de 5 indicateurs : santé maternelle, la mortalité infantile, niveau d’éducation et revenu des femmes ainsi que de leur statut politique. Pour lui, depuis 2000, la majorité des pays qui ont été classés parmi les 10 derniers ont étaient des États fragiles en situation d’urgence humanitaire ou émergeante d’une situation d’urgence récente. Cela dit, sur les 28 pays qui ont figuré à un moment ou à un autre parmi les 10 derniers pays, 27 sont des États actuellement fragiles ou qui l’ont été. A l’en croire, Plus de 250 millions d’enfants de moins de cinq ans vivent dans des pays touchés par des conflits armés. Chaque jour,
environ 800 mères et 18 000 jeunes enfants meurent de causes en grande partie évitables. Cette mortalité s’explique par les conditions socioéconomiques, culturelles et politiques des femmes, a-t-il ajouté. « Plus de 80 % des pays affichant une forte mortalité ont été récemment touchés par un conflit, des catastrophes récurrentes, ou les deux. Aujourd’hui en RDC, il est statistiquement plus dangereux d’être 1 femme ou 1 enfant que d’être 1 soldat », souligne-t-il.
Selon toujours ce 15ème rapport, sur 178 pays étudiés, 9 des 10 pays classés en dernière position se situent en Afrique de l’Ouest et Centrale. Quatre des 10 pays les moins biens classés font face à des situations d’urgence complexes: République Centrafricaine, Tchad, Nigéria et RD Congo.
« Depuis 1990, l’Afrique de l’Ouest est l’une des régions qui a fait les progrès les moins significatifs. Le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans n’a été réduit que de 39%, contre 53% en Afrique de l’Est et du Sud, et 65% en Amérique latine.
Ces situations pèsent lourdement sur les ménages les plus pauvres qui sont souvent tributaires de l’agriculture et de l’élevage pour satisfaire les besoins de leurs familles.
En 2000, le Mali était classé avant dernier pays sur l’indice. Aujourd’hui, il est classé devant 3 pays. Il a passé 13 des 15 dernières années à l’indice inférieur à 10. Les deux autres années, il était 11ème. Indicateur 1: Santé maternelle.
Depuis 2000, le risque de décès maternel a diminué de 32 %, en passant de 1 à 19 et de 1 à 28 en 2010. Mais malgré ces progrès, la position relative du Mali sur cet indicateur s’est dégradée. Le pays a chuté du 12ème niveau plus élevé de risque de décès maternel au 8ème niveau plus élevé (de 166ème à 171ème de cet indicateur).
En conséquence, le Mali a progressé dans le classement sur cet indicateur, de 176ème à la 171ème position (ou du 3èmetaux le plus élevé de mortalité des enfants de moins de 5 ans en 2000 au 8ème taux le plus élevé en 2012).
Parlant de l’éducation qui est Indicateur, le Mali a également fait des progrès significatifs sur la situation de l’éducation des enfants. Il a augmenté environ à quatre ans la durée de la scolarisation formelle des enfants (au total 8,6 ans).
Concernant Statut politique ou indicateur cinq, Malheureusement, le Mali a régressé significativement sur cet indicateur. En 2000, les femmes occupaient 12% des sièges du parlement (un total de 18 sur 147) qui était au-dessus de la moyenne de l’Afrique Sub – Saharienne (11%). Cela dit, le nombre de sièges parlementaires occupés par les femmes a depuis lors régressé pour être en dessous des 10% (ou 14 sièges) qui est présentement inferieur à la moitié de la moyenne régionale (23%). Ainsi, le Mali qui était au-dessus de la moyenne régionale, est présentement à la traine par rapport aux autres pays de la sous-région.
Ce 15ème rapport a mis l’accent sur l’action concertée de l’Afghanistan et de l’Éthiopie ayant entraîné une baisse de près de 2/3 des décès maternels depuis 2000, la Sierra Leone et le Liberia, ont accompli des progrès considérables dans l’amélioration des soins de santé et la baisse de la mortalité ces 15 dernières années. Ils ont permis de sauver de nombreuses vies avec la mise en place des programmes ambitieux et volontaire. Pour faire en sorte que chaque mère et chaque nouveau-né en situation de crise ait accès à des soins de santé de qualité.
Recommandation
Investir dans les femmes et les filles et assurer leur protection: l’accès des femmes et des filles aux biens et aux ressources ainsi que le contrôle desdites ressources, favorise la santé maternelle et néonatale.
Renforcer la résilience à long terme pour atténuer les effets néfastes des crises sur la santé pour faire en sorte que les mères ne soient pas limitées dans leurs capacités à protéger leurs enfants et à subvenir à leurs besoins.
Au Gouvernement du Mali et ses partenaires doivent rendre rapidement fonctionnels les centres de santé non opérationnels au Nord du Mali et soutenir ceux qui sont défectueux dans le reste du pays.
Le Gouvernement du Mali doit porter le budget de la santé à 15% du budget national conformément aux engagements pris à Abuja en 2001. Il doit aussi communiquer de façon transparente et cohérente sur les progrès dans ce domaine. Le Gouvernement du Mali doit adopter et mettre en ?uvre rapidement le projet de politique nationale de financement de la santé 2014-2023 en vue de protéger les femmes et les enfants qui souffrent, entre autres, de l’impact de la crise humanitaire du pays. Le Gouvernement du Mali et ses partenaires doivent inscrire leurs actions dans le cadre du Plan d’Action Global « Chaque nouveau –né » qui sera adopté en mi –mai 2014 par l’Assemblée Mondiale de la Santé.
Mariétou Konaté